Vᴀssɪʟɪ

14

Ivanna

Il faisait déjà nuit à Rome. Trop nuit pour que je puisse y voir quelque chose à cinq mètres. J'étais posté sur le toit d'un hôtel en attendant d'y voir Rhys ou son frère Basile, voir les deux. Équipé de jumelle, j'attends le moment opportun pour les égorger vif. Simplicité et propreté malgré que j'aurais préféré les empoisonner, je n'ai rien apporter avec moi.

Je dois avouer que j'ai mis la journée entière pour réussir à trouver leur planque à des kilomètres de la ville. L'endroit est si isolé que mes doutes se sont confirmés les uns après les autres : ils ne sont pas ici pas par hasard. Que ce soit la vengeance ou une autre affaire... Ils sont les misérables frères d'un criminel qui a commis une grave erreur, erreur que j'ai réparé en empochant l'argent sur sa tête.

Ils sont ici pour moi, parce que j'ai tué leurs frères.

Revenant imite un faux aboiement pour que je le remarque, je décolle mes yeux de mes jumelles pour lui sourire et l'inviter à s'asseoir entre mes jambes pendant que je garde un œil sur l'entrer d'une auberge. La vieille Fiat garée devant est louée sous un faux nom n'a pas bougé depuis que je suis arrivé.

Je suis venu sans aucun plan à par mettre leurs vies à terme et qu'ils souffrent pour que je me défoule après toutes les merdes qui m'arrivent en ce moment. Surtout, depuis que je suis arrivé ici et que Vassili me colle aux baskettes. Je ne supporte plus cet air italien et surtout son allure de monsieur je-connais-tout-de-la-vie et qu'il n'aime pas que je mette mon nez dans cette affaire.

Non, ce que je déteste, c'est qu'il comprend qui je suis.

Une heure. Il me reste soixante minutes avant le rendez-vous.

C'est large pour que j'élimine deux personnes.

"-Revenant. Appelle-je en glissant mes yeux en dessous des lunettes thermique. Il me regarde la gueule grande ouverte et la langue sur le côté. My sobirayemsya igrat'*."

*on va aller jouer.

Je me redresse pour ranger mes affaires dans le sac et l'enfile pour descendre l'escalier de secours et atteindre le second niveau pour que je rattrape mon chien déjà en plein saut.

Sorti de ma chambre postée dans le bar de l'hôtel en face de l'auberge vieillotte de mes anciens confrères tueur, j'attends d'observer une faille pour que je m'y introduise. J'observe du mouvement venant de la fenêtre côté sud, un visuel sur le bureau de tabac du coin.

Quelques minutes, plus tard, je vois une tête brune sortir par la porte d'entrée du vieux bâtiment pour rejoindre la Punto blanche dont je connais la plaque d'immatriculation par cœur à force de l'avoir surveillé. Rhys quitte leur repaire. Je finis mon café en observant la voiture quitter le parking et s'en aller en direction du centre-ville.

Je décide de sortir du motel miteux dans lequel j'ai séjourné bien plus que je ne l'aurai dû. J'empreinte le chemin d'en face pour traverser la route et pénétrer dans l'auberge qui est bien plus chaleureuse et familiale à l'intérieur qu'à l'extérieur.

Je regarde mon environnement avec attention, combien de civils sont ici ? Combien d'aubergiste travaillent là ? Est-ce que Basile est seul ? Ne plonge-je pas dans un piège ? Ne vaut-il pas mieux que je fasse marche arrière ? Je me moque intérieurement de moi-même. À quoi je pense ? À fuir ? Non pas encore.