Chapitre 11 - Partie 1

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média : Lost in the ocean - unlogix

Séléné

Il est neuf heure moins deux et je suis déjà devant ma porte d'entrée. J'ai les bras chargé alors je décide de m'asseoir sur le banc juste à côté. Je pose les cinq paquets emballés et enrubannés juste à côté de moi et mes affaires de peinture à mes pieds.

Je me passe la main sur le visage et baille profondément. J'ai eu beaucoup de mal à trouver le sommeil cette nuit et dès que ça a été le cas, j'ai été hantée par mes souvenirs. Vers cinq heures quand j'ai vu que je n'arriverai pas à me rendormir, je me suis levée, autant excitée que mortifiée.

Mais surtout fatiguée. Alors j'espère à moitié que Poséidon me fasse nager.

Par les dieux, j'espère même qu'il a oublié.

Pourtant à neuf heures je l'entends qui toque sur ma fenêtre. Je me lève et cette fois c'est à mon tour de lancer un caillou sur mon balcon.

– En bas mon poisson.

Il se penche à la rambarde et me fusille des yeux.

– Je déteste quand tu m'appelles comme ça !

Il disparaît sous mes yeux pour réapparaître devant moi. Au loin j'entends une vieille dame crier de surprise et c'est mon tour de le fusiller du regard.

– Bravo, maintenant mes voisins vont penser que les fantômes existent !

– Oui mais de très beaux fantômes.

Je le regarde avec de gros yeux et ne peux m'empêcher de lui mettre une tape derrière la tête. Ça lui apprendra à faire le malin.

Il arrête de rire instantanément et me regarde, l'air très sérieux. Oups.

Peut-être que je ne vais pas y échapper à cette séance de natation.

– Qu'est-ce que tu tiens là ?

– Oh, ça ? Ce sont tes toiles.

Je les lui tends tant bien que mal parce qu'elles sont quand même assez grandes puis me ravise et les garde près de moi.

– Si tu ne m'apprends pas à nager, elles sont toutes à toi.

– On a déjà parlé du prix à payer. Ce n'est pas ça.

Je souffle.

– OK. Elles sont à toi.

Je les attrape à deux mains et les lui tends vraiment cette fois. Il les récupère et les regarde longuement.

– Ça risque de nous gêner.

Je n'avais pas pensé à ça. À vrai dire je m'imaginais déjà tellement immergée dans l'eau que mon cerveau a occulté sa partie rationnelle.

– Donne-les moi je vais les remettre à l'intérieur.

Je me dirige vers l'entrée quand Poséidon m'interpelle.

– Désolé pour ton salon !

Puis il s'éclipse à nouveau.

Bon sang j'ai envie de l'étriper !

Il ne peut pas faire ça au beau milieu de la rue, surtout quand cette pauvre dame nous regarde toujours, le visage blême. Je détourne le regard du sien et observe les fleurs roses de la façade. Fut un temps où j'aurai pu lui souffler de nouveaux souvenirs mais cela fait bien longtemps que j'ai perdu la plupart de mes pouvoirs.

Comme pouvoir me téléporter où je veux.

Je croise les bras et mon pied tape automatiquement le sol en pierre. Poséidon réapparaît encore une fois sous les yeux de tous et d'un claquement de doigt, insuffle de nouvelles scènes dans la mémoires des quelques passants.

– C'est tellement facile.

Je pensais avoir murmuré mais Poséidon se retourne vers moi.

– De quoi ?

Je lève la main avant de la laisser retomber.

– Rien, je pensais tout haut.

Il hausse les épaules et m'entraîne à nouveau dans la ruelle de la dernière fois.

Pourquoi se cacher maintenant et pas avant ?

Je ne le comprends pas. J'ai l'impression que jamais je ne le comprendrais.

Finalement, lui et moi on est trop incompatibles. Trop différents. Rester amis est la meilleure solution.

Enfin je crois.

Je ferme les yeux et au même moment, Poséidon m'attrape par la hanche et m'entraîne sur la plage d'Armathia.

– Vous voilà arrivez à destination très chère.

Je rouvre les yeux et savoure la brise iodée qui vient caresser mon visage. J'enlève mes sandales et enfonce mes pieds dans le sable déjà chaud. Je pose mes affaires de peinture et hésite à m'asseoir. Mais Poséidon semble lire dans mes pensées.

– Tu ne t'échapperas pas comme ça.

Il m'attrape le poignet et me rapproche de lui. Je lève les yeux vers les siens et ma respiration se bloque. Le vert d'eau de son regard est illuminé par le soleil. J'imagine déjà mes pinceaux glisser sur la toile pour saisir cette nuance riche en lumière. Une mèche s'échappe de son chignon et d'une main, il la plaque en arrière.

Je sens que ma gorge s'assèche. J'ai besoin d'un verre d'eau. Peut-être même d'une bassine. Ou d'un océan.

– Sel.

Je déglutis parce que dès qu'il prononce mon surnom, j'ai envie qu'il m'embrasse. Et ça ce n'est pas bon du tout.

Il est marié.

Il a déjà eu plusieurs conquête.

Tu as déjà eu une punition pour t'être approchée d'un dieu d'un peu trop près.

Cette dernière pensée me ramène sur terre et je me recule jusqu'à ce qu'il lâche mon poignet. Je me retourne et enlève ma robe.

– Bien. Un pari et un pari.

Je fonce vers l'eau sans un regard pour lui. Ce serait beaucoup trop dur de résister à nouveau. Et de voir cette lueur dans ses yeux.

Celle que je perçois de temps en temps.

Comme une rancœur. Une haine.

Je ne sais pas si elle est pour moi mais je n'espère pas, car ça voudrait dire que finalement, au fond de lui, Poséidon me déteste.

Mes pieds s'enfoncent dans le sable humide et bientôt les vagues lèchent mes jambes. Mon cœur s'accélère et j'ai du mal à respirer. Une douleur à la poitrine me fait me plier en deux et je me laisse tomber dans l'eau.

Je suis tétanisée. Je me retourne pour chercher Poséidon du regard.

***

Bonjour! j'espère que vous allez bien :)
Nouveau chapitre, je croise les doigts pour qu'il vous plaise 🥺
Je ne sais pas si la suite pourra être au rendez-vous mercredi.. et oui toujours pas d'ordinateur donc là c'est un peu la catastrophe surtout pour vous écrire quelque chose de potable...
Je vous tiens au courant si mercredi la suite du chapitre arrive ou non, en attendant prenez soin de vous 😘
xx Marion

Les dieux de l'Olympe T2 - Séléné [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant