Don't look at my past [Terminé]

BONUS 1: Ce qui vient du diable retourne au diable

Voilà une petite surprise qui était enfermée dans mes brouillons. C'est au point de vue d'Adan pour celui-ci durant la fête où tout se révèle...
Les deux scènes se passent donc bien avant l'épilogue et les derniers chapitres !
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Le désir n'est que la force d'attraction qu'un Homme s'efforce de préserver en son être, il l'exprime envers la chose qui a de la valeur à ses yeux. Et cette valeur est promue lorsque les préférences interviennent dans les différences.

L'objet de mon désir est déjà tout trouvé, il s'est néanmoins avéré que je n'étais pas le sien. Il y a deux façons de concrétiser un désir, soit le consommer mais ce qui reviendrait à le détruire, comme lorsque l'on assouvit sa faim.

Ou alors le contempler, qui amène à un exercice de suppression du désir, il n'est question ici que de jeux de regards et d'admiration envers ce que l'on souhaite extérioriser. June Reed était ma muse, mon œuvre d'art que j'aurais pu contempler durant des nuits entières, sous la lueur des nombreuses étoiles de la voie lactée qui la passionnent tant.

Elle était une merveille, un pont qui me reliait enfin à quelque espoir, à la vie et à mes sentiments que je croyais perdus. Je n'ai aimé que peu de gens dans ma vie, alors les sensations que son sourire et son regard me donnaient ne peuvent être décrites en quelques mots seulement. Il me fait d'autant plus souffrir d'aujourd'hui appliquer le passé à toutes ses phrases, nos souvenirs, que je ne suis plus libre de considérer comme présents. Elle est partie, elle s'est évadée de ma vie en emportant avec elle ce que j'étais parvenu à reconstruire, ma conscience, mon envie et ma passion.

-Voilà donc le retour de notre héros de la semaine, merci pour ce match de qualité.

L'odeur d'alcool se profile sous mes narines, et même après les gorgées de cette liqueur sournoise avalées avant de venir ici, dans une de ces nombreuses parades étudiantes, elle m'attire toujours autant. Je ne peux que remercier celui qui a permis la création de l'alcool, un moyen, certes temporaire mais efficace, de combler un vide et laisser voguer mon imagination à travers mes désirs inconscients.

-Je pense qu'on peut vraiment dire qu'on te doit cette défaite aujourd'hui.

Malgré les remarques de ces autres joueurs de l'équipe, j'arbore un sourire pitoyablement faux mais il semble faire son effet. L'ombre d'un fantôme passé, plongé entre douleur et douceur, se défile dans le coin de mon œil mais je m'interdis de me retourner.

Les piètres efforts que j'ai faits seraient anéantis si je croisais ne serait-ce qu'une seconde son regard intense. Je vois mon capitaine, Mathéo, assis sur le canapé une bière à la main et les yeux fixés dans ma direction alors j'attrape un verre et le rejoins.

-Tu as une explication pour ce soir, ou pour les dernières semaines d'entraînement?

Je ne réponds rien et contente de me murer dans un silence révélateur évidemment.

-Adan, tu n'es pas un futur joueur professionnel c'est vrai mais tu as un bon niveau. Sur le terrain, tes actions n'avaient aucun sens, ton esprit était ailleurs et le coach t'a sorti au bout de vingt minutes.

-Je sais...

Je n'ai toujours rien à répondre, et je ne peux encore moins le contredire.

-Savoir et comprendre sont deux choses bien différentes. On se connaît depuis longtemps et je ne t'ai jamais vu autant affecté par une personne, c'est dommage ce que vous subissez l'un comme l'autre.

-Je n'ai pas décidé de cette situation, c'est elle qui... bref... je n'ai pas envie d'en parler.

Les bruits des basses comblent le vide dans cette discussion, Mathéo a toujours été trop clairvoyant et perspicace, je peux déjà deviner le petit sourire au coin de sa lèvre.