Partie 2 - Chapitre 2

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Quelques heures plus tard, nous entrâmes au royaume, habillés de cape que Marius avait gracieusement voler pour nous. Bon, il avait été quand même difficile à convaincre, mais, grâce à Rayhana, (oui, encore grâce à elle), il avait finalement accepté.

Avec surprise, l'entrée dans le royaume se fit plutôt facilement. En fait, nous avions juste eu à mettre nos capuches et à nous mêler à la foule, plutôt dense en cette journée spéciale, et tout était réglé. Même Marius, qui nous suivait de près, était passé inaperçu parmi les nombreux chevaux.

Les cheveux de Rayhana étaient réunis en une longue tresse large qui touchait presque le sol. Avec chance, à l'orée des bois, nous avons croisé deux vieilles dames coiffées de deux longues tresses. Dès qu'on leur montra les longs cheveux de Rayhana, elles se mirent au travail toute excitée, en nous racontant qu'elles portaient des tresses à la toute première fête et que la tradition était alors restée. Après une quinzaine de minutes, le travail était accompli. Les dames avaient même pris soin de garnir la tresse de fleurs, ce qui rendit Rayhana folle de joie. Nous les avons grandement remerciés et nous avons ensuite poursuivi notre chemin.

Cela ne prit pas beaucoup de temps avant que Rayhana redevienne folle de joie. À peine entrée dans le royaume, elle s'était mise à courir partout, tout en poussant des exclamations à chaque découverte. Pour moi, le royaume était juste des maisons semblables toutes collées, mais, pour elle, cela semblait être une véritable mine d'or. Je devais l'avouer, la regarder resplendir de bonheur me faisait chaud au cœur.

Elle se mit à explorer les lieux m'entrainant ici et là, le sourire imprimé sur ses lèvres. Son bonheur était contagieux; en peu de temps, je me surpris à rire et sourire en l'observant découvrir des banalités. Elle me faisait voir d'un œil nouveau les endroits que nous visitions. Je n'avais jamais vraiment apprécié le royaume; il était un peu trop extravagant pour moi. Elle me faisait apprécier ses singularités, ce qui n'était pas peu dire.

Nous passâmes l'après-midi à visiter le royaume. Je lui montrai quelques endroits sympathiques, prenant soin  de toujours me cacher des gardes.

L'endroit qu'elle préférait était certainement la Place Centrale. C'était l'aire remplie des petites boutiques, située juste en face du palais. L'ambiance était lumineuse et joyeuse. Il y avait des peintures joviales et des guirlandes de fleurs qui parsemaient l'endroit.

Lorsqu'on était arrivé, elle était littéralement restée une minute à regarder l'endroit sans bouger, bouche bée. Malgré cela, à la seconde où elle s'était décidée à partir explorer, elle n'était plus arrêtable.

Alors que je la suivais de loin visiter les boutiques, un détail capta mon attention. Juste devant le palais se trouvait une mosaïque représentant le couple royal ainsi que la princesse disparue, en mémoire de celle-ci. J'étais souvent passé devant cette mosaïque, mais je n'y avais jamais réellement porté attention. Et là, pour la première fois, je pris le temps de l'observer.

La reine était devant, arborant un grand sourire. Son visage étincelait de bonheur. Le roi était à ses côtés, tenant la jeune princesse dans ses bras. Ils avaient l'air heureux, comme je ne les avais jamais vus. Il fallait dire que, depuis la disparition de leur fille, rares ont été leurs jours joyeux.

Mon regard se posa ensuite sur la jeune princesse. Elle avait des cheveux roux, longs pour son âge. Son visage était rond et joyeux, mais c'était surtout ses yeux qui attirèrent mon attention. Ils étaient bleus comme la mer, grands et expressifs. Exactement comme ceux de quelqu'un que je connaissais.

Je reculai, désorienté. Ma première pensée fut: "Impossible". Mais l'était-ce vraiment?

Plus j'y pensais, plus il y avait d'indices. Ma mère m'a souvent raconté l'histoire de la princesse disparue et, alors que je me la remémorais, celle-ci semblait apporter les réponses à certains mystères. Pourquoi une certaine personne avait vécu presque toute sa vie dans une tour isolée. Pourquoi sa "mère" était possessive. Pourquoi elle avait des cheveux magiques, pouvant guérir tout.

Tout concordait atrocement bien.

J'avais demandé à ma mère lorsque j'étais jeune pourquoi l'on avait enlevé la princesse. Elle m'a expliqué que l'on racontait que les pouvoirs du fruit s'étaient transmis à l'enfant et que, selon elle, la dame aurait kidnappé la princesse pour abuser de ses pouvoirs et les garder pour elle-même.

Oui, tout cela avait du sens.

Une femme, accompagné de sa fille s'approcha du monument afin d'y déposer des fleurs. La fillette observa la mosaïque attentivement avant de demander à sa mère:

- Dis maman, elle s'appelait comment la princesse?

Et la mère lui répondit un nom. Le même que j'avais en tête. Le seul que j'ai en tête depuis hier.

- Rayhana

Réécriture de Raiponce - La Forêt des Druides AncestrauxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant