Chapitre 6 : 568 jours

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-       Castiel ! Dehors !

Gabriel était momentanément aveuglé alors que le gardien ouvrait la porte de sa cellule plongée dans le noir. Il venait de passer soixante-et-un jours dans cette cellule de cinq mètres carré sans lumière composée seulement d'une paillasse et d'un toilette. Gabriel dépliait ses grandes jambes et avançait en direction du gardien qui l'attendait avec ses fers. Il tendait les bras en avant, poignets serrés. Les menottes ne lui avaient pas manqué. Le maton le prenait par le biceps et le dirigeait le long du couloir du mitard, l'emmenant vers la sortie. La lourde porte métallique s'ouvrait dans un bruit strident, lui permettant de sentir le premier courant d'air frais depuis deux longs mois. Tout ça parce qu'il a voulu défendre l'honneur d'un mec qui l'insupporte.

C'était l'heure de la promenade, tous les détenus du bâtiment B était présent dans la cour, et facilement la moitié d'entre eux le regardèrent remonter l'allée, entouré par deux gardiens en direction du bâtiment B et de sa cellule. Il n'aurait pas le droit à sa sortie aujourd'hui. Il espérait au moins pouvoir aller à la douche et retirer l'odeur de renfermé et de dépression qui lui collait à la peau.

Le bâtiment était affreusement silencieux, presque autant que le mitard et ses murs de trois mètres d'épaisseur. Le gardien qui l'avait sorti de sa cellule lui retirait les menottes et le poussait en direction de l'escalier montant à son étage. Il grimpait les marches lentement, les muscles encore très douloureux de son inactivité prolongée. Cinq mètres carrés n'étaient pas suffisants pour se dégourdir. Il se saisissait d'une tenue propre, de ses affaires de toilettes et redescendait vers le gardien qui l'attendait pour l'emmener aux sanitaires. Il passait de longues minutes sous le jet chaud de la douche. Heureusement pour lui, le maton qui l'accompagnait était sympa et ne le pressait pas. Il se savonnait longuement, constatant à quel point il avait maigri pendant ses deux mois de captivité au QHS. Puis son moment de plaisir fut le long, très long brossage de dents et la délicieuse odeur de frais dans sa bouche. Et pourtant, le dentifrice de la prison était tout sauf agréable. Une fois vêtu, il passait ses mains sur ses joues qui étaient mangés par une légère barbe, elle était dur et pas du tout agréable sous ses doigts mais il devrait la supporter une nuit de plus, il irait voir le barbier de la prison demain.

Quand il rejoignait sa cellule, le temps de sortie des prisonniers était terminé, ils étaient tous de retour dans leurs cellules pour continuer leurs mornes routines. Gabriel montait rapidement les escaliers pour rejoindre sa cellule, pas qu'elle lui a manqué mais il voulait dormir sur un matelas à peu près confortable. Les matons ouvraient la porte de sa cellule. Quand Thomas avait entendu le bruit métallique de celle-ci, il avait sauté sur ses pieds et attendait près de la chaise que son codétenu pénètre l'espace et que la grille se referme sur son dos. Les matons partirent.

-       S-Salut...

Gabriel étudiait son codétenu. Il n'avait pas vraiment changé, il était toujours aussi grand, toujours aussi svelte, toujours aussi blond. Mais contrairement à la dernière fois qu'il l'avait vu, son corps semblait dépourvu de marques de violences et il n'avait plus ce regard apeuré. En revanche il semblait mal à l'aise. Gabriel se demandait bien pourquoi. Aurait-il peur de lui ? Non, pas possible. Il avait peut-être défoncé la gueule de son violeur mais il n'avait jamais vraiment fait preuve de violences auparavant qui justifierait cette crainte à son égard.

-       Qu'est-ce que tu as ?

-       R-Rien... Juste... Ça va ?

-       T'es ma mère ?

-       Tu n'es pas obligé d'être désagréable, je voulais juste être sympa.

-       Ne le sois pas.

Lcked (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant