Chapitre 12 : De l'eau pour s'amuser

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La journée du lendemain était différente de la veille.

Nous avions entamé la matinée par une sortie plage cette fois-ci.

Miguel et le vieux nous avaient exemptés de travaux aujourd'hui, ils allaient assumer toutes nos tâches. Pas sûr qu'un aveugle boiteux puisse remplacer le travail de 5 personnes toutes dans la fleur de l'âge mais je ne vais pas me plaindre, si cela peut m'empêcher de travailler alors aucun problème. Ils avaient quand même récupéré l'un des éléments forts de notre équipe, ils avaient retenu prisonnier notre mascotte à la langue pendouillante.

Lisa avait gardé son rôle de capitaine et elle s'improvisait guide pour la journée. Elle semblait avoir à cœur de me faire découvrir un maximum de choses possibles durant mon séjour et j'appréciais cette attention. Elle remontait petit à petit dans mon estime !

La grande nouveauté du séjour était qu'après une bonne nuit de sommeil, j'étais de très bonne humeur ce matin malgré un réveil aux aurores. Serait-ce la séance de la veille du moine marabout Shaolin ?

Sur cette presqu'île, l'océan n'était pas si loin du refuge et après avoir marché quelques kilomètres, on retrouvait enfin cette étendue d'eau d'une couleur à faire rêver.

Dans ce paradis perdu, il semblait que nous étions seuls. Ce qui est plutôt rare quand on sait que cette partie du monde est un endroit très prisé par les touristes à la recherche d'endroits pour étaler simplement leur serviette.

On me murmurait à l'oreille qu'il s'agissait d'une des rares plages encore méconnus du grand public ou à ne pas avoir été encore privatisée par un hôtel luxurieux.

Pourtant quelle surprise avec ce tableau. Le décor mélangeait à merveille eau turquoise, sable fin, forêt dense ainsi que de colossaux rochers déposés au loin sur la mer.

Nous nous arrêtions ici pour profiter un temps. On se retrouvait à s'amuser tel des enfants qui n'avaient jamais vu l'océan. Je ne souviens pas la dernière fois où j'ai pris autant de plaisir à faire trompette.

Ce moment de plaisir continua toute la matinée durant.

Nous décidâmes ensuite de prendre le large à l'aide de canoë kayak que nous avions pu louer non loin de là. Il s'agissait de ma première fois...

Un jour, un proche avait pu me toucher deux mots à propos de cette activité. A l'époque, il maintenait qu'il n'y avait rien de plus facile à prendre en main. Il se trompait !

Plein d'assurance, je montais sur ce nouveau moyen de transport et quelques minutes plus tard, je regrettais de fanfaronner à ce sujet.

Une des étapes difficiles pour moi a été la direction. Sur le papier, j'avais très bien saisi le fonctionnement de cet outil mais pourtant je n'arrivais pas à mettre ces connaissances en pratique. Au départ, je me suis mis à tourner en rond, pour ensuite finir par me sortir de ce tourbillon infernal en empruntant la direction inverse à celle de mes camarades. Je m'éloignais au large, peut-être que le reste du groupe me pensait serein, que je maitrisais et que j'étais donc prêt à aller prendre quelques vagues. En tout cas, ils rigolaient bien...

Finalement, je repris le contrôle de mon destin et je pus enfin les rejoindre. Durant cette aventure, mon kayak avait pris un peu d'eau.

La confiance me gagnait et j'étais donc prêt à reprendre la pole position quand soudain les lois de la physique me rappelèrent que ce n'est jamais bon d'avoir trop d'eau dans son embarcation. Une manœuvre supplémentaire me fit revivre la scène du Titanic, je tentai de lutter, de retarder l'inévitable. D'un dernier regard, je vis mes compagnons d'armes et je leur fis un ultime salut avant de sombrer.

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