Vassili
Je me suis retrouvé de nouveau enchaîné cette fois sur une chaise beaucoup plus solide qui ne seras pas brisé d'une simple chute comme sa prédécesseure.
Je dois dire que j'ai assez morflé après avoir tenté de tuer les deux hommes qui venaient me rendre visite, j'ai eu le premier, mais le second est seulement bien amoché. Revenant n'a pas été touché depuis que je lui ai remis la mâchoire en place. J'imagine qu'ils ont oublié son existence depuis que je suis arrivé.
Le temps d'effile lentement, je dois être ici depuis six heures tout au plus. Aucune trace de Poltrok ni d'Isidora.
Je crache un caillou de sang dans le seau à mes pieds. Le chien couine et je me retourne vert lui pour lui assurer que je vais bien. J'arrive à encaisser les coups, il ne me torture pas, j'ai même l'impression qu'ils ne veulent pas trop m'abîmer par ordre de leur chef. Je ne suis pas une de leur priorité. Du moins jusqu'à quand ?
Malgré que je n'ai pas de trace de ce type, il est bien quelque part, non loin de ce lieu. La seule piste qui me met sur cette voie est seulement qu'on m'a égratigné la joue pour me faire lâcher ma prise pendant le combat. Depuis, je n'ai pas de visite ni de coup bas.
Ce qui veut dire que Leonid est bien en charge de toute cette merde et qu'il ne veut pas avoir affaire à Boris, s'il me tue, me relâche dans un état pitoyable et que les Donovski me retrouvent, c'est une guerre assurée contre lui et le clan, sauf que cette fois, il ne peut plus compter sur les Tal-Vashoth. Il est assez intelligent et trop prudent pour savoir qu'il ne faut pas attirer les foudres de Boris.
Je suis en vie uniquement parce que Piotr lui a fait part que j'étais un membre du clan, alors que... Officiellement non ou plutôt pas encore. Mais aussi parce qu'il a trouvé sa fille... Qui est quelque part avec moi dans ce bunker, même peut-être dans ce couloir, voir juste à côté.
Je redresse la tête quand j'entends la porte racler sur le béton et voit rouge quand je remarque que Poltrok se présente enfin à moi depuis le début de ma captivité.
Il me sourit et tend ses bras comme pour m'accueillir. Je ne réponds pas à la provoque et cherche plutôt des signes de vie à l'extérieur. Je vois deux gardes postés devant ma porte, deux autres qui escortent ce connard et un cinquième type traversant le couloir de gauche à droite. Un couloir qui me paraît être profond, un détail ne me fait pas décrocher de ce gars-là. Il s'essuie les mains.
Un torchon plein de sang.
Je n'ai pas le temps de me poser la question à qui appartient ce sang sur ce bout de tissu que je sens ma tête partir violemment en arrière. Je n'ai pas le temps de riposter verbalement qu'un bâillon m'empêche de sortir la moindre parole.
"-Je suis si fière de t'accueillir parmi nous Irbis. M'accueille Poltrok le visage assurant."
Je ne peux m'empêcher de sourire malgré le tissu qui m'empêche de lui répondre correctement. Ce genre d'homme n'a pas besoin de mot pour comprendre qu'il s'attaque à la mauvaise personne. Il m'a suffi d'un regard, ma haine se lit prudemment et je me retrouve à éclater de rire quand je remarque qu'il est sur la défensif et qu'il n'est pas serein en ma présence.
Poltrok est collé à la seule porte de la pièce et d'un geste ordonne de me battre. Je contracte trop tard mon ventre pour minimiser la douleur et serre la mâchoire quand j'encaisse le crochet au visage.
"-Je sais pertinemment qui tu es, Vassili. Tu penses avoir le monopole parce que tu as été protégé par Boris et que tu fais partie intégrante du clan Donovski. Mais sache qu'ici, tu es sur mon territoire, je tiens les rênes et donne les ordres. Si je veux que tu te manges un pain... Il claque des doigts et me reçoit un autre coup de poing de l'autre côté. Si je veux que tu te noies... Il claque encore de l'index et ma tête par en arrière maintenu, mon visage recouvert d'un drap et de l'eau tombe abondement jusqu'à ce que je m'étouffe avec le tissue qui me barre la bouche et qui s'incruste par mon nez. Ils relâchent enfin ma tête et je me redresse instinctivement sentant le torchon tomber sur moi ainsi que le bâillon qui se décroche. Je ne surenchéris pas et reprends ma respiration difficilement. Poltrok attrape le bas de mon visage et me scrute silencieusement. Si je veux que tu souffres, Irbis..."
Après que son index glisse sur son pouce, un cri strident brise le silence des lieux. Le hurlement d'Isidora me glace le sang, ma bouche est pâteuse et je ne fais plus la différence entre contrôler mes émotions ou contrôler une soif insatiable de le faire souffrir autant qu'elle souffre.
Quand le son le plus effrayant que j'ai étendu depuis que j'existe fini enfin, le chef qui me tient toujours le menton affiche une satisfaction particulière quand il entend sa propre fille hurler à la mort. Je ne comprends pas comment c'est humainement possible de trouver du plaisir dans la torture de sa descendance.
J'essaie sincèrement, le plus possible de rien ressentir même si savoir qu'elle subit ça depuis plusieurs jours me détruit et procure en moi une sensation qui pourrait me faire perdre la raison si je l'entends une fois encore. Je reste stoïque et froid, je ne veux pas qu'il pense qu'Isidora est une faiblesse qui m'atteint alors que justement. Elle est ma seule faiblesse que je ne veux pas montrer et qui doit rester inconnu. Au risque qu'elle en bave encore deux fois plus à cause de moi.
Désorienté par mon manque de réaction, il cherche à nouveau à me faire craquer. Je l'entends crier suivis de chaîne qui s'entremêle. Elle crie encore suivie d'un bruit de coup de fouet. Il me semble que le troisième coup vient un peu plus tard et mon corps sursaute.
"-Encore ! Ordonne Leonid cherchant quelque chose pour me faire perdre pied, sauf que j'emprisonne chaque sentiment quel qu'ils soient."
Je contrôle mes tremblements en coupant ma respiration et cherche désespérément une raison d'affronter ce regard posé sur moi. J'aimerais me délecter de l'impatience de Poltrok, mais je ne considère pas son abandon comme une victoire. Il feinte une parade pour me persuader qu'il va sortir, mais revient à la charge et se penche pour me chuchoter quelque chose à l'oreille. Je ne perçois pas ses paroles trop obsédé par la voix brisée et les sons tremblotants d'Isidora.
Je ne vois que du sang, et ce qui se produit dans la logique des choses est l'appel à la haine, je veux lui répondre à mon tour, à ma façon. Je tourne la tête vivement pour mordre et arracher le haut de son oreille maintenant en sang. Je ne l'entends pas geindre, mais je perds vite la notion de l'espace, je perçois une douleur aiguë sur le crâne qui me plonge dans une inconscience maladive.
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Vᴀssɪʟɪ
Romance[Tome 1] Leurs destinées n'étaient pas sensé se croiser dans de telle circonstance - ou alors si. L'organisation Donovski, découvre la trahison d'un des leurs. Autant dire que Vassili ne va pas rester à l'écart après avoir découvert que tout est li...