Chapitre 10 - Partie 2

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média : Warfare - Katie Garfield


Séléné

     Il doit être aux alentours de vingt et une heure et je suis en train de me faire une pizza, pour oublier Poséidon et tout ce que ça engendre. 

     Tous les sentiments qu'il provoque en moi plutôt. Je dispose la dernière lamelle de mozzarella et ouvre le four. La chaleur me frappe le visage alors je me dépêche de refermer la porte en verre. Je suis sur le point de me retourner quand cette fois j'entends vraiment du bruit sur le balconnet parce que la fenêtre est ouverte. Mon cœur recommence à battre la chamade et je suis tétanisée dans la cuisine. 

     Est-ce que je dois me précipiter ? 

     Ou alors attendre là qu'il rentre comme un grand ?     

     Oh et puis zut !

     Je m'avance vers la fenêtre et au même moment il passe une jambe puis l'autre à travers l'encadrement de la fenêtre. 

     – On t'as jamais appris à toquer avant d'entrer ?

     – Désolé, les conventions c'est pas trop pour moi.

     Il hausse les épaules et me prends dans ses bras. Je suis persuadée que mon cœur est prêt à exploser quand je son odeur iodée arrive dans mes narines. 

     – Alors, je t'ai manqué ?

     Je garde la tête baissée, contre son torse et essaie de ralentir les battements de mon cœur. J'ai envie de lui hurler qu'il sait très bien la réponse mais à la place, je m'en effrontément. 

     – Pas une seule seconde.

     – Tu mens très mal Sel.

     Mince, démasquée.

     – Bon d'accord, il m'est peut-être arrivée de penser à toi une fois ou deux.

     Je sens son rire contre ma tête et relève le regard vers lui. Il a les cheveux détachés et je suis tentée de passer ma main dedans. Mais ce n'est pas ce que font les amis j'imagine alors je retiens de justesse ma main. 

     – Toi aussi tu m'as manqué. Beaucoup même.

     Il appuie bien sur les derniers mots avant de me libérer de son étreinte. Aussitôt, je regrette la chaleur de ses bras. Je le vois qui passe une main dans ses cheveux puis regarder son poignet. Il fronce les sourcils alors je lui tends ce qu'il cherche sans aucun doute. 

     – Merci.

     Il me prend l'élastique des mains et s'attache en vitesse les cheveux en chignon. Le visage dégagé, il est encore plus sexy. 

     Par les dieux, j'ai vraiment pensé ça ? 

     Je m'empourpre et me retourne rapidement vers la cuisine. Je n'ai pas envie qu'il voit qu'il me trouble. Ce qu'on a fait est impardonnable et je m'en veux encore beaucoup. À sa mine réjouie, je ne pense pas que ce soit son cas. Après tout, il a trompé Amphitrite et toutes les autres un nombre incalculable de fois.  

     Bon d'accord, il se pourrait bien que je les ai comptées quand j'étais sur l'Olympe. Mais ce n'est pas de ma faute. À l'époque aussi il m'attirait, et moi je suis restée dans mon coin à l'observer de loin. 

     Si seulement j'avais vaincu ma timidité, peut-être que ce serait moi à la place d'Amphitrite. 

     Mais ça serait aussi moi la femme trompée.

     Poséidon me trouve certainement attirante parce que je suis synonyme de nouveauté. De défi. Mais c'est terminé tout ça. Maintenant, ce n'est que de l'amitié et rien d'autre. 

     Je sens qu'il m'attrape le bras et ravale toutes mes émotions avant de me retrouver face à lui. 

     – Pourquoi tes yeux s'illuminent ?

     Mince, trahie par mon propre corps. 

     – C'est quand je suis fatiguée.

     Il relâche sa poigne sur mon bras et laisse retomber sa main contre son corps. Bon, pour le mensonge on repassera. Mais comment lui expliquer que mes yeux s'illuminent parce que je ressens beaucoup trop de choses en sa présence ? 

     Il faut que je change de sujet. Et vite. 

     – Est-ce que je t'ai déjà raconté la blague d'un mec qui rentre dans un café ?

     Il secoue la tête. 

     – C'est simple pourtant. Il rentre dans le café et plouf !

     Par les dieux, je suis une imbécile. Il faut vraiment que j'arrête les blagues de mauvais goût. Finalement, c'est lui qui arrive à changer plutôt bien de sujet. 

     – Ça sent bon.

     – Je me suis fait une pizza. Je peux t'en faire une aussi si tu as faim ?

     – Non merci. Je vais rentrer chez moi.

     – Oh.

     – Je suis juste passé te dire bonjour.

     – D'accord.

     Je le regarde s'éloigner vers le balconnet. J'ai encore tout fichu par terre. Comme toujours. Peut-être que finalement ils avaient raison. Je ne suis pas faite pour être entourée des miens. Entourée tout court. 

     – Eh Sel !

     Je relève la tête et je suis presque sûre que mes yeux peuvent illuminer la terre entière. 

– Je n'ai pas oublié notre petit marché. Demain 9 heures, tiens-toi prête.

     Il enjambe la fenêtre et avant que j'ai eu le temps de lui répondre, il s'évanouit. 

     Je m'adosse contre le mur le plus proche avant de me laisser retomber sur le sol. Peut-être que pour moi tout n'est pas perdu ? 

     Peut-être qu'ils avaient tord ? 

     Ulysse vient se coller contre moi en silence. Il n'y a pas besoin de miaulements. 

     Ni de paroles. 

     Je suis à nouveau balancer sur Terre quand j'entends la minuterie du four retentir. 

     Je me lève et laisse derrière moi les souvenirs de l'Olympe. Je laisse Zeus et sa femme Héra. Je les laisse mais ne les oublie pas. Parce qu'à cause de cette histoire, je suis loin de chez moi depuis deux mille ans déjà. Et je ne sais pas encore combien d'années je pourrais survivre. 

     Je refuse de voir Poséidon comme un moyen d'immortalité. Pour moi il est plus que ça. Il est peut-être cette histoire que me murmure la Lune depuis ma naissance. 

     Celle de deux étoiles séparées par le destin et réunies par l'amour.


***
Bonjour à tous (plutôt bonsoir au vu de l'heure 😂)
J'espère que cette dernière partie de chapitre vous plaît et je vous dis à dimanche pour la suite des aventures de Séléné et Poséidon ! :)
(toujours pas d'ordi mais j'ai réussi à mettre le prochain chapitre dans mes brouillons donc parfait)
xx Marion 

Les dieux de l'Olympe T2 - Séléné [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant