Vᴀssɪʟɪ

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Vassili

Je remplis le seau d'eau jusqu'à ce qu'il déborde. Je trempe ma main droite dedans pour laver le sang sur mes phalanges ensanglantées. Je me retourne à moitié quand j'entends gesticuler derrière moi. La porte du hangar s'ouvre lourdement et le grincement raisonne dans la pièce pratiquement vide, seul le générateur produit un son constant.

"-Irbis. Je me retourne pour voir mon frère s'approcher de moi les sourcils froncés un air grave affiché sur le visage, sauf que mon regard ne s'attarde pas plus sur l'inquiétude qu'affiche Artiom, mes pupilles se baladent dans la pénombre jusqu'à observer l'ancien indic d'Isidora resté inconscient.

-Du nouveau ?

-Rien la concernant, cependant les photos que tu m'as envoyés, j'ai pu enfin les analyser. Il se tourne vers la troisième personne enfermée avec nous et mon instinct ne me trompe pas, il ne m'a jamais trompé d'ailleurs... Sauf exception. Le "B" gravé sur les bâtons de dynamite, j'ai pu le retrouver concernant le marché noir. Et j'imagine, tu sais par qui.

-Les frères Bohdi. Complète-je arrêtant le robinet pour sortir le seau rempli et le poser au sol. Donc le syndicat est mêlé ?

-Pas inconsciemment. Il n'a jamais fourni l'organisation de Moscou. Donc ça vient d'un homme extérieur.

-Il est l'extérieur lui ?

-Il se trouvait bien en Bretagne quand Poltrok y a foutu les pieds... Il fixe l'homme aux cheveux longs assis sur la chaise. Maintenant, on sait pourquoi Poltrok est intervenu en Bretagne. Il en est la cause, Leonid s'est attaqué à une auberge affiliée au Continentale. Je porte le seau pour m'approcher de cet homme, dont l'identité m'échappe pour éclabousser ses chaussures.

-Tu as quoi à me dire sur lui ?

-Pas-grand-chose. Il n'a pas menti quand il a dit qu'il était un proche d'Isidora. Ça fait une dizaine d'année qu'il travaille pour le syndicat criminel, à pas mal fait affaire en Europe et en Angleterre avant qu'il devienne indépendant. Quand elle est partie, elle a bien coupé les ponts avec l'organisation, mais a repris contact récemment. Elle a dû savoir que son père, c'est approprié les lieux et a voulu s'assurer que tout le monde allait bien.

-Il est le seul à être sorti vivant de cette tuerie.

-Je me demande comment elle a fait pour ne pas se poser la question. Se demande Artiom se positionnant derrière l'homme ligoté.

-L'inconvénient de faire confiance à quelqu'un. Surenchéris-je pour placer le seau au-dessus de mon épaule et le renverser sur le dénommé Requin."

Il se réveille en sursaut et observe où il se trouve et avec qui, de là où se trouve Artiom, il ne sait pas que nous sommes trois ici, et ça me va qu'il croit qu'il est seul avec moi. J'attrape une chaise pour me placer en face de lui jouant avec une lame que j'ai trouvé sur lui, avec l'inscription de la deuxième lettre de l'alphabet sur le poignard.

"-Je me demandais si les tortures diffèrent entre les différents pays et nos différentes professions. Commence-je en analysant plus intensément l'arme blanche attendant une réponse. Je relève la tête quand je remarque qu'aucune parole ne sort de sa bouche. Tu as un joli couteau en tout cas.