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Ivanna

"-À nous deux, Vassili Sergeyev. Annonce-je posant un bol d'eau froide pour mon chien." 

En plus de remarquer que de m'avoir dans ses baskets le handicap fortement, de son point de vue... Je me suis permis de faire des recherches sur sa vie et ça ne l'enchante pas le moins du monde. 

C'est vrai que l'identification de cette pièce maîtresse qu'est Vassili pour Boris n'a pas et une mince à faire. Surtout sur son passé, enfin pour ma part mon dossier est aussi faux que ce que je laisse paraître devant l'organisation. Ce qui n'a pas a été prévu, c'est qu'il creuse aussi profond pour trouver le syndicat de ma mère, son informateur est un bon chercheur et je sais que je n'ai pas été prudente sur ce coup-là quand j'ai fini mes études en France.

"-À mon tour de te mettre ma lame sous le menton ? Remarque-t-il feuilletant les pages qui résument le plus platonique possible sa vie. 
-Je suis une telle nuance pour tes yeux pour ne pas me faire confiance ?
-Je ne fais confiance à personne. Il referme la pochette en carton pour la remettre à sa place et se munir de son verre. Je ne réponds rien, observant Revenant sur la défensif à cause de la présence d'un inconnu à mes côtés. J'imagine qu'il se souvient de l'odeur que Vassili a laissé dans mon appartement et veut lui sauter au cou.
-Dazhe malenʹkomu angelu?* 
* même a le petit ange ?  
Je le vois froncer des sourcils pour au final poser ses yeux sur moi, une grande première depuis que je suis installé sur la table à côté.
-Lev est une personne que je respect, et je reconnais que j'admire sa personne...
-Au point de lui promettre de me protéger ? Je relève mes lunettes de soleil et me penche sur l'accoudoir du fauteuil, il me scrute de longues secondes et je suis étonné de ne pas être mal à l'aise en sa présence, il est un homme impressionnant et remarquable, mais quelque chose me dit que je suis réellement en sécurité avec lui. Est-ce pour ça que mon corps est aussi détendu et que j'enfreins les règles que je me suis fixé à moi-même ? Tu sais, si j'arrive à échapper à la vigilance de mon parrain, tu ne ferras pas exception. Je te passerai sous le nez comme les cendres de ta maison."

"Audacieuse" est mon deuxième prénom, j'ai surtout la perpétuelle angoisse de penser que je pourrai être saine et sauve si je suis avec lui alors que pendant tout ce temps je me suis démerdé toute seule. Je ne veux pas déprendre de quelqu'un et surtout d'un type aussi brisé que moi. Je veux avoir peur de lui pour me permettre de me protéger et d'éloigner ce lien qui nous lie. 

L'homme, qui a tué ses parents, est mon père et il voudra automatiquement chercher des preuves s'il découvre que j'ai un lien avec ce connard que j'appelais père autrefois. Non, il ne doit pas savoir. 

Je cherche à contrecœur une réaction de la part de mon compagnon de table, ainsi que mon futur pseudo-garde du corps. Je veux voir de la rage, de la colère, la lueur meurtrière que j'ai ressenti ce soir-là dans mon appartement, sauf que j'ai ressenti un violent frisson quand il a répondu docilement en posant son index et son pouce pour m'emprisonner le menton. Depuis qu'il me regarde, il n'a pas détourné les yeux et je ne suis pas en mesure de le faire non plus. Cette bataille de regard dur depuis bien trop longtemps à mon goût.

"-Rappelle-moi malenʹkaya zvezda que t'ai-je dit chez toi ? Je fais mine de chercher alors que je sais pertinemment ce qu'il me demande."

Etant resté des années muette à cause de mon père, j'ai appris à ma mémoire à être eidétique alors je me souviens de chaque scène complexe ou de son précis. Sauf que je suis dans l'incapacité de lui répondre à cause de cette proximité nouvelle qui me tourmente et me donne du fil à retordre à me concentrer. J'ai beau chercher une quelconque émotion dans sa vision bleutée, mais rien n'y ai à faire, il est aussi vide que sa pinte. Revenant grogne en signe d'avertissement s'interposant entre nous deux toutefois Irbis ne décolle pas sa poigne de mon visage

VᴀssɪʟɪOù les histoires vivent. Découvrez maintenant