Chapitre 17 - Partie 1

284 32 5
                                    

Séléné

Poséidon a à peine fermé la porte que je m'effondre sur le lit. Outre le fait de vaincre ma timidité en parlant avec plusieurs personnes que je ne connais pas, dans un royaume que je n'ai techniquement pas le droit d'approcher, il faut aussi que je refrène mes envies d'embrasser Poséidon. Et aujourd'hui, les dieux seuls savent que j'ai eu envie de le faire à plusieurs reprises. Cela devient de plus en plus dur.

Séléne, marié, il est marié donc ça veut dire pas touche !

Je secoue la tête et m'allonge de tout mon long sur le lit queen-size. Je sens que je vais me perdre dans les draps cette nuit. Automatiquement, des pensées vis-à-vis d'un certain dieu à moitié nu me viennent en tête.

Je me relève, les joues en feu et sors de ce lit machiavélique. Mon corps éprouve des choses que je n'ai jamais ressenti depuis ma naissance et je suis troublée.

Ces sensations, je ne les ai pas éprouvées, même en me touchant en solo.

Qu'est-ce que ce serait si je faisais tomber toutes les barrières ?

Un feu d'artifice à n'en pas douter.

Impossible pour moi d'aller voir Poséidon pour en parler et je ne connais pas encore assez bien Pandore. Encore moins Arès. Calliope et Hadès n'en parlons pas.

– Reprends-toi Sel. Ce n'est rien. C'est juste les hormones. Il faut que tu te calmes. Sinon, tu risques de finir je ne sais où, comme la dernière fois.

Je fais les cent pas dans la chambre quand j'entends la porte de Posédion s'ouvrir et se refermer. Mon coeur s'emballe et je frotte mes mains moites sur mes cuisses.

Est-ce qu'il vient me voir ?

Est-ce qu'il a senti mes pulsions ?

J'ai envie de faire plus que l'embrasser. Beaucoup plus.

Voilà où s'arrêtent mes pensées quand je me rends compte qu'il ne viendra pas, sinon il aurait déjà ouvert ma porte ou au moins frappé. J'ai envie de me donner des gifles. Par les dieux, je ne devrais pas penser ça. Mais ma curiosité est plus grande et tout doucement, j'ouvre le battant de bois. Je sors la tête de l'embrasure et vois Poséidon tourner dans le couloir que l'on a emprunté pour venir jusqu'ici.

Trop curieuse, je décide de le suivre. Je fais attention à bien refermer la porte doucement derrière moi et commence ma filature. J'essaie de ne pas me laisser distraire par le paysage des Enfers. Cependant, vient le moment où mes yeux s'accrochent à une étoile filante dans le ciel et je ne peux alors décrocher mon regard du spectacle. Ce n'est pas comme sur la Terre. Ici, l'étoile qui traverse l'étendue sombre le fait lentement, de sorte que l'ensemble du royaume puisse en profiter. Je fais une photo mentale du décor et me promets de le peindre prochainement.

Je l'ai perdu.

Il m'a fallu quelques secondes, ou peut-être minutes, pour le perdre et par la même occasion moi aussi. Je ne connais pas encore le palais et j'avoue que j'ai plus fait attention à l'observer qu'à repérer le chemin. Je tente plusieurs couloirs mais je me rends vite compte que je tourne en rond. Je me retrouve à une intersection et me stoppe.

– Soit logique Sel. Tu as déjà vu ce vase. Maintenant est-ce qu'il était à droite ou à gauche.

Le stress commence à monter et je presse la pulpe de mes doigts l'une contre l'autre.

Un grand souffle.

Deux grands souffles.

Trois grands souffles.

Les dieux de l'Olympe T2 - Séléné [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant