Chapitre 7

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media : Carry me - madison Gold





Poséidon

    Le matin se lève et je saute aussitôt de mon lit. Je n'ai pas réussi à fermer l'œil de la nuit, hanté par le souvenir des larmes séchées de Séléné. C'est étrange de me sentir si mal pour une personne que je ne connais finalement pas. De me sentir mal pour une femme. Je n'ai pas l'habitude. Pas l'habitude de ressentir. Mais parfois, il faut savoir accepter ses sentiments. Et la possibilité d'une légende longtemps oubliée. Jusqu'à il y a cinq ans. Avec Calliope et Hadès, mon frère et sa femme. Pourtant je sais que ce n'est pas possible. Les âmes sœurs sont pour les gens bien et je suis loin de l'être, alors je sais que je n'y ai pas droit. Encore moins après la punition de Zeus. 

    J'enfile à la va vite mon short de bain de la même couleur que mes yeux et je sors tout aussi rapidement de ma chambre sans chaleur. J'essaie de m'éclipser aussi doucement que je le peu. Si je m'éclipse, la flaque d'eau me trahira et je n'ai pas envie de croiser Amphitrite. Pas envie d'être rappeler à l'ordre. Pas envie d'être confronté à ma punition un jour de plus. Pas envie qu'elle s'énerve et qu'elle ordonne. Avec elle, j'ai l'impression d'être soumis, d'être un idiot incapable et je déteste ça. Autant que les larmes de Séléné. 

    J'arrive devant un miroir dont je suis le seul à connaître le secret. Je me précipite dessus et me retrouve sous les eaux de la mer Égée. Dans mon élément. Je remonte à la surface et observe le ciel qui est encore sombre. L'aurore est à peine arrivée.   

    Je pousse fort sur mes muscles, nageant plus vite qu'à mon habitude. Je veux ressentir la douleur de l'effort. Je veux être essoufflé. Je veux arrêter de penser au moins le temps d'arriver à Fira. Je suis tellement concentré sur mes mouvements que je manque de me faire repérer par un bateau. Il manquerait plus que ça, que je me fasse choper. 

    Je plonge rapidement et mes facultés en sont automatiquement décuplées. Ce que ça fait du bien de nager. De se sentir libre. D'être emprisonné par l'eau tout en se sentant libre. 

    J'arrive à Fira alors que le soleil n'est pas tout à fait levé et m'installe sur un rocher que les vagues viennent lécher. Je réfléchis à ce que je pourrais dire à Séléné pour qu'elle me pardonne. Je sais que ça ne fais que trois jours que l'on se connaît et que je ne lui doit pas autant d'excuses. Mais je sais que c'est important pour elle. Je sais que ma présence à ses côtés lui fait du bien. La fait se sentir importante. Et elle l'est. Je ne comprend pas pourquoi elle dit que personne ne la remarque. Moi je la remarque. Et je sais que si elle marche dans la rue, les gens la remarqueront aussi. 

    Parce qu'elle irradie. 

    Qu'elle est magnifique. 

    Qu'elle est tout simplement elle. 

    Alors je me vois mal me pointer chez elle et juste dire que je suis désolé.  Les vagues qui touchent mes pieds m'aident à m'ancrer. À réfléchir. Et je sais exactement ce que je vais faire une fois que je serai face à elle. Enfin, je pense. 

    Je me téléporte devant chez elle aux alentours de huit heures, en espérant qu'elle soit debout. Je n'ose pas toquer à la porte. J'ai peur de la réveiller. De sa réaction. De ce que je pourrais dire et faire. Est-ce vraiment un si bon plan que ça ? Je lève les yeux et remarque que la fenêtre de son balcon est ouverte. Soudain le vent se lève et de nombreuses feuilles virevoltent dans les airs avant de s'éparpiller partout. Une finit à mes pieds et je me penche pour la ramasser. Je la retourne et reste interdit devant le croquis. C'est une jeune femme en train de se noyer dans l'eau. Je me tourne et ramasse tous les autres. Et ils ont tous les mêmes sujets. Une femme et l'eau. 

Les dieux de l'Olympe T2 - Séléné [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant