Chapitre 10 - Le calme avant la tempête

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Bard me proposa de rester chez lui pour la nuit mais je refusais poliment. Je devais voir les nains avant leur départ le lendemain matin.

Je traversai donc les rues de ville en direction de la place. La Compagnie avait été logée dans une des maisons autour. Ce ne fut pas difficile de repérer la maisons des nains car des cris de joie émanaient d'elle. Ils devaient avoir organisé un bon repas pour être aussi contents.

Deux gardes étaient postés devant la porte. J'étais certaine qu'ils étaient là sur ordre du maître. Ce dernier avait sûrement peur que les nains s'en aillent sans lui avoir donné son argent. Malheureusement, Thorin succomberait sûrement au mal du dragon comme ses ancêtres et, par conséquent, ne donnerait rien aux habitants de Lacville. Ce serait inévitable. Il semblait trop obsédé par la Montagne et ses richesses pour y échapper.

J'allais à la rencontre des gardes en enlevant ma cape, dévoilant mes oreilles pointues, pour qu'ils puissent me laisser entrer. Ils prirent peur en me voyant arriver mais reprirent vite consistance.

- Vous ne pouvez pas entrer par ordre du Maître, dit le garde de gauche.

- Je suis un émissaire du roi Thranduil et je dois impérativement parler à ces nains, inventai-je. Vous ne voudriez pas d'une guerre entre les hommes et les elfes pour une broutille n'est-ce pas ? Menaçai-je.

- N...n...non, bi...bien sûr que non, bredouilla l'autre garde. Venez, je vous emmener aux nains.

- Merci.

Le garde me fit entrer et m'emmena jusqu'à une grande salle. Il y avait une énorme table de buffet qui prenait la moitié de la place. Les nains y étaient attablés autour. Enfin « attablés » est un bien grand mot ! Certains étaient couchés à terre complètement saouls alors que d'autres marchaient sur la table avec des pintes de bières dans les mains. Lorsqu'ils virent le garde, tous arrêtèrent ce qu'ils étaient en train de faire.

- Hum... Cette elfe se dit être un émissaire du roi Thranduil et elle doit vous parlez, dit-il en se décalant, gêné.

- Vous pouvez partir, dit Thorin.

Le garde repartit, soulagé de ne pas s'être fait remonter les bretelles par les nains.

- Dame Elerinna, je suis ravi de vous revoir, s'exclama Bilbo.

- Moi de même cher hobbit.

- Alors comme ça vous êtes un émissaire de Thranduil, déclara Thorin.

Son ton se voulait rigolard mais dans son regard le doute persistait. Il ne savait plus qui j'étais réellement.

- Ce n'était qu'un mensonge, avouai-je. Je n'avais pas envie que ces gardes tout un tas de questions ! Je les ai peut-être aussi un peu menacés, dis-je pour détendre l'atmosphère.

- Vous n'êtes pas aussi gentille que vous en avez l'air, Dame Elerinna, affirma un nain blond, une lueur espiègle dans les yeux.

- Il ne faut pas se fier aux apparences maître nain, fis-je remarquer.

Tous rigolèrent face à ma remarque. Ils m'invitèrent ensuite à me restaurer et j'acceptai. Au fur et à mesure que la soirée avançait, je fis la connaissance de toute la Compagnie. J'avoue avoir eu dû mal à retenir tous les prénoms et surtout à quel nain ils correspondaient. Ils étaient quinze dans cette Compagnie, dont treize nains : Thorin, Fili, Kili, Bofur, Bifur, Bombur, Dori, Ori, Nori, Óin, Gloin, Balin et Dwalin.

Alors que la soirée était déjà bien avancée, je décidais d'aller me coucher laissant les nains à leurs loisirs. J'avais l'intuition que la journée de demain serait longue, très longue.

La Métamorphe et la Quête d'EreborOù les histoires vivent. Découvrez maintenant