Chapitre 33 : Arrêtez donc de sourire !

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Il commence à faire jour, il semblerait que je me sois assoupi un petit moment.

Où est-ce qu'il est passé ?

L'océan qui se formait sous mes pieds, il n'en reste presque aucune trace hormis quelques flaques parsemées ici et là. Impossible, était-ce une illusion ? L'accident d'hier a été plus violent que je ne le croyais et m'a fait perdre la tête il semblerait.

La vie commence à reprendre son cours autour de moi aussi, un vieux monsieur était sorti pour descendre les escaliers, il me regarda quelques secondes avec un air hagard puis commença à me parler. Je ne comprenais bien évidemment rien et il se mit ensuite à rigoler.

Quel est leur problème à ces gens-là ? Pourquoi sourient-ils constamment ? Pourquoi sont-ils heureux alors que je mettrai ma vie à couper que ce bonhomme vit misérablement ! J'ai plein d'argent sur mon compte en banque actuellement, enfin juste davantage que tu n'en auras jamais en toute une vie alors pourquoi suis-je le plus triste de nous deux ?

Je ne comprends pas, je ne le conçois pas ! Laisse moi tranquille, ton regard est faux, tu cherches à m'utiliser. Je m'étais à présent relevé rapidement suite à cet échange et je vagabondais dans les ruelles de cette ville.

Ils m'énervent tous ! Chez nous, on ne rigole pas pour aller au travail alors c'est quoi leur secret... Je trainais et j'étais à la recherche des gens malheureux.

Je reconnais cet endroit ! C'est le parc où je me suis fait voler par un singe. Vous allez être déçus les amis, j'ai absolument tout perdu même mon âme, il n'y plus rien que vous ne puissiez me prendre...

Je restai un moment ici. Je m'étais fixé pour objectif de partir à l'aérodrome l'après-midi même si mon vol de retour était initialement prévu demain. Peu importe si cela me coûte un bras pour échanger la date, j'y mettrai le prix pour quitter enfin ce pays.

Comment ne l'ai-je pas vu venir n'empêche... Mon père qui débarquerait deux jours à peine avant la fin de mon voyage ? Il y avait forcément quelque chose de louche derrière cette histoire mais je ne voulais pas y croire. Parfois, je maudis ma naïveté et mon idiotie. Deux jours, finalement on aurait pu profiter que deux jours ensemble si tu t'étais bien montré au rendez-vous...

Je me mis en route et sur le trajet, je pouvais trouver bon nombre de marchés et d'étales où on y vendait tout type de choses.

J'eus une idée ! Tous ces gens portent un masque et je tiens à être témoin de qui ils sont vraiment avant de quitter le pays. Pour tous ces commerces devant lesquels je passais, je m'étais mis à voler sous les yeux des vendeurs ce qu'ils mettaient à disposition. Je répétais l'opération plusieurs fois et ce même nombre de fois, on me regardait d'un air gêné mais toujours avec ce sourire débile en coin, alors que moi je les dévisageais. Jamais je n'avais regardé des gens avec autant de mépris et eux l'acceptaient, ils finissaient par râler tout de même et proférer sûrement des insultes dans leur langue. Néanmoins ils ne me cherchaient pas plus les ennuis, jusqu'à ce que je tombe sur vous deux.

Deux jeunes de 20 ans environ m'avaient poursuivi pour me demander de payer tout ce que j'avais dérobé pourtant après les avoir bien observé lorsque je me fis arrêter, je continuais mon chemin en les ignorant. Ce scénario se fit à quelques reprises et finalement le miracle tant espéré eut lieu. Visiblement touché dans leur égo lorsque je les rabaissais du plus profond de mon être, ils m'amenèrent dans un coin sombre à l'abri des regards pour me passer à tabac.

Enfin ! Nous y voilà, vous montrez votre vrai visage d'humain ! J'en étais sûr, même vous, vous n'échappez pas à la règle... Pendant qu'ils me frappaient, je me suis mis à exploser de rire ! J'avais raison, je le savais, je peux partir de ce pays la conscience tranquille.

Les deux se regardaient désabusés et ne semblaient pas comprendre face à quel fou ils s'étaient retrouvés.

C'est comme cela que ça doit être dans ce bas monde, ne vous laissez pas marcher dessus, ne rendez aucun service ou sinon les gens en abuseront et vous boufferont.

Sans prévenir, je mis un coup dans la gorge de l'un de mes assaillants et simultanément, j'infligeai un coup de pied dans les jambes de l'autre individu qui manqua de peu de tomber. Je concentrai ensuite mes forces sur la personne au souffle coupé.

C'en est assez. Ils en profitaient bien trop. À présent ils venaient de faire ressortir le pire en moi. Mes démons me rattrapent et j'ai besoin de me défouler.

En fait, je crois que c'est tout ce que je voulais... J'étais donc de cet acabit, celui qui par excès de rage est capable de s'emporter contre son entourage. Je cherchais seulement une excuse pour qu'ils commencent à frapper.

Laisse aller ta colère !

Je me dirigeai ensuite vers celui qui se tenait encore la jambe avec un regard empli de haine, il s'était éloigné de moi. La peur semblait l'avoir paralysé.

Il ne me reste plus qu'à faire ce que j'ai toujours su faire de mieux : le mal !

A la base que si je m'étais autant investi dans les sports de combat, c'était pour briser les personnes qui seraient jaloux de ma réussite car c'est toujours plus la folie ici ! Qui sait ce qu'ils auraient tenté de me faire une fois que je serais devenu riche.

Finalement, je crois que la folie, c'est moi...

J'ai tant souffert alors que je ne le méritais pas. Je devais juste venir passer des vacances pour te voir papa. Ils m'ont piégé quand je n'avais rien demandé moi. Même si elle n'était pas parfaite, continuer à mener cette petite vie me convenait.

Même si nous étions en froid, cela ne me dérangeait pas tant que ça. Au moins, j'avais une raison facile d'être malheureux.

Puis ce n'est pas comme si personne n'avait été là pour te remplacer, papa Frank a su s'occuper de moi. Je me suis beaucoup plaint à ton sujet mais non je ne voulais pas qu'on en arrive là.

Une lettre, tu m'as seulement laissé une lettre pour te justifier, c'est tout que j'aurai. Non, ne me fais pas rire, espèce de lâche. Tu crois que je vivrai mieux après ça ?

Attends, pourquoi il ne ressemble plus à rien, pourquoi mes poings dégoulinent ? Ça fait combien de temps que je suis en train de le frapper.

Réveille-toi ! Oh, qu'est-ce qu'il vient de se passer ? Je me suis perdu trop longtemps dans mes pensées tandis que je continuais machinalement à l'enchainer de coups.

Allez, parle, fais un geste, donne signe de vie ! S'il te plaît respire...

Qu'est-ce qu'il se passe ? Qu'est-ce qu'il se passe, qu'est-ce que je viens de faire ?

Dis moi que c'est un rêve, dis moi que tout ça n'est pas réel. Alors, c'est comme ça que je vais devenir criminel. Non je ne peux pas rester là, il faut que je parte d'ici avant que l'on me surprenne.

Qui sait ce que je deviendrai dans ce pays si on apprenait ce que je viens de commettre. Cours sans jamais t'arrêter !

Je ne voulais pas, je le jure, je ne voulais pas en arriver là. C'est les chocs de ces derniers jours combiné à la fatigue. Maman, je crois que j'ai fait un truc irréversible, maman je crois que tu viens de perdre un fils. 

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