Partie 2 - Chapitre 6

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Rayhana était en danger.

C'était la seule chose que j'avais en tête depuis que je m'étais réveillé dans les cachots du palais. Comment j'en était arrivé là, ça, je l'ignorais, (même si j'avais une petite idée sur la question) et, franchement, je m'en fichais.

Car Rayhana était en danger. 

Il ne me restait pas longtemps à vivre, je le savais. Je connaissais la loi et, en comptabilisant tous les crimes que j'avais commis, je n'étais pas mieux que mort. Il fallait absolument que je m'évade, mais c'était presque peine perdue. J'avais tout essayé. J'avais inspecté chaque recoin de la cellule, espérant trouver une issue. J'avais essayé de briser la petite fenêtre. J'avais tiré de toutes mes forces sur les barreaux. J'avais essayé de crocheter la serrure, mais c'était bien évidemment impossible de la crocheter, même pour un superbe voleur tel que moi-même.

J'avais même supplié les gardes de me laisser partir.

- S'il vous plaît! avais-je réclamé pour une énième fois. Je sais où est la princesse disparue! Si vous me laissez partir, je vais la retrouver et la ramener au palais. Je ne mens pas, je vous le jure!

Les gardes m'avaient juste rit au visage.

- Tu n'es pas le premier idiot qui essaie de nous faire avaler qu'il a le pouvoir de retrouver la princesse, Riddell.

Le fait que des vauriens aient déjà essayé de profiter du malheur du roi et le la reine pour essayer de s'échapper m'avait dégouté au plus haut point.

J'avais insisté pendant des heures sur le fait que je ne mentais pas, mais rien à faire. Les gardes ont juste fini par s'éloigner, tannés de m'entendre.

Je tournais désormais en rond comme un lion en cage, ce qui était un peu le cas. J'avais en moi la force et la détermination de ce félin. Le seul problème était ces foutus barreaux qui m'empêchait de m'élancer à la rescousse de Rayhana.

Je devais trouver une solution. C'était capital. Mais quoi?

Des bruits de clés se firent entendre derrière moi. En me retournant, je découvris que les gardes avaient ouvert ma cellule.

- C'est l'heure, annonça le chef.

Je compris aussitôt. L'heure de mon exécution. L'heure de ma mort.

Ma mort qui apportera à jamais le secret de Rayhana.

La force de mon lion intérieur se transforma rapidement en peur. Je ne pouvais pas mourir. Pas dans ces conditions.

Les gardes commencèrent à s'approcher de moi. Le capitaine me demanda de me retourner afin qu'ils puissent me menotter.

- Non! croassais-je en reculant à mesure qu'ils avançaient. Écoutez, c'est super important! La princesse Rayhana est en danger! Si vous me laissez partir, je pourrais la sauver! Après, je vous le promets, je me rendrai! S'il vous plaît! Vous commettez une grave erreur!

Ils ne voulaient rien entendre. Peu importe ce que je disais, j'étais destiné à mourir aujourd'hui.

Tanné de m'entendre jacasser, le capitaine finit par me plaquer au mur afin de me passer les menottes. J'essayai légerement de me débattre, même si je savais que mes tentatives étaient désespérées.

Les gardes me poussèrent dans l'allée. Ils s'assurèrent de bien m'encercler; le capitaine menait à l'avant et deux autres gardes me tenaient les bras.

Nous tournâmes dans un corridor et croisâmes quatre personnes: deux gardes qui escortaient deux prisonniers. Deux prisonniers que je connaissais malheureusement plutôt bien.

Pas de doute; c'était les Stalton. En une fraction de seconde à peine, la rage s'empara de moi. Toute cette histoire était de leur faute. Je brûlai d'envie de leur faire regretter d'être né.

Un détail affreusement important me vient à l'esprit; s'ils étaient ici, cela voulait dire que...

- OÙ EST-ELLE? criai-je aux frères d'une voix mi-enragée, mi-désespérée, alors de nos deux groupes se croisâmes.

Je me débattais, en poussant des cris de colère. Les gardes m'intimidèrent de me la fermer, tout en resserrant leurs prises. Je ne perdis tout de même pas espoir; il fallait que je trouve un moyen de fuir. Ces stupides jumeaux étaient ma seule chance de découvrir ce qui était arrivé à Rayhana.

Je tentai alors le tout pour le tout. Grâce à mon agilité de voleur, je réussis à me desserrer un peu de la prise des gardes. Je profitai alors de ce léger moment de liberté pour moi et d'incompréhension pour eux: j'assomai les deux premiers gardes en les poussant sur le mur de béton et donnai un coup de genou dans une partie peu agréable au troisième.

Je m'étais toujours dis que les gardes du palais était de réel incompétent.

Je fondis sur les deux frères, sans me soucier des deux gardes qui les retenaient.

- Qu'avez-vous fait d'elle? vociférai-je en saisissant le col d'Abraham. Répondez!

Il devait être réellement terrifié car, avec la force qu'il possédait, il pouvait facilement m'envoyer balader à l'autre bout de la pièce, ce qu'il ne fit pas.

Je resserrai ma poigne, ce qui força le frère à répondre:

- Nous n'avons rien fait! C'est la vieille femme! Celle qui traîne dans les bois! Elle nous a piégé! répondit Abraham alors que les deux gardes me tiraient vers l'arrière en me maudissant.

Ma prise se desserra légèrement à mesure que je comprenais la situation, ce qui facilita le travail aux gardes. Il y avait une femme qui rodait toujours dans la forêt; je ne lui avais jamais accordé d'attention avant, mais, maintenant que j'y pensais, c'était certainement la fausse mère de Rayhana. Comment elle l'avait retrouvé, alors que cette dernière m'avait confirmé que sa "mère" était partie pour plusieurs jours, était un mystère, mais, au final, ce n'était pas important. Les frères étaient dangereux, mais ce n'était rien comparé à cette femme. Elle semblait prête à tout pour mettre ses sales pattes sur Rayhana.

- Non, attendez! m'écriai-je alors que les gardes m'apportaient loin des frères. Vous ne comprenez pas! Elle est en danger!

- Tais-toi Riddell, fit un garde en plaquant sa main contre ma bouche.

Et il me tira par le col, m'entraînant ainsi sans aucune pitié vers un couloir qui menait à ma mort. Trois autres gardes vinrent m'encercler: ils semblaient tous déterminés à ne pas me laisser filer une seconde fois.

Je ne cessai pas de me débattre. Je savais que j'avais aucune chance de m'échapper, mais je m'en fichais. J'allais me débattre jusqu'à ma mort.

Nous tournâmes un coin. Tout en essayant de faire manger à un garde mon coude, je levai les yeux et, soudainement, vis un caméléon, posté sur le haut d'une porte à une vingtaine de mètres de moi. Et ce caméléon, j'en étais sûre, était Pako.

Réécriture de Raiponce - La Forêt des Druides AncestrauxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant