32. Mya Anderson

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Une semaine plus tard. C'était le moment, le jour J, le concert.

Et ils n'avaient toujours pas retrouvé Jonas.

Ce n'était pas faute d'avoir essayé : chaque fois qu'ils n'étaient pas en train de réviser ou de s'entraîner, ils le consacraient à chercher sans relâche le petit frère de Sarah.

En vain.

Cela faisait plus d'une semaine qu'il était introuvable.

C'est pour cette raison que, le jour du concert, quand Mya était passée chez Sarah, elle lui avait dit :

— Je sais que c'est très difficile pour toi en ce moment, à cause de toute l'histoire de Jonas. Si tu n'as pas envie de participer à ce concert, libre à toi. Vraiment, on se débrouillera sans toi. Personne ne t'en voudras. Je ne veux surtout pas que tu te sentes obligée.

Sarah lui avait offert un pâle sourire, qui n'avait pas du tout contenté sa copine. Mya se languissait des anciens sourires qui envahissaient le visage de son amie d'enfance quand elle l'apercevait.

— Crois-moi, Mya, ça ira encore pire si je ne fais pas ce concert. Tout ce qui me fait aller un peu mieux en ce moment, c'est jouer. C'est le seul truc qui me rend bien. Si je veux participer au concert, c'est pour moi, pas pour vous. Sans vouloir vous offenser.

Mya lui avait souri doucement.

— Si ça peut te faire aller mieux... Mais surtout, dis-le moi, ou à quelqu'un d'autre, si tu ne le sens pas, d'accord ? On est tes amis, on est là pour te soutenir. Et... (L'adolescente s'était mordue la lèvre.) Tu fais comme si c'était faux, mais tu es constamment là pour nous. Tu étais là avec toute la procédure pour mon entrée en famille d'accueil, tu n'as pas pris peur quand je t'ai parlé de mon grand frère, et tu étais aussi là pour Zed, quand il paniquait à l'idée de se mettre avec Sasha, et tu as encore et toujours été là pour ton frère, même quand il refusait ton aide. On peut te rendre la pareille, parfois.

Sarah lui avait offert un sourire un peu plus franc, et il avait réchauffé le cœur de Mya.

Parfois, quand Sarah ne la regardait pas, sa petite amie l'admirait. Elle détaillait sa peau brune, ses beaux yeux noirs, elle sentait la douceur de sa peau, et elle s'émerveillait de sortir avec une fille aussi gentille, protectrice, belle, merveilleuse. Le fait qu'elles aient été meilleurs amies avant d'être amoureuses était infiniment précieux aux yeux de Mya. C'était comme si une tendresse tacite l'avait envahie dès l'instant où elle avait vu Sarah, et celle-ci n'avait fait que grandir, même à l'époque où elles se détestaient supposément.

— T'es tellement courageuse. Je t'aime.

— Je t'aime aussi, mais que me vaut cette démonstration d'affection de ta part ?

Mya avait pouffé.

— Absolument rien. Je voulais juste que tu le saches.

***

— Les gars, je me chie dessus, avait soufflé Sasha alors qu'ils étaient tous dans les coulisses, en train de déplacer leur matériel.

— N'est-ce pas notre cas à tous ? Avait répliqué Zed.

— Arrêtez de stresser, les gars, je suis sûre qu'on va gérer, avait temporisé Cléo, prenant son rôle de cheffe très à cœur.

— "Arrête de stresser." Quels sages mots. Grâce à ton aide, maintenant je ne stresse plus.

— T'es con !

— Attention, c'est à notre tour, avait dit Mya pour les rappeler à l'ordre.

Elle avait saisi la main moite de Sarah d'une main et celle de Cléo de l'autre. Ils s'étaient tous pris la main et s'étaient serrés forts. Sasha les regardait depuis l'encadrement de la porte, un immense sourire aux lèvres.

Âmes Perdues | TERMINÉEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant