Chapitre 8 - Lacville

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Je ne mis que très peu de temps pour arriver à Lacville. Je survolai la ville à la recherche des nains et je ne fus pas surprise de les voir au milieu de l'agitation. Tous les habitants de Lacville étaient sur la place centrale et entouraient les nains. Ces derniers étaient encerclés par des gardes qui les tenaient en respect.

Je me posais non loin de la foule et repris forme humaine. Je rabattis ma cape sur ma tête afin de dissimuler mon visage ainsi que mes oreilles pointues. Je traversai la foule pour aller devant et avoir une meilleure vue sur ce qu'il se passait. Devant les nains se trouvait une maison, sûrement celle du maître de cette ville. Soudain les portes s'ouvrirent en grand laissant apparaître un gros homme roux et un autre plus petit avec une affreuse toque sur la tête. Je l'observais un peu plus et remarquai qu'il avait un monosourcil !

- Mais quelle est la raison de se raffut ? Demanda le maître de la ville.

- Ils volaient des armes, Messire, répondit un soldat, le chef de la garde peut-être.

- Ah ! Ennemis de l'État, hein !

- Une bande de mercenaires prêts à tout ! Voilà ce qu'ils sont, Messire, cracha le monosourcil.

Je n'aimais ni le maître, ni son bras droit. Ils avaient l'air tous deux cupides et égoïstes.

- Taisez-vous donc ! Grogna un des nains en s'avançant vers le centre. Vous ne savez pas à qui vous parlez. Ce n'est pas un vulgaire criminel, il s'agit de Thorin, fils de Thráin, fils de Thrór !

Le dit Thorin s'avança lui aussi vers le centre, rejoignant son compagnon de voyage.

- Nous sommes les nains d'Erebor, dit-il. Nous sommes là pour reprendre notre terre.

Des murmures s'élevèrent de la foule. Thorin avait réussi à attirer l'attention des habitants.

- Je me souviens cette ville à sa grande époque, commença le nain brun. Des flottes bateaux arrivaient au port chargés de soieries et de pierres précieuses. Ce n'était pas une ville en déshérence, c'était le centre de tout le commerce du Nord !

Toutes les personnes approuvèrent ces mots.

- Je veux voir cette époque revenir. Je veux rallumer les grandes forges des nains et voir les richesses couler de nouveau à flot des grandes salles d'Erebor !

Il y eut une effervescence suite à ces mots. Toute la ville applaudit les nains mais je sentis une présence dans mon dos qui cherchait à passer les habitants. Je la laissais passer devant et découvris un homme. C'était un homme de grande taille aux cheveux noirs. Il portait un manteau fait de peau et des bottes de pêcheur.

- La mort ! C'est tout ce que vous allez nous apporter ! Cria-t-il. Le feu du dragon et ses ravages. Si vous réveiller cette bête, elle nous détruira tous.

Nous nous tûmes tous et le silence régnait jusqu'à ce que Thorin reprenne la parole.

- Vous pouvez écouter ce dénigreur mais je vous promets une chose : si nous réussissons, chacun aura sa part des richesses de la Montagne. Vous aurez assez d'or pour rebâtir Esgaroth au moins dix fois !

- Pourquoi nous devrions vous croire hein ? Nous ne savons rien de vous, répliqua le bras droit du maître. Qui peut répondre de vous ici ?

Il y eut un blanc immense. Personne ne parla. Après tout, lorsqu'on ne connaissait pas les nains on avait une bonne raison de se méfier. Finalement Bilbo prit la parole et défendit vaillamment Thorin. Dans d'autres circonstances, je l'aurais applaudi pour ses mots magnifiques. L'homme aux cheveux noirs contredit les nains en rappelant aux habitants le sort malheureux de la ville de Dale et le nombre de morts qu'il y eut ce jour-là, il insulta également les nains. Thorin et lui s'affrontaient à présent du regard.

- Allons, allons ! S'écria le gros rougeaud en haut de l'estrade. Évitons, nous tous ici, les jugements un peu trop rapides. Il ne faut pas oublier que c'est Girion, seigneur de Dale, votre propre ancêtre, qui n'a pas réussi à tuer la bête !

L'homme en face de Thorin baissa la tête sous les accusations.

- C'est vrai messire, susurra le monosourcil. Tout le monde connaît cette histoire. Il a tiré flèche après flèche. A chaque fois il a raté.

Tous les habitants acquiesçaient les dires du bras droit à la toque. Le descendant de Girion releva la tête en colère et s'avança vers Thorin.

- Vous n'avez pas le droit, dit-il. Pas le droit de rentrer dans cette montagne.

- Tout m'en donne le droit, rétorqua le nain en se détournant. Je m'adresse au maître des hommes du lac. Voulez-vous voir la prophétie s'accomplir ? Voulez-vous partager les immenses richesses de notre peuple ? Que dites-vous ?

La foule était immobile, attendant la réponse de leur maître.

- Je vous dis solennellement... commença le maître. BIENVENUE ! Bienvenue, bienvenue et encore bienvenue !

La Métamorphe et la Quête d'EreborOù les histoires vivent. Découvrez maintenant