Chapitre 18 : 361 jours

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Enfin, putain !! Il ne lui restait plus qu'un an à tirer avant de retrouver la liberté. Cela restait long mais après toutes les déconvenues qu'il avait vécues, il avait eu peur de ne jamais voir ce jour où il ne lui resterait plus qu'une petite année avant de retrouver sa mère et son compagnon. Et surtout sa nouvelle vie. Sa mère lui avait rendu visite la semaine précédente, elle était heureuse de voir qu'il allait bien, après tant de temps enfermé sans la possibilité qu'elle ne prenne de ses nouvelles. Mais elle était encore plus heureuse de lui annoncer que son beau-père avait finalement demandé sa main. Luc était un gentil et brave homme. Gabriel était heureux qu'il soit présent pour sa mère, à la soutenir. Après tout, même si lui ne supportait pas Luc par moment, ce n'était pas de son ressort. Tant qu'il la traitait bien, c'est tout ce qui lui importait. La deuxième bonne nouvelle qu'elle lui annonça, c'est qu'elle avait quitté son boulot de merde. Ou plutôt son patron de merde. Et ça c'était une très bonne nouvelle. La dernière information qu'elle lui avait transmise, et à laquelle il réfléchissait depuis plusieurs jours c'était le déménagement outre-Atlantique de Luc et sa mère. Sur le coup, Gabriel avait été surpris par cette annonce, puis après que sa mère lui ai exposé les détails de ce déménagement et notamment l'occasion en or pour elle de créer la boutique dont elle a toujours rêvé, il s'était dit que c'était également une très bonne nouvelle. Ce, à quoi il devait réfléchir maintenant, c'était à la proposition de sa mère de les accompagner une fois sa peine révolue. Là était la question.

Cette réflexion l'occupait matin et soir, entrecoupée par son travail de mécanicien à la prison qui occupait son esprit le reste du temps. C'est pourquoi il n'avait pas le temps, ni le désir il fallait l'avouer, d'espionner les agissements de Thomas. Depuis ce soir-là, Thomas s'éloignait indéniablement de lui, l'ignorant au possible. Gabriel n'était déjà pas beaucoup dans leur cellule soixante six mais Thomas c'était encore pire. Il quittait la cellule au moment même où les grilles s'ouvraient le matin et ne les franchissait de nouveau que le soir venu. Gabriel n'était pas né de la dernière pluie, il savait très bien que Thomas ne travaillait pas au salon de barbier toute la journée, et encore moins tous les jours. Il devait avoir une activité complémentaire.

Il ne lui avait fallu qu'une seule fois, une seule putain de fois où il était allé aux douches en journée, pressé de se débarrasser de l'huile qui venait de l'éclabousser pour qu'il découvre en quoi consistait une journée type de son compagnon de cellule. Thomas était redevenu le tapin du bloc B visiblement. Ce jour-là, il se retrouvait face à une scène qui ne lui était pas étrangère : Thomas penché en travers des bancs se trouvant au centre des cabines de douche ouvertes, les bras coincés dans le dos alors qu'un détenu le pénétrait de puissants coups de reins qui faisaient grincer le pauvre banc. L'homme, facilement âgé de cinquante ans, semblait au bord de l'apoplexie alors que Thomas lui demandait d'accélérer, encore et encore. L'objet sexuel de Thomas n'avait visiblement pas l'endurance à la hauteur du désir ardent du blond. Thomas se redressa, arquant son dos pour séduire son partenaire sexuel. C'est alors que son regard rencontrait celui de Gabriel qui était appuyé contre le mur à l'entrée de la pièce, les bras croisés sur la poitrine. Il lui jetait un regard narquois alors qu'il embrassait le vielle homme. Ce dernier jouissait à ce moment-là, émettant un son qui donnait envie de rire à Gabriel. Le brun ricanait ouvertement en se redressant et en se dirigeant vers l'autre pièce. Si Thomas espérait le rendre jaloux, le faire réagir, c'était raté. Il n'était pas dupe sur les intentions du blond de se faire prendre par le premier volontaire. Si ça lui faisait plaisir d'agir de la sorte, grand bien lui fasse.

Évidemment Thomas n'en restait pas là, mécontent du désintérêt de Gabriel après l'épisode de la douche. Ce genre d'épisodes où Gabriel était le témoin des coïts de Thomas devinrent plus nombreux et plus imaginatifs. Après avoir égrené le lot de personnes âgées en capacité de bander pour combler son cul, c'est dans des partouzes au nombre de plus en plus grandissant que Gabriel découvrait son codétenu. Là encore, le brun n'était pas atteint. Il se contentait d'attendre que Thomas remarque sa présence et surtout son air détaché pour partir. Il ne toucherait sûrement plus jamais à un porno de sa vie.

Lcked (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant