𝐒𝐏𝐄́𝐂𝐈𝐀𝐋𝐄 - 𝐊𝐘𝐋𝐈𝐀𝐍 𝐌𝐁𝐀𝐏𝐏𝐄́

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C'EST DÉJÀ BIENTÔT la fin des vacances. Plus que deux semaines avant d'entrer à l'université. Celle-ci ont été fortes en émotion. La France a remporté la Coupe du Monde, c'était incroyable. J'ai été en Russie pour voir la finale, j'étais dans les tribunes familiales. L'ambiance durant toute la partie était stressante mais à la fin, c'était festif. J'ai même fait des câlins à des inconnus pour fêter ça. Malheureusement, il y a une catégorie moins cool. Je me suis disputée trois fois avec Tim. La dernière embrouille remonte à il y a trois jours, on est encore en froid. C'est carrément le froid polaire. J'espère que sa crise d'ado ne durera pas trop longtemps. Concernant Kylian et moi, il n'y a pas eu de gros avancements, nos multiples baisers n'ont pas influencé notre relation « amicale », même si on est très proches. Au jour d'aujourd'hui, je sais que je l'aime et que c'est le seul que je veux aimer.

— J'vais à l'entraînement, Lé. On se voit dans deux heures et demie ! me cria mon coloc' depuis le salon.

— Ah ouais, tu viens même pas me dire en-revoir dans ma chambre.

Je l'ai entendu soupirer puis ses pas se sont approchés de ma chambre. Il a déposé un bisou sur mon front.

— Bye, bye, Kyky.

Il m'a saluée avec sa main puis cette fois, il a vraiment quitté l'appart. J'ai attrapé mon téléphone avant d'allumer insta et de faire défiler mon fil d'actualité. Les gens n'ont qu'une phrase à la bouche depuis deux mois : « on est champions du monde. » C'est une vraie fierté.

Soudain, j'ai reçu un appel de maman. J'ai décroché.

— Je t'ai pris un billet de train pour Monaco, il arrive dans seize minutes ! affirma ma mère avec une voix pleine d'inquiétude.

— OK.

Ce n'est pas dans les habitudes de ma mère de m'appeler à 14 heures et encore moins de prendre des billets de train.

— Tu restes trois jours avec nous.

Trois jours ? J'espère vraiment que ce n'est pas grave. Quelques secondes après, j'ai raccroché. J'ai pris ma valise qui traîne dans ma chambre avant d'appeler Kylian en FaceTime. Je croise les doigts pour que son entraînement n'ait pas encore commencé. Heureusement pour moi, sa tête est apparue sur l'écran à peine cinq secondes plus tard. Ces secondes d'attente m'ont parue être une éternité. Il est dans sa tenue d'entraînement, il a l'air d'être dans les vestiaires.

— T'en tires une de ces têtes, Lé ! se moqua-t-il.

— Ma mère m'a pris un billet de train pour Monaco. Je ne sais pas pourquoi et je prie pour que ce ne soit pas trop grave. Je t'appelle dès que j'arrive à destination, promis.

— D'accord, fais attention à toi. Je t'aime.

Il m'a dit ces petits mots que j'attendaient depuis si longtemps ? Mon cœur s'est emballé et des petits picotements sont apparus au fin fond de mon estomac. Peut-être qu'on n'est pas seulement amis, finalement.

— Je t'aime aussi.

Puis j'ai raccroché.

[...]

Maman m'attend à la gare. J'ai passé tout le trajet à réfléchir à ce qui pourrait se passer ici. J'ai trouvé des explications mais elles ne me paraissent pas plausible. Par exemple, je doute fortement que la maison soit vendue et que mes parents se retrouvent sans-abris. Et dans cet exemple, je me demande pourquoi il l'aurait demandé de rester trois jours.

Elle est juste devant moi. J'ai foncé vers elle avant de la prendre dans mes bras. Elle s'est effondrée en larmes sur mon épaule.

— Maman, 'fin mamie, est à l'hôpital, bégaya-t-elle en sortant un mouchoir de son sac.