Chapitre -18- Manœuvres

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« On regrette rarement d'avoir osé mais toujours de ne pas avoir essayé. »
-Serge LaFrance-

Manœuvre risquée
    Pendant un instant j'écoutais les couinements que semblaient pousser la serrure comme signe de contestation. Je ne savais pas ce que Duvet tentait de faire pour ouvrir la porte de l'autre côté mais sa technique ne semblait pas très bien marcher. Il resta là pas moins de trois minutes, ce n'était certes pas si long mais beaucoup trop pour forcer une simple serrure à clé. De plus, la peur qu'il n'arrive à son objectif me tenait en haleine.

Je tendis à nouveau l'oreille vers l'extérieur en rassemblant toute mon attention, le vacarme avait cessé nous laissant figés, tels des statues de marbre. Ça ne dura qu'un court instant, Je perçus des mouvements sur le carrelage luisant gris qui recouvrait le sol du hall. Je devinai sans difficulté que le réceptionniste en avait terminé avec nous, abandonnant l'idée de pénétrer à l'intérieur de notre planque pour se diriger à présent vers la cantine. Il ne me vint pas à l'esprit qu'il puisse revenir, ce serait ridicule.
Un sentiment de soulagement m'envahit et je baissai ma garde. Nous étions dorénavant en sécurité mais grâce à cette intervention, je savais que j'allais devoir inventer une bonne excuse pour ne pas paraître suspect auprès de mon collègue.

Je me retournai vers mes compagnons avec satisfaction, ils n'avaient pas disparu au contraire ils étaient toujours à l'affût d'un signe de danger. Séréna croisa mes yeux turquoise et je vins les rejoindre.
J'en profitai pour observer la pièce dans laquelle je me trouvais, je relevai qu'il n'y avait pas de fenêtre, la lumière blanchâtre provenait de l'éclairage qui zébrait le plafond. La pièce en elle-même était meublée de manière sommaire. Les quelques tableaux habillant le mur attirèrent mon attention, ils avaient été réalisés à l'aide de peinture et avaient un style abstrait qui formait un mélange harmonieux de couleur.
Comprenant l'urgence de la situation, je me détournai de la décoration du bureau et me reconcentrai sur mes objectifs.

-Il est parti pour l'instant mais il reviendra peut être, nous avons peu de temps je vous écoute comment on s'y prend. Les interrogeais-je pressé.

Le jeune homme semblait peu soucieux et il prit rapidement les reines de l'opération, étonnement il ne se laissait pas marcher sur les pieds et avait cette aura d'autorité qui dissuadait quiconque de le contredire:

-Nous devons d'abord pirater l'ordinateur central puis supprimer notre passage des caméras qui se trouvent à l'entrée, j'ai vérifié tout à l'heure et heureusement il n'y en a aucune ici, déclara t'il sur un ton sérieux ce qui me rassurai sur sa fiabilité.

Il est vrai que je n'avais pas fait attention aux caméras en venant, comment avais-je pu oublier ce détail? Cette simple erreur aurait pu me coûter la vie si Xaver n'avait pas fait cette remarque. Mon égo en prit un coup, je devais à tout prix me rattraper.
Honteux, je me dirigeai vers le fond de la pièce et analysais les alentours avec minutie.
Il s'y trouvait une large table en bois équipé de tiroirs qui longeait la paroi où était disposé un set up de douze grands écrans répartis sur le mur, légèrement inclinés vers le sol dans lequel on pouvait apercevoir différents bureaux de l'entreprise, certains occupés par des employés et d'autres complètement vides. Je me sentis mal à l'aise de les observer et détournais mon attention vers les deux ordinateurs de taille normale à lesquels ils étaient reliés par divers câbles électroniques. Quelques papiers étaient éparpillés sur le pupitre avec divers objets courants au travail qu'il effectuait, il n'y avait rien de notable ni d'utile dans mon opération.

Je vis Séréna enclencher l'ordinateur de service devant moi et s'asseoir sur l'une des deux chaises qui meublaient le bureau. Je l'imitai et jetai un regard derrière moi au jeune homme toujours debout adossé au mur puis dis:

Deuil d'une euphorie -1-Où les histoires vivent. Découvrez maintenant