𝐒𝐏𝐄́𝐂𝐈𝐀𝐋𝐄 - 𝐊𝐘𝐋𝐈𝐀𝐍 𝐌𝐁𝐀𝐏𝐏𝐄́

18

ASSISE EN TAILLEUR au milieu de mon lit, j'ai attrapé mon ordinateur portable avant de l'ouvrir, de mettre mes lunettes de vues et de me remettre à la recherche d'un appartement. Je me suis mise à chercher il y a une semaine, j'en ai repéré quelques un mais soit ils sont trop petits, soit ils ne sont pas adaptés à mon budget... Il y a souvent des points négatifs mais je fais de mon mieux pour ne relever que le positif. J'ai recommencé à tousser alors j'ai mis un plaid sur mon dos.

  — Comment tu peux avoir une grippe, on est en juillet, frère.

J'ai levé la tête vers Kylian, qui me juge du regard depuis l'embrasure de ma porte.

  — Appelle-moi encore une fois frère et je te refile ma grippe.

  — Désolé, ma best friend que j'aime de tout mon cœur.

  — Ouais, je préfère ça.

  Il s'est éclairci la voix.

— Tu cherches des appart' ?

Il a les bras croisés, appuyé sur le cadre de la porte. J'ai fermé mon ordinateur portable avant d'enlever mes lunettes et de frotter mes yeux avec mes doigts. Il est à peine 19 heures que j'ai déjà envie de dormir.

— Dis-moi, on ne peut rien te cacher. Mais ouais, je ne vais pas éternellement squatter ici.

— Mais ici c'est chez toi, affirma-il en me rejoignant sur le lit.

Je lui ai souri.

— Je suis sûre que toi aussi t'aimerais avoir plus d'intimité.

— T'aimerais en avoir davantage ? Parce que sinon-

— Non, pas spécialement. Je te fais confiance.

— C'est pareil pour moi. Et en plus, on s'ennuie moins ensemble.

Sur ce coup là, il n'a pas tort. Je m'ennuierai beaucoup s'il n'était pas là.

— Tu marques un point, Donatello.

— Oh non, tu ne vas pas t'y mettre toi aussi ?

J'ai lâché un petit rire face à sa tête de dépité. Apparemment, pas mal de personnes l'appelle comme ça à son club de foot alors il déteste ce surnom.

— Non, c'était pour rigoler. Tu veux vraiment que je reste ?

— Plus que tout.

  — Mais je me sens mal, j'ai l'impression de te voler ton appart'.

Il a secoué sa tête de gauche à droite.

  — Tu ne me voles pas mon appartement, enfin. C'est moi qui t'accueille. Tu peux même décorer ta chambre comme t'en as envie. Ce n'est plus la chambre d'amie basique, c'est ta chambre à toi.

  — Je peux te passer ma grippe ?

  — T'sais quoi, on vit dans le même appartement alors dans tous les cas, je l'aurais sûrement eu.

  J'ai déposé un bisou sur sa joue.

  — On verra bien comment notre coloc' avance alors.

  — Yes !

  Il a commencé à gesticuler dans tous les sens en signe de victoire après s'être levé.

  — Je suis à deux doigts d'ouvrir une bouteille de champagne !

J'ai rigolé avant de me mettre à danser avec lui. Tout compte fait, c'est vrai qu'on est bien ici tous les deux.