Ma rencontre avec l'océan. (Terminé)

Chapitre 16

Comment décrire cette fin de semaine ? Je n'en sais rien. J'ai fait enterrer mon frère le plus rapidement possible. Je ne voulais pas que ça s'attarde. Carl n'est jamais là. Je ne sais pas ce qu'il fait, et j'essaie de ne pas y penser. Il rentre tard le soir, il dort avec son frère. Il ne me regarde presque plus. Il a repris les cours, dès le lendemain de la mort de Nick. Moi, je n'en ai pas eu le courage. Lip n'est pas réapparut, mais Fiona sait où il est. J'ai l'impression de ne plus avoir ma place parmi eux. Carl n'a même pas fêter ses dix-huit ans avec nous. Pourtant j'avais proposé de rester dans ma chambre tout le temps, pour ne pas le mettre mal à l'aise. La plupart du temps, je suis seule dans mon coin. J'ai l'impression d'avoir repris mon ancienne vie. Je suis à fond dans mes cours. C'est la seule chose qui me permet de ne pas m'écrouler. 

Fiona, Ian, et même Debbie, essaie au maximum de me montrer qu'ils sont là pour moi. Mais pour le moment, j'ai besoin d'être seule. Aujourd'hui, je retourne en cours. J'ai besoin de sortir un peu. De ma chambre, j'ai une vue direct sur l'endroit où mon frère est mort. Et il y a encore des traces de sang. Je ne dors presque plus. Je ne mange presque plus non plus. Je suis une ombre qui respire, se nourrit et essaie de s'en sortir, mais je suis morte à l'intérieur. Sans Carl, je n'ai plus la force d'avancer. 

Alors que j'arrive devant ma salle de cours, après être passé au bureau des surveillants, je tombe sur Dominique et Carl. Il est assis par terre, et elle est à califourchon sur lui. Ils sont en train de s'embrasser. Alors voilà ce qu'il faisait... Il s'est remis avec elle. J'essaie de faire comme si ça ne me touchais pas, mais j'ai l'impression que mon cœur vient d'exploser dans ma poitrine. Je suis entrée dans les toilettes juste en face de la salle, heureusement qu'ils sont là, parce que j'ai vomi le peu que j'avais avalé ces derniers jours. Pourquoi il me fait ça ? Pourquoi il s'acharne à me faire autant de mal ? 

Il faut que j'aille en maths... Je ressort des toilettes en essayant de faire comme si de rien n'était, mais il me semble voir un éclair d'inquiétude dans le regard de Carl. Non, je me trompe. Il montre clairement qu'il n'en a rien à foutre de moi. Il a sa pute pour lui tenir compagnie. J'entre dans la salle et m'installe à une table dans le fond. Et il fallait bien que cette grosse pute vienne se mettre à côté de moi en jubilant. Elle allait parlé mais le prof arrive et nous demande de tracer des cercles de différents diamètres sur une putain de feuille. Et l'autre conne qui n'arrête pas de me parler de Carl. 

Dominique : Je te jure, j'en revenais pas quand il m'a rappelé. Il m'a dit que vous deux c'était rien, que vous avez juste coucher ensemble une fois, mais qu'il m'aimait toujours, et qu'il voulait qu'on se remette ensemble. Je l'ai directement pardonné, et on a fait l'amour comme des bêtes. C'était un peu moins bien que d'habitude, mais il s'est bien rattraper les six fois suivantes... 

Elle a continué à déblatérer comme ça pendant plusieurs longues minutes. Et je n'avais qu'une envie, lui planté mon compas dans sa putain de jambe. J'ai jamais détesté, mais elle, j'ai envie de la crever. Plus elle parlait, plus la haine monter en moi. Il fallait que je trouve une excuse pour pouvoir me tirer d'ici. J'ai alors pris mes ciseaux et je me suis tailladé toute la main. Putain ça fait un mal de chien. Mais le prof m'a autorisé à aller à l'infirmerie parce que je pisser le sang. L'infirmière m'a dit que je n'avais pas besoin de point, mais elle m'a demandé de faire attention. Je ressors du bureau, et prend le temps de respirer un bon coup d'air frais. La météo se fait plus fraîche ces derniers jours. 

Gars : Salut ! 

Je tourne la tête et regarde ce mec qui vient de me parler. Je ne l'avais même pas vue, pourtant il est appuyé contre le mur, une cigarette à la main. Non pas une cigarette. Un joint je crois. J'ai l'habitude d'en voir ces derniers temps. Carl en a toujours un dans la main.