Chapitre 8 - Partie 1

684 52 14
                                    

média : Without fear - Dermot Kennedy 


Séléné

C'est agréable de passer du temps avec Poséidon. Et j'y prends vite goût. Un peu trop même. J'ai peur que mes sentiments soient exagérés. J'ai toujours été solitaire alors le fait d'être aussi indépendante des moments que l'on passe ensemble m'effraie.

Depuis sa visite pour s'excuser, il ne passe pas un jour sans que l'on se voit. Parfois ce n'est que quelques minutes, d'autres fois des heures entières. J'ai peur de me l'avouer mais il est devenu indispensable à ma vie.

Ça me fait si peur.

Je ne veux pas être dépendante de quelqu'un. Encore moins de Poséidon. J'aimerai tellement pouvoir prendre mes distances, retourner à mes journées monocordes. À ma routine. Mais quoi que je fasse il me retrouve toujours. C'en est presque effrayant.

Comment fait-il ?

Je n'ose pas non plus lui en parler. Je suis une vraie trouillarde. Peut-être acceptera-t-il de me laisser de l'espace ? Peut-être que ça le vexera et qu'il m'en donnera à regret. Je ne sais pas. Et je ne saurai pas tant que je n'aurai pas pris mon courage à deux mains.

Je pose ma tasse sur le comptoir et passe une main dans mes cheveux. J'attrape mon matériel à peinture et le glisse dans mon sac avant de prendre mon téléphone portable et de m'installer sur le balconnet.

Je déverrouille l'écran et appuie sur ma boîte mail. J'ai trente messages non lus qui concernent le travail. On me dit que le travail est sublime et j'ai de plus en plus de commandes. Je rentre pour chercher mon agenda et tente d'ordonner tous ces mails dans les petites cases des jours. Si j'en crois ce que je viens d'écrire, j'ai du travail pour les trois prochains mois.

Depuis que j'ai proposé la collection sur Poséidon et sa mer, les ventes décollent. Beaucoup de clients qui étaient partis parce que je tournais en rond dans mes peintures reviennent en flèche.

Merci Poséidon. Merci les mythes qui tournent autour de nous. Je souffle et repense à l'Olympe. Je ne peux pas dire que ma vie était mieux qu'ici mais au moins j'avais les miens, qu'ils soient exécrables ou non.

Qu'ils m'aient joué un sale tour ou non.

Que par conséquent je me retrouve à errer sur Terre jusqu'à ce que je n'ai plus l'immortalité à mes côtés.

Un caillou vient se poser sur la page du mois de septembre et me sort de mes pensées. Je relève la tête. En bas, Poséidon m'attend avec son éternel sourire et sa main dans les cheveux.

– Bonjour Sel.

Encore ce surnom. Il m'appelle comme ça depuis une semaine déjà et à chaque fois mon cœur manque un battement.

– Salut toi. J'arrive.

Je referme derrière moi et me dépêche d'attraper mes affaires de peinture. J'ai le cœur qui bat à toute vitesse et ce n'est pas qu'à cause de ma course effrénée dans l'appartement et les escaliers.

Bon sang, il me tardait qu'il arrive.

Je suis déjà accro à Poséidon. Par les dieux, qu'on me vienne en aide. J'ai besoin d'une cure de désintox c'est sûr.

Je claque la porte derrière moi et je fonce sauter dans les bras de Poséidon. Il me fait tourner dans les airs et je ris à m'en décrocher la mâchoire. Les passants nous regardent mais c'est bien la première fois que je m'en fiche.

Les dieux de l'Olympe T2 - Séléné [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant