Deuil d'une euphorie -1-

Chapitre -37- Persévérance

« Vivre, c'est choisir, et choisir, c'est sacrifier quelque chose. »

Persévérance
Vu comment Séréna et Xaver étaient nerveux de m'annoncer ce qu'ils avaient fait, ça devait être vraiment grave. J'attendais qu'elle continue, mais avais-je vraiment envie de savoir la vérité? S' ils avaient fait une erreur j'espérais juste qu'on puisse la réparer.

-On devait te retrouver mais nous ne savions pas où est ce qu'ils te retenaient. Si c'était facile de trouver leur planque, on en aurait déjà entendu parler. Et à vrai dire on n'avait pas le temps de chercher l'information dans l'entreprise, sachant qu'elle n'y était peut-être pas. Il fallait trouver une solution rapide sinon tu risquais d'y rester.

    Elle marqua une pose et m'observa attentivement pour voir si je réagissais bien. Mais pour le moment je ne voyais pas pourquoi ils en avaient parlé à ma sœur car elle n'avait aucun rapport avec cette histoire. Et elle me disait qu'elle n'aurait jamais trouver l'information à l'entreprise mais elle ne l'avait même pas chercher.

-Pour le moment ça n'a rien à voir mais tu comprendras pourquoi je te dis tous ça. Le vaccin qui nous a été administré n'as pas servi qu'à nous affaiblir, il sert aussi à sélectionner les personnes qui seront sauvées par les mörders. Quand nous nous sommes fait vacciner la plupart d'entre nous n'avons pas eu d'effet secondaire, mais certain ont vu apparaître sur leur bras là où il y a eu la piqûre une trace semblable à une tâche de naissance. Celle-ci révèle un patrimoine génétique parfait, la jeune femme appuya le mot parfait avec ses doigts qui faisaient des signes de guillemets. Ils sélectionnent une partie des survivants selon ce critère.

Je n'avais pas la marque, alors j'étais initialement condamné à mourir. Je n'avais jamais remarqué que beaucoup de personnes avaient la même tâche à un endrois precis, peut-être était-ce parce qu'ils étaient peu nombreux... Après tout, les mörders ne pouvaient pas emmener beaucoup de monde. Je réfléchis à toutes les personnes que j'avais rencontré jusque là mais aucune ne me semblait l’avoir sur le bras.

-Mais si tu l’as, ça ne veut pas forcément dire que tu vas être sauvé. Disons que tu as des chances, même si elles sont assez faibles.

-Depuis quand sais-tu ça? m'empressai-je de lui demander.

Elle hésita un instant avant de répondre.

-Depuis le début, avoua t-elle en se mordant la lèvre, le regard baissé de honte. Et c'est en partie pour ça que j'ai soupçonné quelque chose et décidé d'enquêter.

Elle savait des choses et ne m'avait rien dit! Je n'en revenais pas. Moi, j'aurai été le premier à lui en parler et savoir qu'elle ne faisait pas de même me décevais. De plus, on s'était promis de tout se dire au café, elle m'avait assuré qu'elle ne savait rien d'autre mais elle m'avait mentit. Après tout, je me disais bien que c'était bizarre qu'elle en sache si peu à ce moment-là alors qu'elle avait l'air sûre d'elle.

-Pourquoi ne m'en as tu pas parlé?

-Je ne te faisais pas confiance, je pensais que tu étais un des leurs, ou alors que tu ne prenais pas cette histoire assez au sérieux... Je suis désolée de te l'avoir caché. J'ai moi même la tâche.

Elle fit glisser le col de son gilet sur son épaule afin de dévoiler cette dernière. Avec la faible lueur que le feu nous offrait j'eus du mal à distinguer la nuance entre les deux couleurs sur sa peau. Une goutte de peinture sur une feuille gondolée d'eau, c'était ce que m'inspirait ce tableau.

-À partir de là, le plan était simple il fallait que je me fasse capturer par les mörders pour avoir une chance de te retrouver. Mais on ne se fait pas kidnapper très facilement... C'est quand je suis allée chez toi avec Xaver pour prendre de tes nouvelles que j'ai compris qu'il y avait un autre moyen beaucoup plus efficace. Ta sœur à la marque et c'est grâce à elle que nous sommes ici avec toi alors... mais je ne l'écoutais plus, déjà avais-je quitté mon siège pour m'enfoncer dans les ombres menaçantes de la forêt en pleine nuit.