Chapitre -16- Confrontation

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« La vie est une confrontation de problèmes et de solutions. »

Confrontation
    Je me tenais debout droit comme un piquet sous le regard interrogateur de Duvet et de quelques petits curieux qui observaient la scène sur les tables voisines, encore une de mes impulsions irréfléchies. Il fallait que je trouve une diversion, même si je n'étais pas réellement concerné je me sentirais coupable si je n'empêchais pas ce désastre.

-Qu'est ce que tu fous?

Je restai figé quelques secondes puis répondis en arborant un sourire que je jugeai convainquant:

-Ne te fais pas de souci j'y vais, tu dois te dépêcher de manger pour reprendre vite ton service.

Je décelai un peu d'hésitation dans son regard qui disparut heureusement après quelques instants. Il haussa les épaules et se rassit. Il me faisait beaucoup trop confiance pour se douter de quelque chose à mon sujet et puis il devait juste se dire que j'étais trop sympa.

-Merci, t'es un vrai bro. Dit-il sincèrement, ce qui me procura immédiatement un sentiment de culpabilité.

Il avait mordu à l'hameçon, selon moi c'était plutôt sa flemme qui parlait. Sauf que je n'avais pas l'envie d'aller chercher son portable mais au moins j'avais encore sauvé cette demeurée de la catastrophe. Cela me permettrait d'aller voir les bêtises qu'elle faisait ainsi que ses découvertes mais à mon humble avis, Séréna n'avait pas avancé d'un pouce.

Il me tendit alors les clefs du bureau avec une confiance qui me désemparai et j'hésitai un instant avant de les saisir. Je me retournai en saluant Duvet une dernière fois tout sourire, quel être infâme j'étais, pensais-je en quittant nerveusement la cantine le pas lourd.
Je m'orientais de façon précipité vers le hall, je devais gagner le plus de temps possible sinon il se demanderait pourquoi j'étais si long et viendrait peut-être vérifier par lui même. Je ne pouvais pas permettre que cela arrive.

Je demeurai à présent devant le comptoir en forme de demi-cercle, heureusement pour moi il n'y avait personne ici à la pause déjeuner.
Une petite barrière s'arrêtant à mes hanches barraient l'accès à l'intérieur, je l'enjambai facilement sans même avoir besoin de la déverrouiller et m'introduisis dans le guichet. Très utile la petite barrière, remarquais-je alors ironiquement.

À première vue personne n'était venue avant moi, du moins Séréna n'avait pas laissé de trace, j'aurais plutôt parié sur des preuves d'effraction plus évidentes. Je me demandai même si elle était vraiment venue, peut-être avait-elle abandonné en se rendant compte de la difficulté de la mission. Non, ce n'était pas vraiment son genre... Elle était bornée et... Et je me reconcentrai sur mon objectif car je n'avais pas que ça à faire de penser à cette personne que je ne connaissais pas plus que ça.

Il y avait sur la table un ordinateur et un clavier de plutôt bonne qualité comparé à celui qui était mis à ma disposition. Tout était bien rangé, aucun papier ne traînait, on l'avait sans doute obligé à être vigilant au cas où quelqu'un comme moi chercherait des informations. Je remarquai que les stylos et les surligneurs qu'il utilisait étaient rangés dans une boîte dans l'ordre des couleurs de l'arc en ciel, il restait fidèle à lui-même, pensais-je.
Je ne m'attardai pas plus et observai la porte qui se trouvait à ma droite, elle était en fer. De toute évidence blindée, donc impossible de l'ouvrir avec autre chose que des clés semblables à l'exemplaire que j'avais en ma possession à moins qu'elle n'ai encore une fois subtilisé un double. Vu son goût pour le danger, c'était l'hypothèse la plus probable.

Je présumais que si il lui restait du bon sens, elle avait pris le soin de verrouiller la porte derrière elle une fois à l'intérieur. Je m'avançai donc à pas prudent et insérai la clé dans la serrure puis la tournai d'un mouvement circulaire vers la gauche avant d'entendre un petit cliquetis bref. La porte était donc fermée, je commençais à me demander si elle avait vraiment réussi à mettre son plan à exécution. J'abaissai alors la poignée avec précaution, aucun bruit n'émanait de l'intérieur. J'avais un mauvais pressentiment.
Chassant mes doutes, je me glissai discrètement dans la pièce avant de soigneusement refermer la porte manuellement quand je sentis un pied me frapper le ventre de plein fouet.

Deuil d'une euphorie -1-Où les histoires vivent. Découvrez maintenant