Control Me

Chapitre 17 : Kurt

Je raccroche alors que ma conversation avec le doyen de l'université est terminée. C'est acté, notre premier match de la saison se déroulera contre les Dauphins de Boston. Cette situation n'est pas idéale, les Dauphins, malgré leur nom quelque peu ridicule, sont une très bonne équipe. Surtout grâce à leur capitaine, Paolo, un grand mexicain à la peau caramel et aux nombreux tatouages.

Il nous reste une semaine pour nous entraîner avant de devoir voyager jusqu'à Boston pour débuter cette saison. C'est une période aussi excitante que stressante. Nous avons le poids de la réputation de UCLA sur nos épaules, et le doyen ne manque pas de me le rappeler à chaque fois qu'il m'a au téléphone. Bien heureusement, l'université s'occupe de nous réserver un hôtel pour nos voyages et ça a le don de motiver même les moins ambitieux.

J'attrape mon sac de piscine et un tee-shirt que je jette sur mon épaule avant de descendre les escaliers pour rejoindre Brett dans la cuisine. Il est en train de discuter avec Unity. Ces deux-là sont devenus de très bons amis, et je ne sais pas si ça me plait. Je ne vois pas ce qu'il lui trouve, il est gay, alors ce n'est surement pas la vision de ses seins rebondis ou encore de son cul jouissif. Cette fille est insupportable et légèrement tarée sur les bords. Et pourtant, je ne peux pas me la sortir de la tête. C'est bien pour ça que je lui ai promis une chose... Des souvenirs de notre conversation de la soirée il y a quelques jours me reviennent en tête : "Avec toi, je vais prendre mon temps. Crois-moi, quand j'en aurais terminé avec toi, tu ne pourras plus me sortir de ta tête."

Et je compte bien mettre mes paroles à exécution. Parce que j'ai accepté qu'elle vive chez moi, parce que j'ai accepté de subir la vision jubilatoire de son corps tous les jours, parce qu'elle ne cesse de me parler comme à un chien, et parce que malgré les jours qui passent, j'ai autant envie de la virer de chez moi que de la baiser en plein milieu du salon.

Je racle ma gorge afin d'attirer l'attention de mon meilleur ami et de la peste qui me sert de coloc.

‑ Kurt ! Pour une fois que c'est toi qui est à moitié à poil. Mais tu vois, moi je t'oblige pas à mettre un tee-shirt, je ferme ma gueule et j'observe le spectacle, m'accueille Brett en riant.

Je m'adosse contre le frigo, faisant ressortir tous mes muscles exprès.

‑ Je me suis dit que ça plairait à certains, en effet.

Mais ce n'est pas Brett que je regarde, c'est Unity, ma petite teigne qui lève ses yeux au ciel si fort que j'ai peur qu'ils ne redescendent jamais.

‑ Vous avez raison les garçons, c'est vrai qu'il fait chaud...

Et sur ces mots, la blonde retire son débardeur blanc pour laisser apparaitre un soutien gorge en detelle qui retient à peine sa poitrine volumineuse. Brett explose de rire alors que je déglutis bruyamment avant de détourner les yeux vers mon ami.

Cette fille est pas croyable.

‑ Bon, Brett, on doit y aller. L'entraînement commence dans 20 minutes. Et j'ai une nouvelle importante à annoncer à l'équipe, dis-je en laissant mes yeux admirer une seconde de trop le corps de Blondie.

Mon ami sort son sac de sous la table et me rejoint avant de lancer à Unity:

‑ Tu viens pas avec nous ?

Elle secoue la tête en lui souriant. Pourquoi est-elle aussi gentille avec Brett alors que je n'ai le droit qu'à des insultes et des froncements de sourcils ?

‑ Non, je vais me changer et je vous rejoins. Loin de moi l'idée de vous rendre inconfortable en me foutant à poil devant vous, dit-elle en me lançant un clin d'œil.