Chapitre 4

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Mon réveil me tira du sommeil.

Je déteste me lever le matin, je ressemble à un zombi quand je me lève. Je reposais ma tête sur l'oreiller et me rendormi immédiatement.

« Analia, lève-toi tu vas être en retard !

-Encore cinq minutes maman...

-Je ne voudrais pas te presser mais il est 7h35 et tu commences à 8h.

-Pourquoi tu ne m'as pas réveillée plus tôt ? »

Je me levais en trois secondes chrono. Ma mère riait en sortant de ma chambre. Je ne perdis pas de temps et enfilais le premier jean qui me passais sous la main, il était noir et prit le premier haut de ma pile, un tee-shirt sans manche rouge bordeaux. Je crois que je n'ai jamais descendu aussi vite les escaliers que maintenant. Je mis mes sandales et prit les clefs de ma moto quand je vis l'heure sur l'horloge du salon : 7h05.

« MAMAN !

-Oui ? répondit-elle innocemment. »

Je soufflais et entrais dans la cuisine pour m'affaler sur le plan de travail. Une énorme tartine de Nutella m'attendait à table. Je souris face à la petite attention de ma mère malgré ce réveil mouvementé et sadique. Je pris mon temps cette fois et mangeais en regardant les actualités sur mon téléphone. Le monde est déprimant des fois, ça me révulse, mais bon, je ne peux rien y faire.

Je sortais de la maison à 7h35 en enfilant ma veste en cuir et mon casque de moto. Je montais sur cette dernière et m'engageais dans l'allée pour aller au lycée. L'air frais faisait voler mes cheveux au vent et la brise caressait mon cou délicatement, comme un murmure. J'aime cette sensation grisante de vitesse que l'on ressent quand on fend l'air au volant d'une moto. Je zigzaguais entre les voitures sur la route d'une manière que peu de pilotes pourrait copier. L'asphalte défilait sous mes roues à une vitesse folle. J'étais légèrement au-dessus de la vitesse autorisée mais peu m'importait. Je me sentais bien, libre, comme ça m'arrivait si peu souvent. J'entrais en trombe dans le parking du lycée et me garais aux places réservées aux motos sous les regards stupéfaits des autres élèves. En enlevant les clefs de ma moto, je remarquais les six populaires qui ne me lâchaient pas du regard. Je les fixais du regard moi aussi avant de partir vers le bâtiment d'un pas digne sans me retourner une seule fois. Une fois mes affaires déposées dans mon casier, je marchais à travers les couloirs vers ma salle de biologie, cours que j'espérais ne pas partager avec ce gosse prétentieux nommé Cameron et qui prend un malin plaisir à me suivre partout même à la bibliothèque. Le prof arriva cinq minutes avant la première sonnerie et me fit rentrer. Je me présentais à lui rapidement avant qu'il ne m'indique une place où m'asseoir. Comme hier, je griffonnais quelques croquis dans mon cahier de dessin en attendant que la cloche ne retentisse.

Les idées me venaient d'elles même et les dessins prenaient vies sous mes coups de crayons. Des dizaines de dessins indépendants les uns des autres étaient esquissés sur ma page. Des démons semblaient sortir de terre, des anges tombaient du ciel, des guerriers aux arcs argentés tiraient sur des créatures monstrueuses, une jeune fille donnait son cœur à celui qu'elle aime en en mourant. Tout cela est affreusement glauque et c'est ça que j'aime, je représente le mal et me libère d'un poids à chacun de mes dessins. J'apaise ma conscience en dessinant la douleur et le combat des autres.

« Tu devrais sincèrement te mettre à penser à une carrière de dessinatrice tu sais ? »

Je sursautais et me tournais vers la source de la voix. Malheureusement pour moi, mon vœu de ne pas me retrouver avec Monsieur Populaire en bio est réduit à néant en une seconde. Il essaya d'attraper mon carnet mais je le rangeais dans mon sac en lâchant froidement un « c'est privé. » sans qu'il ne puisse rien y répondre. Il s'assit sur la chaise à côté de moi et le cours commença. Je prenais des notes sur tout ce qui m'étais inconnu ou intéressant. Après une heure de cours, j'avais rempli deux pages sous le regard ébahi de mon voisin. Lui n'avait rien écrit pour pouvoir réviser pour les contrôles, rien du tout. J'espère sincèrement pour lui qu'il a une bonne mémoire parce qu'il va en avoir besoin s'il n'écrit jamais rien pendant les cours. En même temps, ça doit faire partie de son rôle de badboy de paraître arrogant et de ne rien faire en cours. Je suis sûre qu'il finit par demander les cours à quelqu'un pour ne pas finir en échec scolaire et se faire virer de l'établissement. La sonnerie retentit et je m'empressais de sortir de cours pour aller à la bibliothèque pour mon heure de permanence. J'entrais et saluais la documentaliste avant de m'installer à une table au fond pour continuer le livre que j'avais commencé hier avant que Cameron ne m'interrompe.

Le badboy et la prétendue badgirlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant