Chapitre -8- Une sûreté

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« Prendre les devants est le meilleur moyen d'assurer ses arrières »

Une sûreté

Les deux jeunes filles s'étaient arrêtées de pleurer et maintenant je pouvais de nouveau entendre la musique derrière nous. La jeune fille rousse se tourna alors vers moi et me pria:

-S'il vous plaît ne dîtes rien à mes parents... Je ne suis même pas censée être ici.

Avait-elle des parents strictes? Je ne pouvais pas me mêler de ce qui ne me regardait pas et puis de toute façon ce n'était pas comme si elle avait fait quelque chose de mal, je jugeais ce qu'elle me demandait plutôt compréhensible.

En réalité, j'étais reconnaissant qu'elle n'ait pas abandonné Mila en la laissant seule.

-Je ne dirai rien, affirmais-je fermement.

-Merci... Vous me rendez un grand service. Sinon, je m'appelle Marion. Je suis une amie de Mila depuis longtemps.

« Depuis longtemps »? Pourtant, je ne la connaissais pas, je n'avais jamais connu ses amies en fait... On ne parlait presque jamais de ce que l'on faisait dans la journée ou des personnes que l'on avait rencontrées. Une pensée me traversa, nous sommes des étrangers... Non, comment pouvais-je penser une chose pareille de notre relation, je savais davantage de choses sur elle que n'importe qui.

-D'accord, répondis-je plus frustré que je n'osais me l'admettre.

Je réalisai que je ne savais toujours pas pourquoi elles s'étaient retrouvées enfermées dans une des cabines des toilettes des filles peu avant mon arrivée.

-Dîtes-moi tout, dis-je sur un ton qui ne se voulait pas moralisateur.

Elles échangèrent un regard apeuré avant de plonger leurs yeux larmoyants dans les miens. Mila déglutit difficilement avant de lâcher:

-Si... Si je te le dis, promets-moi de juste nous faire sortir d'ici sans chercher à en faire plus? me demanda t-elle comme si je ne pouvais pas comprendre.

Il y avait de quoi m'inquiéter là... Même si j'étais curieux, je ne pouvais pas promettre ça. Si quelqu'un ne lui avait touché ne serait-ce qu'un cheveu, je me devais de le détruire par n'importe quel moyen. Et puis une promesse n'était qu'une promesse, ce n'était que des mots, rien ne m'empêchait réellement de faire des choses dans son dos. C'était le plus important.

Mais était-ce bien de ne pas respecter ses promesses? En faisant ça, je bafouais mon honneur et plus important encore la confiance que l'on avait placée en moi... Je repensai alors à l'inquiétude que j'avais pu lire sur le visage d'Alain avant qu'il ne parte, j'étais certain que c'était de ma faute.

-Très bien, je te... Le promets... articulai-je avec difficulté comme si j'étais incapable de prononcer ces simples mots.

Elle m'observa sceptiquement.

-Et bien... C'est un groupe de personnes...

-Un groupe de personnes? répétai -je. Tu peux être plus précise, non?

Était-elle en train d'embellir la réalité pour que je ne m'énerve pas? Son regard se déroba sous le mien.

-Euh... En fait, il se pourrait qu'on se soit faite suivre voir même un peu harceler, ces personnes essayaient de nous emmener avec elles.

Oh pour le coup, je ne m'attendais pas vraiment à ça... En même temps c'étaient des filles donc... Attendez... Ce ne serait tout de même pas...?

-Des garçons?... demandai-je de manière calme du moins je l'espérai.

Deuil d'une euphorie -1-Où les histoires vivent. Découvrez maintenant