𝐒𝐞𝐨𝐮𝐥 𝐃𝐫𝐢𝐟𝐭

𝐒𝐞𝐯𝐞𝐧𝐭𝐞𝐞𝐧 : 𝐓𝐫𝐨𝐮𝐛𝐥𝐞𝐬

➪ 𝐉𝐢𝐬𝐨𝐨

𝐐𝐮𝐞𝐥𝐪𝐮𝐞𝐬 𝐣𝐨𝐮𝐫𝐬 𝐩𝐥𝐮𝐬 𝐭𝐚𝐫𝐝
𝐊𝐢𝐦'𝐬 𝐡𝐨𝐮𝐬𝐞, 13 : 39

— Tu espionnes ton ex mari, maintenant ? J'imagine que c'est de toi que nous tenons ça.

Notre génitrice sursaute en manquant de tomber et se retourne subitement vers nous, prise en flagrant délit.

— Ce n'est pas ce que vous croyez, jeunes filles, commence-t-elle en arrangeant son tailleur blanc, une réunion se passe en ce moment même dans le bureau de votre effroyable géniteur qui ne savait pas récolter deux wons, à l'époque.

— Quel genre de réunion ? Demande Jennie, les bras croisés. Si c'est à propos d'une mystérieuse somme d'argent astronomique qui a disparu de son compte en banque, je n'y suis pour rien.

— Nous savons que c'est toi. Tu as sept nouvelles paires de chaussures, dix-huit nouveaux colliers et vingt-et-un hauts différents, soupirais-je en la toisant du regard avant de me tourner vers ma mère, mais j'admets que, moi aussi, je suis curieuse. Ils parlent du gala, non ?

— C'est ce que j'essaie de découvrir, avoue notre mère en s'appuyant sur le mur à l'aide de son bras, ses ongles manucurés tapotant dessus, ton père me cache quelque chose, je le sens. Vous connaissant, vous avez sans doute dû fouiller dans ses affaires pour découvrir la vérité, mais je ne m'abaisserai pas à ce niveau là.

— C'est clair que l'espionner, c'est bien plus ingénieux de ta part, commente ma sœur en se penchant en avant.

Juste derrière le mur où nous étions se trouvait un couloir interminable, et la première pièce à en faire partie est le bureau de notre père. C'est la pièce où il ne faut entrer sous aucun prétexte lorsque personne n'y est. C'est vrai que mon père travaille plus illégalement que légalement, mais je doute que des informations compromettantes à son sujet puissent être utiles pour qui que ce soit.

— Il est avec les hommes que j'ai vu, tout à l'heure, non ? Fit Jennie en pivotant sa tête par dessus son épaule.

— Quoi ? Comment ça, quels hommes ? Répliquais-je en faisant un pas vers elle.

— Une dizaine d'hommes classes habillés en mode « Men In Black » sont entrés ici, tout à l'heure, affirme-t-elle en guettant le couloir d'un œil vif. Je descendais par hasard et je suis tombée sur l'un d'eux, je ne les ai vu que de dos. Ils sont tous habillés de la même manière, en costard tiré à cinq épingles, carrément. Je ne les avais jamais vu, auparavant.

— Et à votre avis, qui peuvent-ils bien être ? Lâche la quarantenaire en nous observant tour à tour.

Jennie et moi échangeons un regard complice, préférant rester dans le silence absolu.

— D'accord, je vois, s'esclaffe notre mère en secouant légèrement la tête, quelques mois à Séoul avec votre père, et vous devenez ses chiennes apprivoisées. C'est génial.

— Tu fais fausse route, rétorquais-je en secouant à mon tour la tête, ce n'est pas ce que tu crois. C'est encore pire.

— Et sans vouloir rejeter la faute sur quelqu'un, venir à Séoul était ton idée, déclare la brune en laissant son dos reposée contre le mur derrière elle, si tu ne nous avais pas envoyées ici, il y a des mois de cela, nous n'aurions pas cette conversation.

— Peu importe, soupire la businesswoman avant de croiser les bras, je découvrirai la vérité par mes propres moyens. Maintenant, si vous voulez bien m'excuser, j'ai des emplettes à faire.