Chapitre 35.2

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{Is it really me you're missing-Nina Nesbitt}

Mes jambes s'élancent à sa vue et une seconde plus tard je me retrouve dans ses bras. Il me sert contre lui et je relève la tête pour vérifier qu'il est vraiment avec moi.

-Comment c'est possible... ce matin tu me disais que tu étais à Olympia?

Adan encadre mon visage de ses mains avant de répondre.

-Je venais juste d'atterrir mais je préférais garder la surprise.

Je me recule pour mieux le regarder sans lâcher sa main. Il a un peu changé physiquement, je trouve qu'il fait plus vieux.

-J'arrive toujours pas à y croire tu m'as tellement manquée.

-Je ne pouvais pas tenir un jour de plus loin de toi, alors je suis là.

Nous marchons sous les rayons du soleil. C'est un peu étrange d'être tous les deux réunis ici, dans ma ville. Je retombe un peu les pieds sur terre.

-Mais Maddie devait m'attendre, il faut que je la prévienne.

Mon innocence le fait sourire. Une expression que je n'oublierai plus jamais et douloureuse puisque je sais qu'il n'est là que très peu de temps.

-Comment crois-tu que j'ai trouvé l'adresse de ton université et étrangement que je t'attendes précisément à l'heure où tu sors.

-Elle le savait et ne m'a rien dit, c'est pour ça qu'elle était un peu différente ce matin je comprends mieux maintenant.

Je le suis encore quelques mètres, nous démarrons une conversation plutôt habituelle. Je lui parle de mes cours, lui des siens. Et je m'aperçois de l'heure, dans deux minutes je suis censée être en train de servir des cafés et nettoyer les tables.

-J'ai totalement oublié mon service, ma patronne va me tuer.

Je commence à paniquer à l'idée de perdre ce boulot que j'affectionne particulièrement maintenant.

-C'est déjà réglé, je me suis arrangé avec Hunter pour que tu puisses rester avec moi ce soir. Quelqu'un d'autre prendra ta place.

Je suis un peu rassurée mais j'en profite pour envoyer un simple "merci" par message à Hunter. Je n'oublierai pas de faire de même avec Sky puisque par logique c'est elle qui me remplace.

-Tu permets qu'on aille faire un tour en ville maintenant, j'ai vu pas mal de parcs sympas en venant à pied depuis l'aéroport.

-Combien de temps tu vas rester?

Je remarque qu'il n'a que ses poches pour transporter ses affaires.

-Quelques jours pour l'instant, je me suis arrangé avec Madelyn et j'ai déjà déposé mon sac chez toi.

Nous continuons encore à marcher sous la douceur de l'été. La ville bouge autour de nous, les voitures envahissent les rues et les étudiants emplissent les trottoirs. 

J'aime cette ville pour ce côté vivant et frais qu'elle me laisse percevoir dès que je sors. Mais je l'apprécie encore plus lorsque mon sourire préféré vient l'illuminer.

-Et si tu me disais pourquoi tu es réellement venu.

-J'ai réfléchi.

Jusque-là ça ne m'avance pas franchement mais quelque chose ne fonctionne pas. Je le vois mal laisser sa sœur, ses cours, ses amis à Olympia seulement pour venir me voir quelques jours.

-Et tu es arrivé à un résultat après cette grande réflexion.

-Je sens un peu d'ironie dans ta voix, je me trompe?

Je n'ai toujours pas ma réponse, cette situation me perturbe, je ne conçois pas sa présence. Il m'est difficile de croire qu'il sera à mes côtés. Ne serait-ce que pour quelques heures ou jours, c'est déjà merveilleux. 

Comme prévu, nous trouvons un parc plus à l'ouest dans la ville. Nous nous asseyons sur un des bancs et j'observe l'activité de la ville. Un enfant court quelques mètres plus loin vers ses parents, des familles se baladent dans les rues, d'autres étudiants se retrouvent ici. Et puis il y a nous, mélangés à tout ce décor en mouvement.

-Tu n'as pas perdu tes vieilles habitudes, Junie.

Ce surnom me rappelle tant de bons souvenirs, il est le seul à m'appeler comme ça. Dans tous les cas, il ne résonnerait pas de la même façon dans une autre bouche. Mon regard posé sur lui est à la fois interrogateur et délicat.

-Tu observes tout, et tout le temps. Je l'ai remarqué lorsque je t'ai rencontrée. C'est comme si rien ne t'échappait et que tu parvenais à analyser ce qui t'entoure.

Je n'étudie pas la psychologie pour rien, je cherche une explication à tous les comportements. Chaque objet ou personne est à une place en compagnie d'autres et je persiste à toujours trouver la raison. Et j'y arrive presque à chaque fois.

-Il y a certaines choses que je n'arrive quand même pas à comprendre et certaines évidences que je ne parviens pas à percer.

-Ah oui comme quoi?

Son comportement est tellement intrigant pour un esprit comme le mien. Mais j'ai cherché une raison qui le rendait aussi attachant et insupportable. Rien n'est venu, je ne vois toujours pas pourquoi il persiste à rester avec moi.

-Toi, tout simplement. Tu es indéchiffrable et donc trop spontané pour moi. Ce matin tu me dis être encore à Olympia et je te retrouve à la sortie de mes cours. C'est ça que je ne comprends pas.

Je lui montre du doigt sa tête puis le côté gauche de sa poitrine.

-Comment tu les fais marcher ensemble? Comment arrives-tu à m'aimer encore sans me détester? À me supporter? À nous...

Il prend ma main ce qui coupe mon discours presque instantanément.

-La raison est tellement simple et proche de toi que tu ne la vois pas. Regarde-moi, quand je suis loin de toi et avec toi, je ne suis plus le même. Absolument rien ni personne ne pourra me comprendre mieux que toi, je pourrai trouver d'autres filles, c'est sûr. Mais aucune ne me parlera, m'écoutera comme toi tu le fais. C'est pour ça que j'ai décidé de venir habiter ici à partir de la rentrée.

J'étais déjà secouée par ses mots mais sa dernière phrase me laisse muette.

-Attends de quoi tu parles, tu ne peux pas laisser Anna et tes cours et puis...

-C'est déjà décidé depuis plusieurs semaines. Ma demande de transfert a été acceptée, comme celle d'Anna. Elle aussi viendra avec nous.

Encore une fois je n'ai aucune réponse, je le regarde sans un mot.

-J'aurais du t'en parler avant mais Madelyn m'a aidé à tout organiser et je sais ce que je veux. Ma place et celle d'Anna sont sans aucun doute avec toi à Philadelphie.

Sans perdre une seconde de plus, je lui saute dans les bras en l'embrassant. La ville s'arrête autour de moi et j'imagine déjà les prochains mois voir les prochaines années. 

Je lui répète que je l'aime et que tout ce qui s'est passé est désormais derrière nous. Deux ans en arrière je ne croyais pas mériter le bonheur, je ne le connaissais pas et aujourd'hui j'ai réussi à mettre un prénom dessus.

-Il en a fallu du temps pour comprendre que tu as autant besoin de moi que moi de toi Junie. Et que sans l'autre on ressasse toujours le passé sans vraiment avancer. 

Don't look at my past [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant