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Vassili

"-Ne fais pas semblant, ivanna.

-Arrête toi ici, ça vaut mieux pour nous deux-

-Pour moi ou pour toi ? La coupe-je continuant à me rapprocher d'elle pour sentir la tranche de la lame aiguisée sur ma peau. Elle recule une fois de plus l'arme blanche pour ne pas me blesser et se recule en même temps pour mettre une distance entre nos deux souffles.

-Toi. Je fends un rire sarcastique à peine audible qui ne l'empêche pas de l'entendre. Je resserre mes bras pour la coincer encore plus contre moi et sa cuisine jusqu'à la compresser entièrement entre mes avant bras. Elle lâche subitement le couteau qui s'éclate contre le carrelage, et pose ses mains sur mes biceps. Irbis, tu me fais mal... Sa main gauche tremble deux fois plus que sa jumelle, elle se retient depuis une demi-heure de ne pas cracher ses poumons et surtout de faire semblant que tout va bien."

J'attends un moment avant qu'elle ne daigne relever la tête et me regarder les yeux légèrement larmoyants. Mon bras appuie entièrement sur ses côtes et sa poigne se fait plus fragile. Je remarque que sa respiration est toujours aussi saccadée lui infligeant une douleur considérable qu'elle ose encore me cacher alors que je sais qu'elle attend que je décampe pour qu'elle se lâche et se retrouve à agoniser sur le sol.

Au lieu de faire ce que je voulais qu'elle fasse, sa tête vient se cogner dans le coin de son meuble haut, ça aurait été douloureux si je n'avais pas mis ma paume avant. Ses yeux viennent enfin à la rencontre des miens, des yeux si clair qui me rappelle une voie lactée, aussi insignifiante et mystérieuse soit-elle. Ses lèvres meurtries tremblent et j'aperçois deux fossettes se former dans le coin de ses joues, elle se les mord.

"-Vassili, s'il te plaît pars-...

-Laisse-moi voir. La coupe-je pour ne pas entendre la suite de sa phrase."

Je ne veux pas partir, je ne vais pas la laisser dans cet état, je ne veux pas m'avouer que j'ai une trop grosse obsession pour elle pour la laisser loin de moi.

Je me redresse sans pour autant la décoincer entre le bar et moi, mes pupilles glissent sur son short et j'y discerne une boursouflure sur toute la longueur du haut de sa cuisse jusqu'à l'os de sa hanche. Cette magnifique marque rose que j'ai aperçue lors de notre première rencontre.

"-Laisse-moi jeter un coup d'œil à ton entaille. Réitère-je me redressant pour retrouver ma taille initial et la dépasser de deux têtes."

Je remarque sa poitrine grimper et se rabaisser à une vitesse fulgurante, comme si elle retenait sa respiration depuis le début. Elle déglutit un long moment, je décide de reculer légèrement pour qu'elle se décolle du bord de sa cuisine et qu'elle retrouve une position plus que mieux pour sa plaie, elle se résigne enfin à enlever son gros pull qui couvre le haut de son corps ainsi que le haut de ses cuisses.

Elle lâche son vêtement à nos pieds et se retient de tomber en se tenant au bord du plan de travail. Une grosse poche de gaz bandé et cotonnée retient le saignement de sa blessure. Je défais le nœud des bandes de tissus pour y décoller le reste. Je ne parle pas de l'énorme hématome qui se dessine autour de sa plaie maintenant fermée par une dizaine de points de suture proprement cousu par les soins d'albinos.

Effectivement, le fait que la coupure soit ressente et n'a pas été opéré en hôpital, elle saigne toujours, et je sais à quel point elle ne supporte pas d'être enfermé ici alors elle est toujours en mouvement et sa peau n'a pas le temps de cicatriser. Je tire légèrement sur sa peau pour voir où en est le chemin ers la guérison, mais elle m'arrête en posant sa main sur mon épaule.

VᴀssɪʟɪOù les histoires vivent. Découvrez maintenant