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Le reste de la semaine s'était écoulé sans que je n'ai trop le temps de jouer. J'avais un devoir à rendre en histoire géographie et cette matière n'est vraiment pas celle où je suis la meilleure alors je m'étais concentré dessus. Ainsi, ma chaîne a été un peu délaissé, je donnais signe de vie mais de manière très brefs pendant mon repas. Mais le week end était enfin là et le devoir était rendu, j'allais pouvoir profiter de ce temps pour explorer un peu plus cette machine.

Je me réveille assez tard dans la matinée. Quand j'ouvre les yeux, il fait déjà jour et le soleil est haut dans le ciel. Je regarde mon téléphone et constate qu'il est presque 11h. Mes notifications contiennent un message d'Émilie qui me demande de venir faire du shopping avec elle cette après-midi. Pour m'inciter à l'accompagner, elle me promet de payer le goûter. Mais je connais bien ce genre de sorti et je sais déjà qu'on va finir la soirée, si ce n'est pas le week end, chez moi. Elle passe beaucoup de temps chez moi, ce que c'est parent n'apprécie pas car ils sont persuadés que c'est une excuse pour sortir et dormir chez ses différents partenaires.

Je finis par accepter car j'avoue qu'un bon goûter me ferait plaisir et de la compagnie ne me fait jamais de mal. J'aimerai vraiment avoir un animal mais je ne vivrais peut-être plus ici l'année prochaine, et mes parents ne sont quasiment jamais là. Et je ne peux pas être sûr de pouvoir l'emmener avec moi. Mais Emilie est toujours là pour moi, j'ai beaucoup de chance de l'avoir. J'ai mes abonnés aussi qui sont toujours présents pour me remonter le moral.

Je vais à la salle de bain pour me préparer. Une fois maquillée et habillée, je me regarde dans le miroir et me détaille. J'ai décidé de faire un maquillage plus prononcé au niveau des yeux avec des tons marrons et taupes. Concernant ma tenue, je ne me suis pas trop prise la tête. Je porte un tee-shirt d'un groupe de rock que j'adore, un jean un peu usé et une veste à capuche. Je me sens bien comme ça alors je descend me faire à manger des pâtes car je ne suis pas motivée à faire mieux. Pour une fois, je mange devant une série que je continue de regarder jusqu'à connaître notre point de rendez vous.

Je l'attends devant l'entrée Est du centre commercial comme elle me l'a indiqué car c'est là que sont tous les magasins de vêtements. Elle ne tarde pas à me rejoindre. A son arrivée, je constate rapidement qu'elle est habillée très colorée et assez léger, alors je ne peux m'empêcher de rire. Je sais que ça signifie du changement. Elle me jette un regard noir avant de rire avec moi.

- Alors on commence par quoi ? , je lui demande

- Je veux des nouvelles bottines, les miennes ne me conviennent plus et en plus elles sont abîmées

Nous nous dirigeons alors vers un magasin de chaussures. On se dirige directement vers les rayons pour femme. Elle essaie une bonne dizaine de pairs differentes avant de trouver la bonne, une paire de bottines noires à talons hauts avec des détails argentés sur ceux-ci. Elle insiste pour que j'essaie également quelques paires de chaussures. Et j'avoue être attirée par une paire de bottines avec une grosse semelle et un petit talon carré.

Nous faisons quelques autres boutiques avant d'aller prendre un goûter. On prend une glace et un chocolat chaud dans un restaurant rapide. Nous discutons un peu de tout et de rien. Puis elle me propose d'aller voir un film au cinéma. Nous regardons les différentes séances proposées et choisissons celle qui nous intéresse. En constatant que nous avons le temps, nous décidons de déposer les affaires que nous avons achetées chez moi.

Quelques heures plus tard, le film de science fiction se termine. Tandis que nous discutons à la sortie du cinéma. Emilie m'avoue qu'elle commence à avoir froid alors je lui passe ma veste. C'est alors qu'on entend une voix masculine dernière nous :

- Oh non, t'étais mieux sans !

L'espace d'un instant, je ne réagis pas. Puis, je regarde autour de moi. Il n'y a personne d'autre sur le parking à qui il pourrait s'adresser. Alors, je me retourne, découvrant un garçon qui me met mal à l'aise. Il a une allure de personne ne prenant pas soin de lui. Avec le faible éclairage de la ville, il est difficile de bien voir l'individu, mais il semble beaucoup plus grand que nous. Je fais le choix de ne pas réagir. Nous accélérons un peu le pas quand ma meilleure amie me regarde avec un regard apeuré. Je ressens son malaise, elle est inquiète pour nous. Je l'ai rarement vu comme ça.

Quand il dit qu'on devrait rester lui tenir compagnie parce qu'il nous veut pas de mal, on comprend très clairement dans son intonation que ses intentions n'ont rien de gentils. Au même moment, j'entends des bruits de pas précipités derrière nous. Je jette un rapide coup d'oeil, et je m'aperçois qu'il est vraiment proche. Je sens mon coeur battre plus rapidement, je commence à paniquer moi aussi. Je prends la main d'Emilie, et nous nous mettons à courir. Les rares personnes que nous croisont ne prêtent pas attention à ce qu'il se passe sous leurs yeux. Emilie va à plusieurs reprises tenter d'interpeller des personnes mais en vain, au mieux, ils nous voient mais rigole. Je ne comprends pas leurs comportements.

Quand nous passons à côté d'une boîte de nuit, je demande au videur nous aider. L'homme n'est qu'à quelques mètres de nous, en le voyant, il nous fait rentrer sans plus de question. Nous ne voyons pas ce qu'il se passe, mais on entend leur discussion. Il lui demande de partir et le menace d'appeler la police, mais ce dernier essaie de convaincre qu'il nous connaît. Heureusement, l'agent de sécurité ne le croît pas.

Une fois que notre poursuivant se décide enfin à partir. Notre sauveur vient nous rassurer, et nous propose de rester un peu le temps qu'il nous faut pour reprendre nos esprits. Nous le remercions car sans lui, nous ne savons pas ce qu'il se serait passé. Nous commencions à être épuisé malgré l'adrénaline, nous n'aurions pas pu atteindre ma maison sans faire de pause.

Après s'être assis pendant un moment sans vraiment parler de ce qu'il vient de se passer. Je me sens un peu fatiguée, je propose de rentrer ou de la raccompagner chez elle car elle pourrait se sentir plus en sécurité avec ses parents à proximité. Mais elle souhaite rester avec moi, même si la journée ne s'est pas terminée aussi bien qu'elle avait commencé.

En arrivant, je ferme la porte à clé tout de suite, ainsi que tous les volets. Les souvenirs de ce soir restent très présent, et je me sens mieux une fois qu'il n'y a plus moyen de rentrer. Epuisée, nous ne tardons pas à nous coucher.

Dans le noir, je commence à me sentir mal à l'aise. Je demande si je peux laisser une lumière allumée.

- J'osais pas demander, dit-elle en riant.

Je me lève et allume une petite lumière sur mon bureau avec le sourire aux lèvres. Je me sens plus détendu, et nous commençons à plaisanter sur le fait qu'on devient un peu paranoïaque. Finalement, nous nous endormons détendu, en sachant que nous serons toujours là l'une pour l'autre. 

MIKO.A Où les histoires vivent. Découvrez maintenant