Chapitre -14- Désillusion

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« La vérité ruine souvent nos illusions mais nous ouvre toujours les yeux pour qui veut voir. »
-Franck Ntasamara-

Désillusion
   Comment cela pouvait-il être pire que ce que nous pensions? Elle avait tendance à toujours exagérer et je doutais fortement que le papier qu'elle tenait entre ses mains contenait des informations si grave au point de rester choqué comme elle l'était. Voulait-elle dire que nous avions sous-estimé notre adversaire?

-Comment ça? Demandai-je en espérant plus d'explications.

Elle replaça nerveusement une mèche rebelle de ses cheveux derrière son oreille et rangea de façon précipitée sa trouvaille dans la boîte lui étant attribuée. Pourquoi la remettait-elle à sa place au lieu de me la donner? Je ne cessais pourtant pas de lui demander plus d'informations mais rien n'y faisait, elle ne daignait pas m'en donner plus.

-Sortons vite d'ici, m'ordonna t'elle en tentant de m'entraîner vers la porte.

Sérieusement? Elle n'allait comme même pas garder sa trouvaille pour elle? Mais à peine eus-je le temps d'ouvrir la bouche pour protester qu'elle était déjà hors de la pièce. Elle m'attendait dans le laboratoire près de l'encadrement de la porte en tapant du pied.

-Si tu ne viens pas je t'enferme dedans. Me menaça t'elle en jetant de brefs regards autour d'elle comme si elle avait peur que quelqu'un nous surprenne ici.

     Elle agissait exactement comme Alain, le souvenir de notre dernier échange revenu dans mon esprit.
Cette fois, j'avais l'occasion de connaitre la vérité, je pourrai le sauver il suffisait juste qu'elle soit sincère avec moi. Je restai planté là, pas question de partir alors que nous venions à peine de trouver quelque chose d'intéressant. Nous avions l'occasion d'en apprendre plus et elle voulait laisser passer cette chance. Même s'il était vrai qu'il commençait à se faire tard, il nous restait un peu de temps.

-Tu me crois aussi stupide? Dis-je en croisant les bras pour lui signifier que je ne comptais pas bouger.

-Je t'en supplie allons nous en d'ici,  je t'expliquerai tout après mais on n'a pas le temps.

   Je réfléchis un instant, fallait-il aller dans son sens? Elle était beaucoup trop têtue pour que je puisse la convaincre. Il était certain qu'elle avait découverte une information capitale et il n'y avait pas d'autre moyen de savoir laquelle à moins de la suivre. Malheureusement, je ne me souvenais plus de l'emplacement du fameux papier.
Je décidai donc de l'écouter.

-D'accord, cédai-je à contrecœur.

Pourquoi devais-je toujours faire des concessions? Je m'empressai de la rejoindre dans l'autre pièce, jetant un dernier regard derrière moi, contemplant une dernière fois toutes les potentielles réponses à mes interrogations. Quand je pensais à tout ce que je venais d'abandonner, j'espérais que Séréna allait respecter sa parole.

Elle referma la porte derrière moi à double tour puis attrapa en vitesse son petit chariot, elle s'apprêtait à abaisser la poignée pour sortir quand je lui attrapai le poignet. Ce genre d'actions irréfléchies ne me ressemblaient pas mais je devais à tout prix savoir ce qu'elle avait découvert. Elle ne pouvait pas m'abandonner là en ne m'ayant rien dit.
Elle tourna la tête, son visage n'avait pas changé d'expression il arborait toujours cet aire paniqué, elle commençait à me faire peur là. Où était passé la vraie Séréna et ses moqueries exaspérantes?

-Lâche-moi. Exigea t'elle une pointe énervée.

-Explique-moi bon sang! Explosai-je.

  Sur ces mots, elle se détacha de mon emprise. L'avais-je finalement convaincue? Elle planta ses yeux dans les miens et je me sentis pour la première fois déstabilisé.

Deuil d'une euphorie -1-Où les histoires vivent. Découvrez maintenant