Âmes Perdues | TERMINÉE

13. Cléo Jenkins

L'année 2024 commençait très mal pour Cléo.

Tout d'abord, il y avait cette histoire de Mya qui s'était faite battre presque à l'évanouissement par son frère, et apparemment il n'y avait pas que ça, mais elle n'en avait parlé qu'à Sarah, et celle-ci refusait de laisser sortir quoi que ce soit sans l'accord de son amie. Une attitude que Cléo respectait, même si elle aurait adoré en savoir plus.

Ensuite, il y avait ce qui s'était passé le matin du jour de l'an.

L'adolescente était allongée sur son lit, en train de parler à Diane. À cause des évènements des jours précédents, elle n'avait pas pu offrir son cadeau à sa meilleure amie. Alors, après avoir fait le décompte du nouvel an en facetime avec ses Âmes Perdues, elle avait raccroché pour offrir son cadeau à Diane.

C'était un bracelet avec des petites perles arc-en-ciel, et le visage de Diane s'était illuminé en les voyants. Elle était si heureuse que ça avait immédiatement fait rougir Cléo. Après ça, elles s'étaient allongées l'une contre l'autre et avaient passé la nuit à parler. Ça avait fait du bien à la jeune fille, d'oublier tout ce qui venait de se passer avec les Âmes Perdues. De changer de disque. De passer du temps avec la fille qu'elle aimait.

Vers cinq heures du matin, sa mère était entrée dans sa chambre.

— Cléo, qu'est-ce que tu fous ! Ça fait plusieurs heures que je t'entends parler et je me suis dis ouais, t'as passé une mauvaise semaine donc on te laisse. Mais ça commence à être vraiment long, ma petite. Qui est cette 'Diane' à qui tu parles ?

Une alarme avait sonné dans la tête de Cléo. Elle cherchait une excuse à sortir, comme quoi Diane était une amie d'école, quand sa mère s'était rapprochée de son portable, qui était à l'autre bout de la pièce, l'avait allumé, et avait pu observer qu'elle n'avait personne sur appel.

— Tu vas m'expliquer ça, ma petite ?

Cléo s'était mordue la lèvre et avait refusé de dire quoi que ce soit.

— Parle, bon sang ! Avait hurlé sa mère, et sa fille avait frissonné.

Elle avait lancé un coup d'oeil à Diane, qui avait doucement hoché la tête.

— Je parlais à ma meilleure amie.

— Aux dernières nouvelles, tes seuls amis s'appellent Sarah, Mya, Sasha et Zed, alors j'aimerais savoir qui est cette Diane.

— Je l'ai déjà dit. C'est ma meilleure amie ! S'était exclamée Cléo. Ce n'est pas ma faute, si tu ne peux pas la voir, alors que la plupart du temps elle est là.

La mère de Cléo avait secoué la tête, visiblement perplexe.

— Mais de qui tu parles ?

— Elle est juste là ! S'était exclamée Cléo en désignant un espace vide sur sa droite. Je sais que tu ne peux pas la voir, ce n'est pas ma faute ! Mais tu peux pas m'interdire de lui parler de toute façon, elle va où elle veut quand elle veut. Tu peux rien faire. Si je veux lui parler je lui parle.

La femme s'était mordue la lèvre inférieure et avait dévisagé sa fille d'un air inquiet.

— Tu sais quoi, chérie ? Je vais parler à ton père, et on fera une réunion familiale demain matin. Je pense qu'on en a bien besoin.

Cléo en avait marre qu'on la traite comme si elle était en verre et qu'elle allait se briser à chaque instant. C'était comme ça depuis Mina. C'était fatiguant.

Le premier janvier à dix heures dix-neuf, la blonde s'était donc retrouvée dans son salon, une tasse de café entre les mains, entre ses deux parents qui la regardaient comme si elle était folle. Ça lui donnait envie de tout casser dans la maison.