Control Me

Chapitre 22 : Unity

Alors que les mains de Rowan s'aventurent sous mes fesses, je lui attrape le menton pour lui souffler au visage :

‑ T'as toujours pas compris que je t'ai utilisé pour voyager, espèce d'imbécile ? Laisse moi partir.

Il ne lui en faut pas plus pour me laisser me lever, furieux. Sauf qu'en me levant, Kurt ne me regarde plus. Pendant tout le petit déjeuner, je cherche son regard à table mais il est distant. Vu la nuit que nous avons passé ensemble, dans les bras l'un de l'autre, son comportement n'a aucun rapport avec moi. Il est même froid avec Brett et Shirley. Il doit être stressé à cause de leur match de demain.

‑ Unity, t'as pas l'air en forme, constate Noah.

Je lui lance un regard noir avant de terminer ma boisson et de monter jusqu'à ma chambre. Ce matin, quand je me suis réveillée avant Kurt, je me suis sentie mal. Toute la légèreté de notre soirée s'est transformée en une pression lourde sur mes épaules et... sur mon cœur. J'ai pris peur. Car si avant il n'y avait que de la haine et du désir entre nous, le bien-être que j'ai ressenti n'a aucun rapport avec ses émotions. C'est comme si... je commençais à bien aimer Kurt, non pas pour son physique mais pour sa personnalité.

J'ouvre la porte quand quelqu'un toque. C'est Shirley.

‑ Les garçons vont s'entraîner toute l'après-midi, dit-elle en entrant. Ça te dit qu'on se fasse les ongles ?

Je n'ai rien d'autre à faire, alors j'accepte.

‑ Parfait. Prépare toi, car on a rendez-vous dans vingt minutes au salon de beauté de l'hôtel.

Deux masseuses aux cheveux bruns et lisses nous accueillent d'un sourire hospitalier. Dès que nous entrons dans n'importe quel endroit, Shirley attire les regards. Et aujourd'hui ne fait pas exception. L'une des deux masseuses la dévisage avec respect mais avec une certaine... envie. Je leur explique que nous sommes ici pour un massage puisque ma meilleure amie est trop occupée à se perdre dans les yeux noisette de la brune.

‑ Suivez-nous, dit l'autre.

Nous obéissons, silencieuses, et entrons dans une salle aux tons neutres avec différents matériaux posés sur une longue table et deux lits en hauteur au centre. Le temps qu'elles préparent les huiles essentielles en nous demandant comment se passent nos vacances, nous ôtons nos hauts pour qu'elles massent notre dos.

‑ Installez-vous et détendez-vous, dit celle qui va s'occuper de Shirley.

Une huile froide mais agréable coule le long de ma colonne vertébrale, puis deux mains douces se logent au sur le bas de mon dos et remontent progressivement, l'huile sur les doigts. Ma tête est appuyée sur le côté gauche de façon à voir Shirley qui profite du moment... différemment. Ses lèvres se pressent l'une contre l'autre, tout comme ses paupières dès que la masseuse lui souffle des mots à l'oreille que je ne peux entendre tout en exécutant ses mains d'expertes sur son dos.

‑ Vous préférez que j'appuie plus fort ?

Je comprends seulement maintenant que la question m'est adressée.

‑ Comme ça c'est très bien. Merci.

Elle poursuit donc ses mouvements qui débloquent mes nœuds aux épaules et elle s'aventure sur mon dos en silence. Seuls les couinements de ma meilleure amie démontrent que la pièce est habitée. Je ne sais pas vraiment pourquoi, mais je ne détourne pas les yeux quand la masseuse passe ses doigts fins en dessous de la poitrine ferme de Shirley qui pousse un gémissement plaintif. Cette dernière rouvre les yeux et croise mon regard. Il est d'une intensité qui recouvre mes poils d'une fine pellicule. Le sourire en coin de la masseuse me rappelle celui de Kurt qui a toujours le don de m'exciter et de m'énerver. Dès qu'une masseuse touche une partie du corps de Shirley, j'imagine Kurt faire la même chose avec moi. Une chaleur s'incorpore entre mes cuisses et très vite, mon intimité gonfle sous ma petite culotte en dentelle. Kurt, est-ce qu'un jour j'arriverai à te sortir de ma tête ?