Chapitre 13

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*Matt*

Quand ma sœur revient avec son mec, Kim a toujours ses doigts posées sur mon torse. Mon cœur bat beaucoup trop fort, elle doit forcément le percevoir, car elle les retire de mon tee-shirt. Je viens d'être trahi par un foutu muscle. Je comprends bien trop tard que ce n'est pas à cause de moi qu'elle s'est raidie. C'est comme si toutes couleurs avaient quitté son magnifique visage.

— Kim ? l'interpelle mon beau-frère qui paraît aussi livide qu'elle.

Les mains de mon amie se mettent à trembler et sa mâchoire se contracte. Elle ferme les yeux et reprend contenance avant de se tourner lentement.

— Bonjour Éric, répond-elle sans flancher.

Et c'est là que je saisis, c'est l'enfoiré qui l'a laissé tomber quand elle en avait le plus besoin.

— Oh ! Vous vous connaissez ? s'écrie Sunny, inconsciente de la tension qui s'est abattue dans la pièce.

— Pas t'en que ça, à ce que je remarque, crache Kim.

Sans s'en rendre compte, elle glisse ses doigts dans les miens. Je les serre pour lui montrer que je suis avec elle. J'avance d'un pas protecteur pour me mettre entre Éric et Kim.

— Je suis désolé, Sunny, mais on doit y aller, l'informé-je.

— Oh, mais Namour vient tout juste d'arriver.

— Kim laissera la liste des questions. Nous n'avons pris qu'un véhicule et un client a appelé quand tu t'es absentée.

Sunny fait la moue et je n'aime pas la voir triste.

— Depuis que tu es rentré, tu passes tes journées à bosser.

J'ai beau en être conscient, sa pique me fait mal. Mais moi non plus je n'étais plus le même après avoir disparu durant cinq ans.

Kim n'a toujours pas quitté Éric des yeux. Je lâche sa main pour embrasser ma sœur et serrer celle de mon crétin de beau-frère. Kim fait de même avant de se précipiter vers la sortie. En arrivant à la voiture, j'attrape les clefs de Kim et lui interdit de conduire.

— Je suis tellement désolé Kim, je ne savais pas.

Je m'en veux terriblement. Comment l'aider ? Elle ouvre la porte, puis s'installe côté passager.

— J'ai connu pire Matt, arrête de t'inquiéter, souffle-t-elle sans me regarder.

Nous roulons près de vingt minutes quand la respiration de Kim s'accélère.

— Matt, gare-toi.

Je trouve une petite place de parking à l'abord d'une forêt. Kim se détache t'en bien que mal avec ses mains tremblantes. Elle titube jusqu'à un arbre qu'elle se met à frapper, arrachant autant d'écorces que de lambeau de peau sur ses phalanges. Elle hurle de douleur et je ne peux rien faire d'autre que de la serrer dans mes bras.

— Lâche-moi, Matt !

Je raffermir ma prise autour d'elle, malgré ses protestations.

— Kimy, calme-toi.

Elle se débat et nous tombons au sol.

— Matt, arrête, je t'en supplie, lâche-moi.

— Non.

Ses larmes coulent à flots, tandis que son dos se plaque contre mon torse. Ma gorge contractée me fait mal. Je m'en veux tellement.

— Ça me brûle Matt, tu es trop prêt.

— Kim tant que tu ne seras pas calmé je ne te lâcherais pas.

— Va te faire foutre.

Elle crie, me griffe et pousse sur ses jambes jusqu'à ce que la fatigue l'immobilise. Elle renifle de dédain, essuie ses yeux puis murmure :

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