Deuil d'une euphorie -1-

Chapitre -27- Nouvelle aspiration

« La vie est une aspiration vers l'avenir. »

Nouvelle aspiration:

POV:MILA
    Le salon était rempli de cette lumière extérieure franchissant les fenêtres qui caressait les meubles de sa chaleur diffuse. Mes pieds remuaient nerveusement sous la table en chêne brun foncé qui se situait à droite dans la pièce, juste à côté de l'entrée. Des yeux insistants me fixaient de l'autre côté de celle-ci et je me dérobai sous leur poids. Qu'est-ce qu'il m'avait pris de les avoir laisser entrer? Je commençais à regretter. Pourtant, le visage de la jeune femme qui était à présent rempli de peur m'indiquait que c'était la meilleur chose que je puisse faire actuellement pour les aider. Ils semblaient savoir quelque chose sur mon frère qui leur provoquait une peur incontrôlable et j'espérais qu'ils me fassent part de leurs secrets.

    Peut-être allai-je pouvoir retrouver mon frère? Je gardais cet espoir, aussi précieux soit-il bien profondément dans mon cœur, de peur qu'à la moindre information des étrangers dans mon salon, il disparaisse aussitôt.

-Ça fait combien de temps qu'Ombre a disparu?

    C'était le jeune homme qui s'était lancé le premier et à présent tout le monde avait les yeux posés sur lui, il venait de briser le silence qui feignait depuis un moment déjà dans la pièce. D'un certain point de vue, il était drôle que depuis tout ce temps ses amis apparemment « proches » de Ombre ne s'étaient même pas rendus compte qu'il avait disparu. Mes sourcils se froncèrent, impossible de déterminer si cela était dû à la colère ou la tristesse... Ou peut-être même les deux. Comment cette situation pouvait être possible, peut-être n'en avaient-ils rien à faire de lui en fin de compte alors pourquoi prendre la peine de chercher des réponses?

    Je remarquai soudain en levant les yeux vers les deux individus qu'ils étaient suspendus à mes lèvres, ils voulaient savoir. Ils m'observaient avec une certaine instance qui trahissait leur inquiétude pour mon frère.

-Trois semaines, articulai-je avec difficulté.

    La jeune femme prit sa tête dans ses mains et son regard se perdit dans les cicatrices du bois de la table.

-Ça fait bien trois semaines qu'il a arrêté de répondre à mes messages... Je pensais qu'il ne voulait plus nous aider ou qu'il boudait dans son coin comme toujours mais jamais je n'aurais imaginé qu'il puisse... sa voix s'étranglant sur ces mots, elle ne finit jamais sa phrase.

    Bouder? Ombre? Est-ce que l'on parlait bien de la même personne? On avait l'impression à l'entendre qu'il était immature et déraisonné, pourtant il était tout le contraire. Et qu'entendait-elle par « Nous aider »? Ces mots piquaient ma curiosité et renforçaient le sentiment que j'éprouvais depuis le début qu'ils connaissaient quelque chose à propos d'Ombre.

-Il n'a pas emmené d'objets avec lui qui prouveraient que c'est volontaire? m'interrogea le garçon en se penchant un peu plus sur la table qui grinça à son contact.

-N...Non, répondis-je hésitante en fouillant dans mes pensées comme dans un immense placard rempli de souvenirs poussiéreux.

    J'étais à de nombreuses reprises retournée dans sa chambre dans le but de chercher un indice qui me donnerait une piste sur où le chercher mais je n'avais jamais rien trouvé. Le peu d'objets qui encombrait sa chambre n'avait pas bougé d'un pouce depuis son départ, rien ne manquait. Mais honnêtement cela ne m'étonnait pas, si Ombre avait réellement l'intention de partir, il n'aurait pas emporté beaucoup de chose avec lui, il n'était pas matérialiste. Encore plus si quelque chose l'avait poussé à partir précipitamment.

    Je ne savais pas si je pouvais leur faire confiance mais je décidai de tenter le tout pour le tout en leurs révélant ce que j'avais appris au cours de mes recherches. Avec un peu de chance, ils pourraient me dire quelque chose d'utile en retour et je pourrai retrouver mon frère. C'était l'unique chose que je souhaitais actuellement et je ne voyais pas d'autre moyen d'arriver à mes fins qu'en leurs soutirant des informations, c'était ma seule chance.