MIKO.A

XI

Au rez-de-chaussé, il y a un accueil et pas mal de pièce pour se détendre, se reposer, acheter des la nourriture, et un self est en train d'être mis en place pour les futurs étudiants notamment. Dans les niveaux supérieurs se mêlent bureaux, laboratoires de recherches, et futures salles de classes entre autres. Dans les derniers étages, normalement personne n'y a accès, il y a le bureau et les appartements de Monsieur McLauren, qui préfère que je l'appelle James.

Ils me proposent de manger chez lui ce midi. Je ne me vois pas refuser, même si ça m'embarrasse beaucoup. Tandis que je mange la deuxième meilleure recette de spaghetti bolognaise (Emily reste italienne), il m'évoque les différents cours qui seront mis en place. Ils seront surtout porté sur les sciences et les technologies. Je ne suis pas sûr d'être vraiment doué. Heureusement, ce sont des concepts que Mikoa maitrisent parfaitement. Il est également prêt à m'aider, mais je ne suis pas sûr que j'oserais le déranger, même s'il est certain que je n'aurais pas de difficulté vu que j'ai été choisi par Mikoa. Mais dans le monde virtuel, c'est instinctif et intuitif pour moi, on est loin de la théorie qui sera étudiée. Mais je ferais de mon mieux car c'est une opportunité incroyable.

Plus nous discutons, et plus j'apprends des informations sur l'entreprise mais pas que, les projecteurs de l'IA sont également présent dans tout l'appartement. Tandis qu'il évoque ce fait, il en vient finalement à parler de logement.

- Je sais que tu n'habites pas tout près d'ici. Donc, j'ai plusieurs propositions à te faire. Sache que pour moi, tu es aussi importante pour notre réussite que Mikoa, tu l'es sans doute plus quoi.

Même si je ne le dis pas, je ne suis pas d'accord, il est le créateur de Mikoa et PDG. Il a forcément plus d'importance que moi. 

- Enfin, tout ça pour dire que tu as autant ta place ici que moi. Mon appartement ne prend que la moitié des derniers étages, l'autre moitié est consacré à un autre appartement, qui pourrait être le tien, aménagé comme tu le souhaites bien sûr. Même si les deux appartements sont reliés, je peux faire condamner la porte pour te rassurer. Mais je peux aussi te louer un appartement dans une belle résidence ou un hôtel si tu préfères. Je comprends que pour toi, c'est sans doute trop nouveau. Je suis même certain que tu ne te rends pas compte de ton importance.

L'idée me paraît inimagineable, je ne vais pas emménager à côté d'une personne que je connais à peine, et en même, je ne connais pas vraiment les voisins de mes parents non plus. Mais là, c'est lui qui pairait tout. En plus, il répond à toutes mes craintes avant que je les expose.

Je commence à me demander si Mikoa ne lui partage pas discrètement mes pensées. Je lui jette un coup d'oeil, et elle secoue la tête. C'est alors qu'elle lui dit qu'il est attendu d'urgence au troisième laboratoire. Il s'excuse avant de quitter la pièce.

- C'est faux, mais il ne s'en apercevra pas tout de suite. Mais je pense que ça te fera moins bizarre que de parler avec moi en pensant, sachant qu'il nous aurait observé.

Je hoche la tête.

- Je sais que tout ça te fait peur, mais comme tu me l'as dit plus tôt, il ne pense pas à mal. D'ailleurs, ici c'est ma maison, comme le monde virtuel, j'aime beaucoup la tienne, mais ce serait sympa si tu vivais aussi dans la mienne.

- Je comprends, mais moi je le connais pas. En plus, c'est un homme ! Mes parents ne seraient jamais d'accord.

- N'essaie pas de me mentir, tu sais bien que je connais tes pensées. Tu as peur parce que pour la première fois de ta vie, tu ressens de la proximité avec un homme et que tu le connais à peine, ça te perturbe.

Je suis frustrée qu'elle expose aussi facilement mes sentiments. Je pose ma main sur l'épingle à cheveux dans l'optique de l'arracher. Mais je réalise aussi qu'au fond, c'est contre moi que je suis énervée. Je ne pensais pas ressentir ce genre de sentiment un jour. Emily m'avait aidé à comprendre mon absence de vie sentimentale, mais aussi le fait que je ne ressente pas d'attirance physique, et maintenant, j'ai un coup de coeur, ça n'a pas de sens. En plus, la matinée qu'on a passée ensemble a renforcée cette impression de départ.