XLII

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C'est le week-end, donc malgré la quantité de travail qui m'attend encore, je reste au lit une bonne partie de la matinée. Quand j'y pense, au lycée, c'était le cas chaque jour où je n'avais pas cours le matin. Je jouais tellement tard le soir aussi, maintenant je n'en ai plus vraiment la possibilité. Il y a d'autres enjeux, je me dois d'être en forme.

Ainsi, quand je me lève, le soleil a presque atteint le milieu de sa course dans le ciel. Je me frotte les yeux après avoir ouvert les volets, même si ce n'est pas ce qui les habituera à la lumière.

Avant de faire quoique ce soit, je glisse ma tête dans l'entrebaillure de la porte du bureau, constatant que mon amoureux est belle et bien en train de travailler depuis qu'il s'est levé. Il ne me remarque même pas.

Sans un bruit, je m'éloigne pour aller grignoter un gateau. Je pense encore réviser aujourd'hui, même si cela n'a sans doute aucun sens. En travaillant d'arrache-pied, je n'ai pas réussi à valider mon premier semestre, j'ai dû attendre les rattrapages. Alors que cette fois, je n'ai pas suivi la moitié des cours, et je ne travaille sur leur contenu que depuis quelques jours. Mais je compte bien faire de mon mieux, même si je dois mettre un peu de côté mes autres activités en attendant.

Quand au mariage virtuel, j'ai plusieurs idées, mais ce sera pour plus tard. Ce sera peut-être un peu bizarre de préparer un tel évènement, mais c'est purement symbolique, ce qui me rend davantage euphorique que troublée. Je sais déjà que je ne porterais pas de blanc et que le lieu où il aura lieu n'existe pas encore, mais je garde tout cela pour moi. J'aurais le temps d'en discuter avec lui après les examens. En plus, il a beaucoup de travail avec cette fin d'année scolaire. Même s'il y a toujours du travail en été, le rythme est plus lent. Il y aura presque toujours la moitié du personnel en vacances.

Si les vacances d'été approche, mon anniversaire aussi. Mais ça veut également dire que ça va faire un an que j'ai rencontré James. J'ai l'impression que c'était hier, mais en même que c'était il y a des années. Je me souviens parfaitement de ce jour, j'étais tellement stressée en me retrouvant devant l'immense bâtiment qu'est le siège de l'entreprise. Mais, je l'étais encore plus en découvrant son PDG. C'était la première fois qu'un homme me faisait de l'effet, même si à ce moment-là, je ne me l'expliquais pas, et que tout me semblait si compliqué. Malgré tout, je n'aurais jamais pu oublié ses yeux, et leur couleur. Ils me font toujours le même effet.

Je remonte au bureau pour reprendre mes révisions là où je les ai laissé la veille. Les statistiques, je soupire en posant le regard sur ces feuilles. Je fais plusieurs exercices en tâchant de comprendre ce que je fais tant bien que mal. Après deux bonnes heures, je n'y tiens plus. Mon esprit s'égard vers le ciel gris.

La deuxième fois que j'ai vu James, il était bleu. Mikoa nous avait piégé pour qu'il soit à la plage le même jour que moi. Ce jour était inoubliable comme hier, je me souvenais encore de sa gêne, mais aussi de la mienne quand je m'étais mise en maillot de bain. Mais une fois dans l'eau, on s'était bien amusé. Après les examens nous pourront y retourner, et rien que l'idée me rend déjà impatiente.

Je souffle de contentement à cette pensée, et me repenche sur mon bureau. Mais je décide de changer de cours. M'acharner sur le même ne m'avancera à rien. C'est même la base quand on veut éviter le burn-out, il faut varier les tâches.

Pour finir la journée sur une note positive, je choisis de travailler sur ceux que je préfère.

À l'approche de l'été, même s'il est tard, le soleil n'a pas encore disparu à l'horizon. Mais comme les nuages sont encore très présents, on dirait qu'il fait déjà nuit.

Je me lève pour laisser cette pièce vide derrière moi. James l'a quitté quelques heures plus tôt. Je n'ai aucune idée de ce qu'il était parti faire à ce moment-là, mais au moins, il a eu l'occasion de se changer un peu les idées. Enfin, à l'heure qu'il est et à l'odeur qui commence à embaumer la maison, je devine facilement ce qu'il est en train de faire maintenant. Je me serais bien lavée avant de diner, mais cela pourra attendre.

MIKO.A Où les histoires vivent. Découvrez maintenant