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Vassili

La nuit est claire, la forêt est calme, il ne fait ni chaud ni froid, la maison en face de nous paraît étonnement normal.

Une ancienne grange en pierre, des baie-vitrée sur le bas qui démontre qu'elle a été rénovée. Je regarde cet habitacle n'imaginant pas qu'une telle violence pourrait être fait à une femme et des enfants. L'ambiance aurait pu être apaisante sauf que le sang sur les fenêtres éclairé ne devient plus qu'horreur.

L'équipe de nettoyage investigue à l'intérieur, j'observe leur fait et geste de l'extérieur attendant un pronostic. Je tourne la tête pour regarder la multitude de camionnettes qui a transporté les sous-fifres de Boris, mais surtout les bidons d'essence que je distingue par leurs bouteilles vertes et l'odeur nauséeuse qui me prend à la gorge.

J'avale difficilement ma salive sentant une pierre s'écraser dans mon estomac. Je me reconcentre sur les hommes en combinaison blanche qui sont accroupis autour de corps.

Des pas lourds m'interpellent venant de derrière moi et qui viennent se planter à côté.

"-Désolé de te faire louper ton avion my drugs.

-Boris m'aurait demandé de refaire un retour en France pour grimper en Bretagne de toute manière. Je tourne la tête vers Artiom qui ne quitte pas la maison des yeux. Un air faussement interrogé par ce qu'il se passe ici et un regard bien vide et lourd de sens. Un assassin dans toute sa splendeur. Tu as bien fait de m'appeler. Il daigne enfin me regarder et jeter un regard à notre droite. Je l'imite pour regarder la Jeep noire que j'ai louée à la dernière minute pour monter ici. Malen'kaya zvezda dort profondément sur le siège passager à peine baisser.

-Il va te tuer s'il sait que tu l'as amené ici.

-Je n'ai pas eu le choix.

-Ne me fais croire que tu n'as pas pu faire comme en Italie. Se moque mon ami en croisant les bras. Je ne réponds pas, je ne veux pas lui répondre, à la place, je continue à la regarder dormir. Elle est si apaisée et inoffensive... Sa crise d'angoisse me revient comme un électrochoc et je n'ai plus des sueurs froides à cause de l'odeur de l'essence, mais bien pour la frayeur qu'elle m'a procuré il y a de ça, quelques heures. Vassili ? Je pivote en fronçant des sourcils, il est rare que nous utilisons nos prénoms saufs en cas de force majeure ou de sujet très sérieux. Et je sais que je ne vais pas aimer la suite de notre conversation. Qu'est-ce qui se passe entre vous ? Je reporte mon attention sur la maison et soupire silencieusement.

-Je ne crois pas un traître mot de son pipeau.

-Alors pourquoi elle est encore à tes côtés ? Si tu aurait eut des suspicions on sait, de toi à moi, que tu l'aurais envoyé à Boris avec des preuves et démembré pour narguer Lev. Alors pourquoi... Il se tue lui-même quand je force un regard froid et noir. Il ne bronche pas, c'est même le seul qui ne se rabaisse jamais devant moi.

-Elle m'a parlé de sa mère, de Leonid de son père... Ce que tu as cherché, quelque chose ne correspond pas avec sa-... Je sais qu'elle me ment.

-Et tu attends quoi exactement ?

-Un faux pas. Il glousse un sourire narquois sur le visage.

-Vassili ne me fait pas avaler ça ! Je te connais assez pour savoir ce que tu penses.

-Arrête de rentrer dans mon cerveau comme si tu rentrais dans une pute de Boris. Me moque-je croisant les bras.

VᴀssɪʟɪOù les histoires vivent. Découvrez maintenant