Je ramasse mes bottines en cuir à talons et les enfile rapidement en me tenant au mur le plus proche. Maintenant qu'elles sont à mes pieds, je reprends mon sac à main ainsi que la liasse de billets qu'il avait laissé sur la table de nuit pour moi. Les plus jeunes sont des pigeons, des vrais pigeons blindés de tune. Je ne regrette rien. Mon client de ce soir était déjà K.O. Bien trop épuisé pour, au moins, savoir qui j'étais. Je range l'argent dans mon sac à main puis m'avance vers la porte de la chambre d'hôtel.
— Tu pars sans dire au revoir ?
Je croyais qu'il dormait. C'est la main sur la poignée que je lui jette un regard, par dessus mon épaule. Le lycéen de dix-huit ans se redresse lentement du lit, nu, ses cheveux bruns ébouriffés sur le haut de sa tête. Je l'admets, il était mignon. Cependant, il ne me sert à rien, je ne connais même pas son nom, uniquement son numéro de carte.
— Oui, mon homme m'attend à la maison.
Je lui envoie un baiser volant puis quitte l'hôtel cinq étoiles où je me trouvais. Et dire que les idiots de cet endroit ont vraiment cru que je sortais avec ce lycéen aux notes catastrophiques. Heureusement qu'il baigne dans des billets. En sortant du bâtiment, je vis immédiatement la caisse noire comme la nuit étincelante garée juste à quelques mètres de moi. Même si les fenêtres sont teintées, je sais que son proprio n'attend que mon arrivée. Je ne le fais pas plus attendre puis rentre dans la voiture qui, étonnamment, était ouverte.
— Tu es à l'heure, pour une fois, lançais-je en déposant mon sac à main à mes pieds. Occasion spéciale ?
Le possesseur au charme irrésistible de la voiture sombre comme la nuit m'inspecte rapidement du coin de l'œil, sa main gauche reposant contre le volant du véhicule.
— Ne t'y habitue pas, me dit le Coréen avec un rictus, je voulais juste te voir, ce soir.
— Quelle délicate attention de ta part.
Sa venue est une véritable surprise, mais c'est une agréable surprise. J'aime être à ses côtés, il me fait sentir en sécurité.
— Combien tu t'es fais ? Demande-t-il, impatient.
— Une très belle somme, ça devrait avancer tes dettes, ai-je dis en lui envoyant la liasse d'argent rassemblée par un élastique.
Sehun l'attrape au vol, un rictus mauvais naissant sur son beau visage.
— Tu es incroyable, ajoute le noiraud aux cheveux tirés en arrière, ça m'évitera de me faire virer. Voire peut-être tuer.
— Tu aimes trop jouer avec le feu, commentais-je en m'attachant, tu risques de finir par t'en mordre les doigts. Ne sois pas si léger dans ce que tu fais.
— Arrête de t'en faire, réplique Sehun en m'imitant, j'ai de l'expérience dans mon métier. Et jusqu'à aujourd'hui, ça ne m'a jamais posé de problèmes.
Il démarre par la suite et on se perd dans les rues scintillantes à cette heure, dans la soirée. Je savais bien que mon partenaire n'avait point besoin de mes conseils ou de mon opinion, il est nettement plus expérimenté que moi. Toutefois, le risque zéro n'existe pas.
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𝐒𝐞𝐮𝐥𝐠𝐢'𝐬 𝐡𝐨𝐮𝐬𝐞, 21 : 48
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