Les dieux de l'Olympe T2 - Séléné [TERMINÉ]

Chapitre 18 - Partie 2

Séléné

La journée, malgré un faux départ, se déroule tranquillement. Vers les coups de dix-huit heures, je me retrouve seule avec Pandore et Calliope, ainsi que Macaria.

Elles ont prétexté une conversation entre filles et ont chassé les garçons dehors. Même Zagreus, qui n'a pourtant rien demandé de plus que d'être lui.

Si la discussion est légère, je sens que je vais bientôt passer à la casserole. Et ça ne tarde pas. C'est Pandore qui a le courage de poser la question fatidique et, je reste un moment interdite.

– Alors, avec Poseidon ?

Je me racle la gorge, mal à l'aise. Je me dandine sur le fauteuil et évite tout regard avec les filles.

– Nous sommes amis, je ne rigolais pas quand je l'ai dit. Il a déjà une femme et je ne veux pas devenir ce que je ne suis pas, juste pour les beaux yeux d'un dieu.

– Je peux être franche ?

– Pandore, même sans t'en rendre compte, tu es déjà franche, rit Calliope. Je pense, et je parle au nom de tous, que Poseidon a de la chance de t'avoir dans sa vie. Cela faisait un moment qu'on ne l'avait pas vu si insouciant et nous te remercions pour ça.

– Je ne fais pourtant pas grande chose. C'est moi qui ai de la chance de l'avoir, plus que lui. Vous pouvez garder un secret ?

Elles hochent la tête, et, je ne sais pourquoi, je ressens le besoin de leur dire. De me confier. J'attrape l'élastique dans mes cheveux et défais le chignon. Leurs yeux sont immédiatement attirés par la mèche blanche.

– Ça n'était pas là hier ça, dit Pandore.

– Non en effet, souffle-je, abattue.

Je prends une grande inspiration et lâche la bombe.

– Si je dis que j'ai de la chance d'avoir Poseidon, c'est parce qu'il fait passer les derniers moments de mon existence pour les plus joyeux que je n'ai jamais connus. Je suis en train de revenir à la Lune et j'ai passé presque l'intégralité de ma vie à être seule. Alors je lui en serai éternellement reconnaissante.

– Comment cela se fait-il que tu sois en train de mourir ? Demande Calliope.

Je leur raconte tout. Vraiment tout. Je n'ai plus peur de Zeus ou des autres. Qu'est-ce qu'ils peuvent me faire de plus que ne me fait déjà ma divinité défaillante ? Au fur et à mesure du récit, les yeux des filles s'agrandissent et même la petite Macaria écoute en silence, le regard accroché à mon visage.

– C'est horrible, disent-elles en même temps.

– Ce n'est juste que la triste réalité. Zeus a tous les pouvoirs et il fait de nous tous ses pions personnels. C'était déjà comme ça aux temps de Cronos.

– Et il n'y a rien à faire pour, tu sais, que tu vives ?

– C'est déjà un miracle que je sois encore en vie à ce jour, dis-je, un triste sourire aux lèvres.

– Poseidon est au courant ?

Je hoche la tête avant de tourner mon regard dans le vide.

– Il a envie d'étriper son frère, mais je ne veux pas qu'il se batte pour moi. C'est une cause perdue, mes cheveux, ma perte de pouvoirs et mon tatouage en témoignent pour moi-même.

– Je pourrais peut-être en parler à Hadès ?

Je me retourne vers Calliope et la gratifie d'un sourire sincère.