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Vassili

Je devrai bientôt faire mon retour en Russie, l'épisode de la Pologne n'a plus à être dans les registres de l'histoire de Donovski. Un sujet mis sur le tapis bien trop longtemps et qui doit être brûlé. C'est le cas de le dire.

L'église Saint-Marta se trouve dans une petite ville colorée au bord de la mer baltique, le prénom Marta est issu d'un prénom polonais ainsi qu'à la couleur du turquoise en Russie. La seule référence à cette couleur est bien la mer au nord de la Pologne, où se trouve Gdynia une ville côtière importante de la baie de Gdańsk dans ce pays.

Le bâtiment religieux est le premier à être construit sur les côtes polonaises et est malheureusement utilisé comme cachette pour Piotr qui détruit ce lieu sacré par son blanchiment d'argent, elle se trouve dans un village de pêcheurs isolé du centre-ville, sa population ne doit pas dépasser les dix mille habitants, et pourtant la vie là-bas n'a jamais été aussi vivant.

Quand je suis arrivé, c'était l'heure du marché. L'odeur du sel et de la pêche se mélangeait très bien avec leurs produits locaux sur leurs étalages. Se fondre dans la masse n'était pas chose aisée, les gens de ce village avaient bien ce style particulier qui leur collait à la peau : des hommes petits, mais trapu, quelques kilos en trop pour certains, d'autre étaient sur le fait du travail des bras avec les filets de pêche. Des barbes frisé et grisâtre, très souvent couvert de polaire de leur marque de l'entreprise ou alors des parkas avec des bottes de pluie.

Les femmes ne faisaient pas l'effort de se maquiller ou de montrer leurs jambes. Pantalon ou cargo pour tout le monde. Au contraire, elles étaient pour la majorité de grande femme avec des minces bras à contrario des femmes de pêcheur qui abusaient sûrement sur l'huile de tournesol.

Pour le fait qu'il fasse soleil six semaines tous les ans tout le monde à une peau blanche presque crémeuse. Les enfants tiennent bien de leurs parents, grand pour leurs jeunes âges, des blondinets de partout et de grand yeux bleus à fixer la moindre attraction amusante dans ce marché. Leur occupation... C'était moi.

Un parfait inconnu de passage dans leur village.

Je ne peux pas comparer mes traits physiques de Russe à ceux des Polonais qui sont presque identiques, une grande carrure, bien en taille, mais je ne suis pas grand adepte de la graisse, je préfère tenir une bonne ligne pour me battre. Je suis né avec des cheveux blonds que j'ai rasé très jeune pour me veillir et j'en ai gardé l'habitude ainsi que de grand yeux comme ces gamins qui m'observent passer. Contrairement à eux, j'ai une peau plus dorée, avec tous les voyages que je fais, je tombe souvent dans des pays ensoleillés. Mon séjour en Italie est un parfait exemple. (Qui me laisse un sale goût... Et je ne parle pas de l'odeur nauséabonde du saumon et du cabillaud.)

J'emprunte la rue au bord du port, avec ces voiliers étendus jusqu'aux nuages brumeux qui divaguent avec le souffle du vent. Leurs coques s'entrechoquent entre elles, le cri des mouettes en proie à voler du poisson ou la moindre miette échappé par un enfant s'écrasant sur le sol pour y tomber dessus. Je me fraie un chemin entre la foule pour rejoindre l'hôtel où j'avais réservé une chambre plutôt.

Quand le soir étais tombé, tôt et de manière glauque, je savais que mon tour était enfin venu.

Le centre et les rues gourmandes sont blindés, toutes éclairés par des lampadaires et surtout une lune et des étoiles éblouissantes. Malgré l'air frais qui montre un avant-goût du prochain hiver, les terrasses sont pleines à craquer évidemment avec des polaires en guise d'accessoires.

VᴀssɪʟɪOù les histoires vivent. Découvrez maintenant