Chapitre 18 - Partie 1

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Séléné

Je n'ai pas dormi de la nuit, pensant à notre léger rapprochement avec Poseidon.

Que dis-je.

Notre gigantesque rapprochement !

Par les dieux, j'étais à deux doigts de le supplier de briser toutes les barrières entre nous, les mêmes que j'ai érigées depuis le début.

Une fois rentrée dans ma chambre, la tension dans mon bas-ventre était si forte que j'ai dû me soulager seule. Honteuse, je me suis imaginée les doigts de Poseidon à la place des miens et l'orgasme a été fulgurant.

Je secoue la tête à ce souvenir. Qu'est-ce qu'il me prend ? Je ne devrais pas avoir ce genre de pensées.

Je ne suis qu'un monstre.

La Moïra, le Destin avec un grand D, doit vraiment m'apprécier pour me mettre des mecs mariés sur mon passage. Je sors du lit et me dirige vers une porte que je n'avais pas vu hier et qui s'avère mener à une salle de bain digne des thermes d'antan. Impatiente de redécouvrir les plaisirs des sources, je me précipite sur la poignée de la porte, entièrement nue.

Je plonge rapidement mon corps dans les sources chaudes et tente de me relaxer, mais c'est peine perdue. Déjà, mon esprit s'imagine des trucs salaces avec le dieu des Mers et Océans.

Qu'est-ce qui cloche chez moi ?

Je sors de l'eau, le corps sentant bon la fleur d'oranger et m'approche d'un miroir. Subitement, toute trace d'excitation quitte mon corps quand j'aperçois une mèche argenté sur le dessus de mon crâne.

Non... Impossible.

Pas maintenant.

Je pensais avoir le temps, mais il semblerait que Chronos se joue de moi. Je sais désormais ce que tous les mortels endurent. « Ce n'est pas le moment. » « Ce n'est pas mon heure. » « Impossible. » « Qu'ai-je fais pour partir si tôt. » Et ainsi de suite.

Je sais très bien ce que cette mèche signifie. Bientôt, ce sera l'intégralité de ma chevelure qui sera de cette couleur. Puis...

Puis après je reviendrai à la Lune.

Le processus avait déjà commencé quand j'ai peu à peu perdu la trace de mon tatouage divin et par la suite mes pouvoirs. Mais je pensais qu'il me restait plus de temps quand ils se sont manifestés à nouveau.

Perdue, je ne sais pas quoi faire. Dois-je la couper ? La cacher ? Ou la laisser apparente, quitte à subir tout un tas de questions.

Finalement, après une dizaine de minutes, j'attache mes cheveux, la boule au ventre. Je sens la crise remonter à la surface et j'essaie de la réfréner le plus possible pour ne pas exploser ici. De toute façon, je dois rentrer nourrir Ulysse.

Ulysse.

Par les dieux, oui !

Je me dépêche de tout ranger et cours frapper à la porte de Poseidon. Il a à peine ouvert que je suis déjà à l'intérieur.

– Ulysse. Il faut que je rentre. Je dois le nourrir.

Ma crise d'anxiété est en train de prendre le dessus sur tout. Je ne me sens plus respirer et un poids invisible s'abat sur moi. Je presse la pulpe de mes doigts mais impossible de me calmer. Je suis dans un tel état que Poseidon doit me prendre pour une folle. Et que je n'entends pas le premier miaulement.

– En fait... Eh, Sel ? Tout va bien.

– Peux. Plus. Respirer.

Poseidon se précipite vers moi et me fait asseoir sur le sol, la tête entre les jambes. Ce n'est que là que j'aperçois une boule grise se blottir contre moi.

Les dieux de l'Olympe T2 - Séléné [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant