Les dieux de l'Olympe T2 - Séléné [TERMINÉ]

Chapitre 25

média : houde of memories - panic! at the disco

Poseidon

J'ai horriblement mal à la tête. Je passe une main sur mon visage et ouvre subitement les yeux, me remémorant les derniers événements.

Putain Sel, qu'est-ce que tu as fait ?

J'entends Ulysse miauler à la porte et la gratter, fou de désespoir. Un chat peut bien ressentir ce genre d'émotions ? Du moins c'est l'impression qu'il donne. Je m'avance vers lui mais j'aperçois alors un bout de papier à mes côtés. Le coeur battant la chamade, et la peur ayant une main de fer sur mes tripes, je le déplie. Au fur et à mesure de ma lecture, je dégringole.

Non.

Non.

Non.

Tout mais pas ça. Pitié.

« Merci pour tous ces beaux moments partagés à tes côtés. Tu seras toujours le plus beaux des poissons de l'océan. Je suis désolée pour ce que je t'ai fait, mais je préfère que tu me détestes, plutôt que de savoir que tu pleureras sur mon souvenir.

Pour finir, je te confie mon appartement, les clés sont sur le plan de travail, ainsi que toutes mes oeuvres. Mais le plus important, prends soin d'Ulysse, s'il te plaît. Vous êtes mon duo préféré.

Ta Sel. »

Les larmes roulent mon visage et viennent petit à petit effacer l'encre sur la feuille. Elle m'a laissé une putain de lettre d'adieu. Et je suis en train de la détruire.

Je comprends alors mieux le comportement d'Ulysse. Je suis dans le même état. Séléné est partie comme elle est apparue dans ma vie : en coup de vent, inaccessible. Je ramasse mon âme comme je peux et prends Ulysse dans mes bras. On s'observe un moment en silence. J'ai envie de vomir et le coeur au bord d'un ravin sans fond.

J'ai besoin de marcher. J'ai besoin de bouger. Je ne peux pas rester là sans rien faire sinon je vais devenir fou. Je dépose Ulysse à mes pieds.

– T'as besoin de marcher toi aussi ? Je lui demande comme s'il allait me répondre.

Je n'attends pas plus et ouvre la porte. Je fais un premier pas et m'arrête net.

Par les dieux !

Je ne réfléchis plus et cours vers le corps de Sel qui est au sol. Je la retourne et lui enlève tendrement ses longs cheveux blancs du visage. Je remarque que son croissant de lune inversé brille d'un éclat argenté sur sa peau froide. Une panique monstre s'installe dans tout mon être.

Je presse le corps de Sel contre le mien et Ulysse vient se frotter contre ses jambes. Mes pires craintes sont sous mes yeux. Je n'ai pas réussi. Je n'ai pas tenu ma promesse. Je ramène son corps dans son salon, incapable de me séparer d'elle ou bien de penser à autre chose qu'au fait qu'elle soit morte.

Ce n'est qu'une fois sur le canapé que je le sens, ce léger souffle qui caresse mon visage. Alors je l'observe avec plus d'attention.

Impossible. Par les dieux, merci !

Sa poitrine se soulève doucement et avec difficulté mais elle n'est pas encore morte. J'approche mon oreille de son torse pour entendre son battement de coeur, lent et sourd. Et je crois bien que c'est le meilleur son du monde. L'espoir qui s'était consumé après le départ des Moires fleurit à nouveau dans mon coeur.

Ulysse ne nous quitte pas d'une semelle, lui aussi doit avoir espoir de voir sa maîtresse se réveiller. Il reste collé à nous, et son doux ronronnement me berce. Pourtant je lutte. Si Sel se réveille je veux être conscient.