Chapitre -13- Infraction

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« Les opportunités ne sont pas offertes, elles doivent être arrachées et cela demande de la persévérance. »
-Indira Gandhi-

Infraction
Je regardai ma montre, impatient, les bras croisés et adossé à l'un des murs. Elle était visiblement en retard de dix minutes. J'avais déjà eu le temps de déjouer les caméras. Heureusement que cette fois-ci j'avais prévenu Mila à l'avance même si je n'étais pas sûre de l'avoir convaincue en lui expliquant que j'avais beaucoup de travail donc que j'avais l'obligation de faire des heures supplémentaires.

Anton et Duvet, sachant que je n'étais pas débordé se demandaient pourquoi je venais au aurore et partais si tard. J'avais eu du mal à inventer un mensonge adéquat à la situation mais il faut croire qu'ils n'avaient pas insisté davantage face à ma gêne et mon incapacité à donner une réponse. Pensant sans doute que j'étais en manque d'argent, ce qui n'était d'ailleurs pas faux.

Au final, je reprendrai ma routine habituelle demain... Sauf si Séréna décidai de me poser un lapin, ce qui me rappelai vaguement notre entrevue au bar. Espérant cette fois ci que ça ne se finisse pas de la même manière, sans information supplémentaire et en me faisant arnaquer d'une vil façon.

Comme elle me l'avait indiqué j'avais réfléchi à quel outil apporter avec moi avec pour seule condition qu'il tienne dans mon sac à dos. De plus, il ne fallait pas que mon bagage paraisse chargé, se serait inhabituel et suspect.
Après quelques recherches sur le net, j'avais donc choisi de prendre un ridicule couteau. Pour être honnête, je n'avais pas d'objet tel qu'un pied de biche chez moi et je n'avais clairement pas la possibilité d'en acheter un à plus de dix-huit heures du soir. Tous les magasins avaient fermé depuis longtemps et je n'avais pas eu le temps ce matin.

Il était certain que je n'arriverai jamais à forcer la porte avec un simple couteau mais cela m'éviterai de sérieux problèmes car si on retrouvait un pied de biche sur moi j'allais être viré sur le champ.
J'espérai que mon accompagnatrice aura réussi à trouver un meilleur moyen. Je ne pouvais compter que sur elle pour améliorer la situation malgré son fort penchant pour la débilité.
J'étais alors persuadé qu'elle m'avait oublié mais elle était toujours en retard alors ce ne serait pas étonnant si elle l'était encore cette fois ci. Vu sa mémoire de poisson rouge rien n'était bien sûr.

Brusquement, j'entendis un bruit à ma droite et me retournai pour accueillir la personne qui venait d'entrer. Comme je l'avais deviné, il s'agissait de la jeune femme suivit de son fidèle chariot remplit de produits nettoyants. Elle le cala dans un coin de la pièce avant de sortir une clef d'une poche de son pantalon large blanc et de se diriger vers moi, sourire au lèvre. Je l'observai stupéfait.

Lorsqu'elle atteignit mon niveau, elle en profita pour me donner une petite tape sur l'épaule comme le ferait de vieux amis. J'essuyai d'un bref geste mon épaule dans le seul but de lui montrer que je n'appréciais pas sa familiarité.

-Salut! S'exclama t'elle enjouée.

Séréna secoua la clef devant mon visage comme pour être sûr que je l'avais bien vue. Elle attendait sûrement que je la félicite mais je n'en fis rien et lui adressai seulement un regard agacé.
Elle m'avait caché qu'elle avait pour projet de voler la clef et j'avais du prendre le risque inutile d'emmener un gros couteau de boucher. Si je me faisais cramer, les gens ne se diraient pas que c'était pour couper du saucisson.

-Pourquoi tu ne m'as pas dit que tu avais les clés?

Elle me toisa incrédule puis reprit son sérieux.

-Parce que je ne les avais tout simplement pas. Répliqua t'elle comme une évidence.

Je ne saurai jamais si elle faisait exprès de ne pas comprendre mais une chose était sûre, elle voulait m'énerver et elle avait réussi.

Deuil d'une euphorie -1-Où les histoires vivent. Découvrez maintenant