35

97 1 0
                                    

Vassili

Une voix...

Une voix aiguë parvient à mes oreilles et réussi à me réveiller.

Non.

Ce n'est pas une voix, mais un cri, un hurlement stridant. Une plainte de douleur. Je pourrai les reconnaître entre mille parce que j'ai souvent été témoin de cette émotion.

La peur, la haine, la douleur, la rage. Ces sentiments négatifs dans un simple son poussé au maximum.

Celle-ci me paraît presque lointaine, légèrement étouffée, sans doute grâce à des murs. En plus d'être séparé d'elle, cette voix me parait cassée comme si elle criait depuis des heures.

J'ouvre un œil, puis le deuxième et me regarde ligoté sur une chaise dans un box éclairé par un néon qui est suspendu au-dessus de ma tête. Une pièce qui a des ressemblances avec une chambre froide, sans viande à part si c'est moi qu'on considère comme un animal. J'analyse mon environnement dans le calme et me remémore ce qui m'a amené à être ici.

Oui, je m'en souviens. Je suis tombé sur les frères Stovitch. J'ai perdu le combat et me suis réveillé ici. Il ne me semble pas que je me trouve dans la grange que j'ai espionné de longues heures plutôt. Sauf si elle cachait un bunker.

Si je suis bien sur le territoire de Poltrok, je ne serai pas étonné qu'il se soit bâti une planque secrète sous terre pour fuir ses responsabilités.

Je ne sais pas où je me trouve et je n'ai aucun moyen de m'échapper ou de savoir à qui j'ai affaire. La porte semble être scellée à double tour, la pièce où je me trouve est complètement vide sauf quelques sceaux et une tache de sang au pied de la porte.

Mon cœur tambourine quand j'imagine que le sang peut être celui d'Isidora. Bien que je gesticule comme un animal pour comprendre comment je suis enchaîné à cette putain de chaise, je comprends que mes assaillants n'ont pas fait les choses à moitié.

Je souffle et cherche un indice qui peut me permettre de distinguer l'endroit. En faisant abstraction des murs en béton, le néon qui semble être ma seule source de lumière, je ne discerne rien. Et n'arrive pas à deviner ce qui se cache derrière mon dos.

En me concentrant assez, j'arrive à distinguer des bruits en dehors de cette pièce. Des pas, plusieurs personnes sont ici, des bruits de tasses et un évier ouvert. L'eau courante et l'électricité passent, un générateur est pas loin. Je fixe le mur où se trouve ce que je pense être la ressource qui permet de faire tourner le bunker souterrain. Elle se trouve collée au mur à ma droite.

Le bruit est camouflé par le moteur du générateur alors je n'arrive pas à deviner combien de personnes se trouvent dans la pièce de vie. Peut-être cinq, ou six même voir sept ou huit. Si on considère que l'endroit est tenu par Leonid Poltrok, il ne peut pas avoir simplement une dizaine de types, armé jusqu'aux dents avec un talent certain pour les armes et les techniques de combat.

Pour cet homme, dix personnes ne suffisent pas pour qu'il se sente en sécurité. Sauf s'il a une entière confiance en ces hommes ce qui m'étonnerait fortement.

Il possible qu'ils y en aient à l'extérieur maintenant que j'ai été capturé, ils peuvent reprendre leur ronde. Surtout si un Stovitch est compté dans son armé, il n'a pas besoin d'avoir une trentaine d'hommes. Cinq plus lui suffisent pour faire renverser un siège politique et faire un coup d'état.

J'ai beau me triturer les méninges, je ne suis même pas sûr qu'Isidora soit avec moi. Je ne sais même pas si Artiom réussira à trouver mon portable. Avec le combat qu'il sait produit avec le fou furieux, j'espère qu'il n'a pas été retrouvé...

VᴀssɪʟɪOù les histoires vivent. Découvrez maintenant