Chapitre trois: le banquier

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Thomas finit ses études avec les compliments de ses professeurs. Il n'avait même pas reçu son diplôme que déjà le chef du département de biologie lui proposait de réaliser une thèse dans son domaine. Thomas n'avait pas hésité: bien sûr qu'il acceptait et il avait déjà le sujet. Il n'avait pas eu besoin de réfléchir pour savoir qu'il voulait étudier les peurs et leur fonctionnement. Son sujet de thèse fut accepté mais, il ne devrait pas s'ébruiter. Avec les conflits que subissaient le monde, ce n'était pas le genre d'accomplissement que l'on prononçait à haute voix.

Thomas était d'autant plus heureux, qu'il allait être payé pour poursuivre ses rêves. Quand il l'annonça à ses parents, ceux-ci n'auraient pas pu être plus ravis. Eux, qui craignaient que leur fils ne trouve aucun travail avec ce diplôme.

Thomas prit la décision d'investir son argent. L'année de son diplôme, il décida de rencontrer un banquier pour discuter de ses possibilités.

-Bien bien, monsieur Carter n'est-ce pas?

Thomas avait voyagé en train pour se rendre dans la capitale anglaise. Il s'était renseigné et des sources fiables lui avaient donné le nom d'une banque, réputée pour être la meilleure du pays. Il avait été impressionné en voyant le bâtiment grandiose dans lequel la banque avait élu domicile.C'était une architecture édouardienne qui lui donnait le tournis. Il avait pris rendez-vous et il ne fallut pas longtemps avant qu'un homme ne l'appelle.

Monsieur Arrington, comme le banquier s'était présenté, était un homme d'un certain âge. Il ne devait pas être si vieux que cela et pourtant son visage portait déjà les marques de la vie. Il avait le crâne dégarni et une moustache grasse qui tombait des deux côtés de sa bouche. Il avait souri à la vue de Thomas. D'un sourire glaçant, comme s'il s'agissait d'une tâche surhumaine pour lui.

-Vous désirez du thé monsieur Carter?

C'était une question purement réthorique. Monsieur Arrington n'attendit pas de réponse avant de verser l'eau bouillant dans une tasse destinée à Thomas. Thomas était angoissé. C'était la première étape de sa vie d'adulte.

-Laissez-moi deviner vous venez de sortir des études et maintenant vous pensez à acheter une maison?

Monsieur Arrington s'adressait à Thomas comme s'il s'agissait d'un enfant et Thomas n'était pas certain d'apprécier cela mais il ne dit rien. Il se contenta d'hocher la tête.

-Vous n'êtes pas sans savoir que pour que la demande d'un prêt soit accepté il vous faut non seulement avoir fini vos études mais également avoir remboursé vos éventuels frais de scolarité et aussi avoir un travail sécurisé.

-Je n'ai pas de frais de scolarité monsieur. J'ai la chance d'avoir des parents généreux. Ils m'ont payé mes études.

Monsieur Arrington nota l'information sur son bloc-notes couvert d'une pochette en cuir.

-Vous en avez effectivement de la chance.

Il prit ensuite, le diplôme que Thomas avait apporté et l'inspecta. Toute sorte de grimace prit place sur son visage. Thomas était timide, jamais il n'aurait osé commenter un tel comportement.

-Vous êtes... neuroscientifique... chercheur? Vous êtes candidat en doctorat. Je m'excuse mais, je n'ai jamais bien compris en quoi cela consiste. S'agit-il de vrais recherches ou d'une simple copie d'un travail déjà réalisé auparavant?

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