Control Me

Chapitre 15 : Kurt

Les jours passent et la colocation avec Unity se complique. Après ce soir là où je me suis caressé en pensant à elle, j'aurais pu jurer que sa façon de me regarder avait changé. Comme si elle n'avait plus seulement envie de me faire la peau, mais aussi de m'embrasser passionnément. Ça devient presque insoutenable de la voir tous les jours sans pour autant pouvoir la toucher. Mais lorsque je l'ai vu rechercher un appartement proche du campus, je me suis rendu compte que je n'avais pas hâte qu'elle déménage. Elle m'emmerde 90% du temps, mais ces 10% restant sont trop addictifs pour que je les oublie.

‑ Kurt, ramène toi, les gens commencent à arriver, m'appelle Logan.

Je me dépêche d'enfiler un tee-shirt et rejoint le blond dans le couloir.

‑ Prêt à faire la fête ? crie-je en embarquant mon ami vers le rez-de-chaussée où l'alcool commence déjà à couler à flot.

Il me lance un clin d'oeil en répliquant :

‑ Oh que oui.

En atterrissant dans la cuisine, nous tombons directement sur Jason, le nouveau Requin, qui boit un verre d'alcool, adossé contre le bar. Nous le rejoignons en souriant.

Logan nous sert un verre chacun en souriant ; de ses fossettes à ses yeux bleus clairs, il doit faire des ravages auprès des filles, et même des garçons.

Tant qu'il n'en fait pas à Unity, tout va bien.

‑ J'ai trop hâte que les premiers matchs des compétitions commencent, dit soudain Jason.

Il nous reste encore quelques mois avant que la saison commence, mais je partage son avis.

‑ Vous allez les exterminer, raille Logan.

Je bois une longue gorgée et l'alcool me brûle la gorge.

‑ Tu crois ? Apparemment les autres équipes sont implacables.

‑ On les as défoncés l'année dernière, on devrait pouvoir y arriver cette année, dis-je en croisant leurs regards déterminés.

Je ne mens pas. Ça n'avait pas été facile, certes, mais on était parvenus à les battre en restant soudés et en s'entraînant plusieurs fois par semaine. Et je compte bien reproduire ce schéma.

Plus les minutes passent et plus la maison entière grouille de monde. La musique lancée par un Brett à moitié bourré entraîne les gens sur la piste. Les corps se déhanchent, se bousculent, se touchent.

Adossé au bar, je continue de les observer et ris en apercevant Brett danser comme un pied. Une fille que je ne connais pas s'approche de Jason, les yeux remplis de désir. Mon ami semble hésitant, mais quand je l'encourage d'un coup de coude, il emmène la jolie brune aux formes généreuses sur la piste. Ils ondulent des hanches l'un contre l'autre, les yeux dans les yeux. Sa partenaire le dépasse de quelques centimètres à cause de ses gigantesques talons, mais cela n'a pas l'air de les déranger. Je suis content pour mon ami, mais en les regardant danser et rire aux éclats, je me rends compte que depuis qu'Unity a débarqué dans ma vie, je ne fréquente plus aucune fille, et ça me terrifie.

Habituellement, à chaque soirée, même si je ne voulais pas baiser, je discutais quand même avec une jolie nana pour passer le temps. A la place, je suis assis sur un tabouret à regarder mes amis et des connaissances s'éclater.

‑ Salut, mec.

Je tourne la tête et souris à Zack, l'un des jumeaux de l'équipe. Son tee-shirt blanc contraste avec sa peau noire. Ses cheveux, encore plus courts que les miens, mettent en avant son visage ovale.

‑ Salut, Zack. Ça va depuis le dernier entraînement ?

Il avait eu un peu de mal à tenir le rythme. Il était paniqué à l'idée d'être viré, mais je l'avais rassuré en lui expliquant qu'être fatigué, ça arrivait à tout le monde et qu'il ne fallait juste pas se décourager.