Chapitre 41 : Kurt

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Je me réveille en sursaut. Je n'avais même pas remarqué que j'étais en train de m'endormir. Mais je sens que je suis en train de succomber à mes blessures internes. Pourtant, quelque chose a attiré mon attention. Je remarque une très légère lumière dépassant de la fente du hangar, celle où j'ai observé Unity tout à l'heure. Je ne comprends pas réellement ce que j'observe, mais c'est comme si mon instinct était finalement éveillé et prêt à tout survivre. Je jette un coup d'œil autour de moi. Unity s'est légèrement assoupie. Elle ouvre puis referme les yeux, incapable de rester pleinement éveillée. Les trois hommes sur qui j'ai tiré sont tous assis dans un coin du hangar, gémissant toujours de douleur à l'entrejambe. Ma seule réussite de la soirée. Les trois autres hommes discutent autour d'une table. Il y a un plan de la ville ainsi que des liasses de billets sur celle-ci. Je suis trop loin pour comprendre leurs discussions, mais je sais pertinemment qu'ils sont plus nombreux à l'extérieur. Que ce soit dans un autre coin de la ville, ou en Australie dans leurs pays d'origine, la menace est toujours présente.

J'entends un bruit sourd dehors, je fronce les sourcils. Les australiens ont entendu la même chose. Leur chef ordonne à l'un d'entre eux d'aller voir ce qu'il se passe. Ce dernier s'exécute en prenant une arme avec lui. Il sort du hangar, et ne revient jamais.

- Bordel, mais qu'est-ce qu'il fout dehors cet imbécile ! s'énerve le chef.

Il nous jette un coup d'œil puis se tourne vers son dernier homme, toujours debout.

- Toi, surveille les otages, je vais voir ce qu'il se passe dehors. Et vous trois là, vous avez perdu votre queue, pas vos jambes alors debout, en position et vos armes à la main. Au cas où on est de la visite, dit-il en attrapant son pistolet.

Cette dernière phrase a le mérite de réveiller Unity. Cette dernière écarquille les yeux, et prend une grande inspiration. Nous nous regardons une dernière fois, comme si nous savions que c'était le moment. Soit on crève ici ensemble, soit on s'en sort. Dans tous les cas, je veux que notre fin soit la même, parce que je ne me vois pas continuer sans elle. La vie n'aurait plus aucune saveur après tout ça si elle ne survit pas.

Le chef sort du hangar. Il n'y a pas de bruit dehors, pas de coup de feu, pas de bruit strident, rien d'alarmant. Et pourtant, je sens qu'il se passe quelque chose. Le mec supposé nous surveiller fait tourner l'arme entre ses mains, jouant avec comme si ce n'était pas dangereux. Et les trois hommes sur qui j'ai tiré finissent par se relever non sans un cri de douleur. Ils sont mal en point et ils le méritent.

J'essaye de tirer sur mes liens pour la énième fois, mais rien à faire, la corde avec laquelle je suis attachée est trop épaisse pour que je me défasse. Et puis, une idée me vient en tête. Encore une connerie probablement. Mais je ne peux plus supporter d'être ainsi ligoté.

- Eh, enfoiré. Tu peux me servir un peu d'eau ? J'ai soif, dis-je à l'homme en face de moi.

Ce dernier se tourne vers moi, et je sens le regard choqué de Unity. Elle se demande sûrement ce que je suis en train de faire. Mais j'ai un plan.

- J'en ai rien à foutre, ferme-là.

Je soupire et me débats sur ma chaise.

- Connard, soufflé-je.

L'homme s'approche de moi.

- Toi t'as envie de souffrir, dit-il avant de me frapper au visage.

Je sens les muscles de ma mâchoire se serrer.

- C'est tout ce que t'as dans le sang ? Tu fais pitié.

Il s'énerve encore une fois et m'envoie un coup de pied puissant sur le plexus. J'ai la respiration coupée mais ce qui devait arriver, arriva et je tombe en arrière. Sur le coup, la chaise se brise et je sens que c'est ma seule chance d'agir d'agir. L'australien n'a pas encore remarqué que je suis libéré de mes liens, alors j'attends qu'il s'approche de moi pour me relever sur ma chaise pour attaquer. Lorsque ses mains se posent sur mes épaules, je libère mes mains et l'attrape par les bras pour le faire tomber à la renverse. Il hurle lorsqu'ils tombent à la renverse, attirant l'attention des autres. Le temps que les trois blessés récupèrent leurs armes, j'ai le temps de voler celle de l'homme en face de moi et de l'assommer au crâne pour l'endormir.

Control MeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant